Dimanche 16 juin, les amis disponibles du Hurepoix's band étaient à Chambourcy, pour découvrir la maison du peintre André Derain, un des créateurs du fauvisme, 4e sortie de la 15e année de nos visites et randonnées.Nous étions 12. Etaient présents les "historiques " du groupe, Jean Marie et Michèle F, Florence et Claude, Dominique et Jacques - qui partagent nos aventures depuis 15 ans. Thérèse, amie de Florence et Claude, une des bizuths du groupe, était de la partie. Fidèles au poste aussi depuis quelques années maintenant, nos Ulissiennes amies du parc nord : Francine, (Odile était excusée pour raison de santé, nous lui souhaitons un prompt rétablissement), Michèle L (orcéenne, elle), et Liliane, amie de Michèle. Et n'oublions pas l'autre bizuth du groupe, Simone F, amie de Francine.
Au centre, au 1er rang, Dominique, qui va bientôt quitter la photo pour prendre la suivante...
Et autour du GO, de gauche à droite, on reconnaît: Thérèse, Claude, Michele F,Jean-Marie, Jacques, Simone, Liliane, Florence, Michele L, Francine.
LA MAISON ET LE PARC :
façade principale.
Il s'agit d'une grande maison de maître , la plus belle et une des plus anciennes du quartier, puisqu'elle date de la fin du XVIIe- début XVIIIes. Son style néoclassique (petit fronton par exemple) en atteste.
Bigot de Sainte Croix, dernier ministre des Affaires étrangères de Louis XVI, en fut le premier propriétaire. Son ancien nom : la Roseraie.
André Derain (1880-1954) vend plusieurs de ses nombreuses propriétés (dont 2 châteaux) pour l'acquérir en 1935, et s'y installe avec sa famille en janvier 1936. Il y demeurera jusqu'à sa mort survenue en 1954 , après avoir été renversé par une voiture.
La façade côté parc (photo: Claude).
De ce côté, une extension semi circulaire a été ajoutée au XIXe siècle, surmontée d'une terrasse
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Le parc.
Il s'étend aujourd'hui sur 1 hectare (contre 3 auparavant). A l'origine, il était orné de statues neoclassiques, de fabriques décoratives (un temple de l'Amour par exemple), il comportait une cascade artificielle, une ferme, une orangerie (où Derain installa son atelier pour les grands formats), un terrain de tennis...
Des animaux ( paon, chèvres, chiens...) s'y promenaient.
Depuis l'acquisition de la maison Derain par le commune en 2014, c'est devenu un parc public.
LA CONFERENCE :
La visite débute par une conférence d'1 heure sur la vie et la carrière artistique d'André Derain. Occasion aussi de découvrir certaines de ses toiles.
Derain est né à Chatou en 1880. Ses parents, crémiers de leur état, étaient aisés. Ils auraient souhaité que leur fils fasse de longues études, mais il s'orienta très tôt vers la peinture. Dès l'âge de 15 ans, il réalise son premier tableau. A 18 ans , il s'inscrit à une académie de peinture. Il ira copier des oeuvres classiques au Louvre. Il s'inscrira ensuite à diverses académies parallèles où il rencontrera Matisse.
Derain: autoportrait.
LE FAUVISME (1900 - 1906).
En 1900, il rencontre Vlaminck. En 1901, il loue avec lui un local à Chatou , la maison Levanneur, ils le partageront jusqu'en 1904. Ils y élaborent une nouvelle manière de peindre, qui se caractérise par des couleurs vives et un dessin simplifié, et aussi le refus de la perspective qui n'est qu'illusion puisque le tableau est plat. Derain sera influencé par Van Gogh, découvert en 1901, et Cézanne , dont les oeuvres sont exposées au Salon d'automne de 1903.
Cette oeuvre précoce conserve la perspective.
Oeuvre fauviste par excellence, qui ignore le réalisme, avec ses couleurs vives . La couleur crée un impact visuel fort, une émotion. L'emploi de la ligne permet d'identifier un objet.
En 1905, il rejoint Matisse à Collioures et réalise toute une série de tableaux du port de Collioures. Là encore personnages simplifiés, utilisation de touches de couleurs pour figurer la mer. Et absence de perspective. Les oeuvres des deux peintres sont exposées au Salon d'automne de 1905. Une statue classique de Donatello figurait au milieu de l'exposition, un critique d'art parla alors de " Donatello parmi les fauves" pour traduire son effarement devant ces oeuvres. C'est ainsi qu'est né le "fauvisme". A la suite de ce Salon le collectionneur Ambroise Vollard signe un contrat avec Derain et lui achète ses tableaux. Sa carrière est lancée.
