dimanche 29 octobre 2017

24/10/17: A LA RECHERCHE DU VIEUX FRESNES avec Simone et Christian.


Mardi 24 octobre, sur la proposition de notre amie Simone, qui fait partie de l'association LES AMIS DE L'ECOMUSEE , je suis allé voir une belle exposition sur la façon dont Fresnes s'est construite à partir des années 50 avec l'explosion démographique des banlieues. On en a profité aussi pour aller à la recherche du vieux Fresnes.

Simone et Christian , deux Fresnois de longue date se penchent sur le passé de leur ville... (la ville vue d'avion en 1949). Christian évoque  avec émotion ses souvenirs d'autrefois.

Christian, féru de mécanique, s'intéresse à celle des vieilles charrues de la ferme exposées dans la cour.

A LA RECHERCHE DU VIEUX FRESNES ...

Mais oui, FRESNES fait partie du Hurepoix, même si la plupart de ses habitants n'en sont certainement pas conscients , tant le petit village s'est transformé rapidement, en particulier dans les années 1950-1960 en raison d'une urbanisation massive due à l'afflux de nouveaux habitants venus du sud de Paris mais surtout de province. Le caractère rural d'autrefois a quasiment été gommé, même s'il en reste quelques vestiges, soigneusement préservés par la mairie et grâce à l'action des associations.

Du village du Hurepoix à la ville de banlieue:

A la veille de la Révolution, Fresnes était encore un petit village du Hurepoix de 260 habitants, qui exploitaient des terres labourables, des bois, des vignes, des prés et prairies sur une superficie de 358 hectares. 3 seigneuries étaient présentes sur son territoire: celles de Fresnes, de Berny, et de Tourvoie.
Par la suite, il y aura longtemps peu de changements. Les seules activités non agricoles seront  la briquetterie et la fabrication de tuiles. Au XIXe siècle , quelques maisons bourgeoises s'ajoutent aux maisons et aux fermes de la grand rue. La construction de la prison en 1898 entraîne une première hausse de la population, car il faut loger les familles des gardiens. De 853 habitants en 1896, on passe à 2400 habitants en 1901. Cependant, dans la première moitié du XXe siècle, le domaine bâti ne représente encore que 10 hectares sur 341 hectares. Les maisons sont au nombre de 125, le village compte en outre une vingtaine d'ateliers d'artisans et neuf exploitations agricoles.
Ce n'est que dans les années 1930 qu'apparaissent les premiers lotissements . La population passe alors de 3 688 habitants en 1926 à 6023 en 1936. Le bond principal en termes de population s'effectue après 1950, avec la construction de plusieurs grands ensembles: on passe de 7750 habitants en 1954 à 21527 en 1962! Au recensement de 2014, la ville comptait 26808 habitants.

                                                                 FRESNES EN 1949:
                                      Il restait encore des terres cultivées notamment à l'Est..

FRESNES EN 1976:
on observera l'extension du bâti par rapport à 1949.
A droite, on voit le tracé de l'autoroute, construite entre temps.

Ces deux  photographies aériennes sont actuellement présentées à l'écomusée de Fresnes , dans la ferme de Cottinville, dans le cadre d'une belle exposition sur l'évolution de la ville. A voir jusqu'en février 2017.

  A LA RECHERCHE DU VIEUX FRESNES:

Les "grenouilleux".

Autrefois, les habitants de Fresnes étaient appelés les "grenouilleux" par ceux des villages voisins. En effet, à Fresnes, on allait pêcher des grenouilles dans la Bièvre, depuis hélas recouverte. Des parisiens, au XIXe siècle, venaient même à Fresnes exprès pour déguster les grenouilles!

Simone, habitante de Fresnes, confirme:"les Fresnois connaissent bien ce nom de grenouilleux, nous fêtons chaque année au printemps " la fête à la grenouille "; en effet, il y avait dans la Bièvre des grenouilles et quelques restaurants en étaient des spécialistes , les parisiens venaient en manger tout en profitant du lieu encore très bucolique. Il y a encore à Fresnes un restaurant "le red frog" qui cuisine des cuisses de grenouilles... mais elles ne proviennent plus de la Bièvre, cela vaut mieux!!"

Il était une fois, à Fresnes, une charmante petite place...


La voici immortalisée telle qu'elle était encore en 1954  par René Bondonet, un peintre local.
(tableau exposé à l'écomusée de Fresnes lors d'une exposition sur l'évolution de la ville....)
Donnons la parole à Christian Coullaud, qui habite la commune depuis de longues années:
"Les gens désignaient ce lieu comme la "petite place". Plusieurs cartes postales du début du 20e siècle la représentent. Il y avait une fontaine sur chaque place, sur celle-ci et sur la place de l'église où il fallait tourner une manivelle pour faire monter l'eau. Cela amusait les enfants."

Et la voici en 2017. Photo: JMS
Cette partie de la commune a été à peu près préservée, même si l'endroit a beaucoup perdu de son charme , défiguré qu'il est par feux rouges, panneaux, emploi du bitume, traçage des passages protégés, disparition de l'arbre et de la charmante fontaine...

LA FERME DE COTTINVILLE:
Elle a appartenu aux seigneurs de Fresnes du 12e siècle à la Révolution. Elle a échappé à un projet de destruction, et a donc été préservée. Plusieurs de ses bâtiments (étable, bergerie, logis, grange dimière) datent du XVII et du XVIIIe siècles. L'écomusée du Val de Bièvre, et le conservatoire de musique à vocation départementale y sont installés, et la grange dimière (grange où l'on entreposait l'impôt -la dîme, un dixième de la récolte- prélevée par l'Eglise ou le seigneur) a été transformée en théâtre.

L'entrée actuelle de la ferme de Cottinville, rue Maurice Ténine.
Au fond, à droite, se profile une immense barre d'immeuble construite après 1950.

Une vue de la cour et du bâtiment d'entrée.
Au premier plan, une charrue jadis utilisée dans cette ferme est exposée.

La porte charretière est singulièrement élevée, les chargements qui y passaient aussi.

Au bout du premier bâtiment, la tourelle. Elle a servi un temps de prison. On voit encore les barreaux à la fenêtre.

A droite de l'entrée ce beau bâtiment semble a voir été refait, à la place de l'ancien abattu.

Voici  la grange dimière, prolongée à l'avant et à l'arrière aujourd'hui par des extensions pour les besoins du théâtre.

A l'arrière de la grange, Simone, de l'association des Amis de l'Ecomusée a été content de me montrer qu'une des mares de l'ancienne ferme avait été ici préservée.

En 1970, la ferme était encore en pleine activité, comme le montre l'image ci dessus.

A SUIVRE....

BIENTOT DE NOUVEAUX ELEMENTS DANS CET ARTICLE....



*A VOIR ACTUELLEMENT  A LA FERME DE COTTINVILLE jusqu'en février 2018:
une très belle exposition intitulée
HABITANTS, BATISSEURS DE BANLIEUE
Elle retrace l'histoire et l'évolution de la ville depuis l'explosion démographique des années 50-70.
Ecomusée du Val de Bièvre, rue Maurice Ténine. Entrée libre.