En 1906-1907, Derain est en Angleterre. Il y réalise par exemple ce tableau aux couleurs irréelles, qui traduit une vision subjective du peintre.
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Une autre oeuvre de la même époque.
LA PERIODE CUBISTE:
Lors de son voyage en Angleterre, Derain a découvert les arts primitifs. Il commencera une collection d'oeuvres dans ce domaine, dont il remplira plus tard sa maison de Chambourcy. Les masques primitifs, a la forme simplifiée, l'inspireront pour ses portraits. Il rencontre Picasso en 1907. Vers 1908, il peint des paysages précubistes. En 1910, avec Braque et Picasso, il lance la 1e phase du cubisme.
Une oeuvre caractéristique de cette époque.
LE RETOUR A UN CERTAIN REALISME.
Après la guerre, à laquelle il participe, il revient à un certain réalisme, dès 1918.
Ces portraits sont encore marqués par l'influence des arts primitifs (visages stylisés). A gauche, il s'agit de son épouse, Alice Géry, ancien modèle de Picasso, et femme à l'époque de leur rencontre d'un des théoriciens du cubisme. Elle quittera son mari pour épouser Derain, en 1926. Une femme de caractère, qui acceptera cependant les nombreuses "aventures" de son époux. A droite, ils s'agit d'une de ses modèles.
Une oeuvre de sa période plus classique, après 2018.
Par la suite, au cours des "années folles" 1925-1928, Derain collectionnera les voitures, les châteaux ( Chailly en Bière, Parouzeau). En 1929, il a son atelier à Paris (14e). Jusqu'à l'achat de la maison de Chambourcy. Le couple y vivra avec la nièce d'Alice, Geneviève, qu'il adore, et qui sera un de ses modèles préférés pendant 12 ans, et Bobby, né d'une aventure avec un autre de ses modèles. Par la suite il y accueillera toute la famille de Geneviève, mari et enfants.
SUITE DE LA VISITE:
La visite se poursuit à travers les pièces de la maison, vides, où sont accrochées quelques reproductions d'oeuvres ou quelques oeuvres mineures; on peut y voir aussi quelques sculptures de l'artiste..
Une vue du parc, assez sombre... (Photo: Claude).
Portrait de femme . (Photo: Claude).
Le nu féminin, un sujet incontournable. (Photo: Claude).
Deux belles têtes féminines (je suis sûr que Dominique aurait aimé être portraiturée par Derain...) (Photo: Claude).
Et l'on découvre enfin l'atelier de Derain, au premier étage, reconstitué tel qu'il l'avait laissé. On s'aperçoit qu'il y travaillait aussi beaucoup la pierre, la terre (poterie), et le fer. Plusieurs de ses réalisations sont ici présentées. Dans un pavillon proche de sa maison, il avait un atelier de sculpture, avec un four pour la poterie.
Derain a aussi été un grand illustrateur, et un grand créateur de décors et costumes pour le théâtre.
LES DERNIERES ANNEES:
Pendant la guerre, la maison fut réquisitionnée par les allemands, au grand dam de Derain , qui pour la récupérer semble-t il accepta de participer à un certain voyage d'artistes en Allemagne organisé par la propagande allemande. Après la guerre, il fut inquiété pour cela, puis se retira dans sa maison de Chambourcy. Grâce à l'entremise d'Edmonde Charles Roux, journaliste à Vogue, avec laquelle il nourrit une idylle, il put cependant se consacrer à la confection de décors et costumes pour le théâtre.
Derain, 1m83 et un physique massif, a séduit de nombreuses femmes. Aura de l'artiste? (Photo: Dominique).
(Photo: Claude)
Son épouse Alice continua à vivre dans la maison après la mort de son mari jusqu'en 1975, et sa nièce 12 années supplémentaires.
La maison peut-être privatisée pour des événements. L'Office de tourisme de Saint -Germain Boucles de Seine y organise des visites guidées. Tel : 0130872063.
A BIENTÖT, si vous le voulez bien, POUR DE NOUVELLES AVENTURES !
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