J'étais ce 5 mai pour ma part de retour 10 ans après au Château de Maintenon, mais cette fois avec nos amis du Hurepoix's band disponibles, pour la 3e sortie de la 15e année de nos sorties et randonnées.
Etaient présents les historiques du groupe, mes anciens collègues du lycée Jean Jaurès de Chatenay-Malabry et éventuellement leur conjoint(e), à savoir Jean Marie et Michèle F, Florence et Claude, Dominique et Jacques (15 ans déjà que nous pérégrinons en Hurepoix et au delà!); Simone W nous avait rejoints très vite. Sylvie amie de Florence, depuis longtemps déjà nous fait le plaisir de sa présence; Thérèse, amie de Florence elle aussi et ancienne prof de Lettres, nous a rejoints en 2023; enfin,vous connaissez depuis un moment nos ulissiennes du parc Nord Francine et Odile et notre orcéenne Michèle L. Liliane, amie de Michèle L , était de retour parmi nous. Et depuis cette année, Simone F , amie de Francine, et Nathalie, amie de Michèle L, nous ont rejoints.
Malencontreusement vous ne verrez pas certains des participants sur la photo, car nous nous sommes mal coordonnés.
. Au XIIIe siècle: le château des Amaury, seigneurs de Maintenon, n'est constitué que de la tour carrée massive en grès, à gauche.
La pièce de Saxe est ainsi nommée car elle contient notamment un service à vaisselle en porcelaine de Meissen. Il provient de l'ambassade de France à Berlin (le grand père de M. Raindre y était ambassadeur).
A défaut du service de Saxe, l'oeil de Dominique a été attiré par cette autre belle vaisselle visible au château (photo: Dominique).
Devant la façade sud du château (donnant sur les jardins).
Devant les jardins et la perspective vers l'aqueduc de Vauban.
De g à dr : Sylvie, Claude, Thérèse,Michèle F, Florence, Odile, Francine,Jean Marie, Simone F, Simone W.
Et bien sûr le GO.
5 personnes ne figurent pas sur les photos: Dominique et Jacques, Michèle L, Nathalie, Liliane.
LE CHATEAU DE MADAME DE MAINTENON, MAIS PAS QUE...
C'est bien sûr le nom de Mme de Maintenon qui attire le curieux en ces lieux. Quand elle acquiert le château, en 1674, avec l'aide financière de Louis XIV, elle s'appelait encore Françoise d'Aubigné: elle était la petite fille d'un poète , Agrippa d'Aubigné, et la veuve d'un autre poète, Scarron. Mais finalement elle ne profitera du château que pendant 14 ans : après 1688, trop occupée à la Cour, elle n'y viendra plus. En 1698, elle l'offre en dot à sa chère nièce Françoise Amable d'Aubigné pour son mariage avec le Maréchal Adrien Maurice de Noailles.
Portrait de Mme de Maintenon et de sa nièce.
En vérité, le château a une bien plus longue histoire !
3 FAMILLES, 3 EPOQUES:
. Du XIIIe au XVIe siècles , le domaine est la propriété des Amaury, seigneurs de Maintenon.
. Au XVIe siècle, il passe entre les mains de Jean Cottereau, intendant des finances de Louis XII. Son gendre Jacques d'Angennes, seigneur de Rambouillet, en héritera en 1562. Il restera dans cette famille jusqu'en 1674.
. En 1698, le domaine entre dans la famille de Noailles du fait du mariage du maréchal de Noailles avec la nièce de Madame de Maintenon. Paul de Noailles, au XIXe siècle, fera de grandes transformations dans le château, qui restera dans cette famille jusqu'en 1983.
Paul de Noailles.
. En 1983, les derniers propriétaires, Jean Raindre et son épouse Geneviève de Noailles créent une Fondation chargée d'assurer sa survie. En 2005, le conseil départemental d'Eure et Loir se charge de sa gestion.
UNE ARCHITECTURE QUI EVOLUE AU FIL DU TEMPS:
Le château se construit au fil du temps notamment par ajouts successifs et est l'objet de diverses modifications.
Observons la façade sud :
. Au XIIIe siècle: le château des Amaury, seigneurs de Maintenon, n'est constitué que de la tour carrée massive en grès, à gauche.
. Au XVe siècle, les Amaury construisent 3 tours en brique, et relient les tours par une courtine. Le château a maintenant l'aspect d'un quadrilatère avec 4 tours d'angle dont un donjon (la tour en grès).
. Au XVIe siècle: Jean Cottereau veut du nouveau. Un temps tenté de démolir le château, il se résout pour des raisons techniques à un simple ajout : il fait construire un logis en l'adossant à la courtine nord (fond de l'image). Il fait ajouter aussi un toit en ardoise au donjon, et orne le logis d' arcades - imitant en cela l'aile Louis XII du château de Blois. Puis il réalise l'aile est du château - entre 2 tours rondes (à droite sur l'image).
. Au XVIIe siècle: Mme de Maintenon fait construire l'aile ouest (entre une tour en briques et la grande tour en grès) - à gauche de l'image. Elle y installe ses appartements. Elle fera aussi construire l'aile nord, qui relie le château à l'église St Nicolas (voir plus loin). Enfin, elle fait démolir la courtine sud pour ouvrir le château sur les jardins.
. Au XIXe s, entre 1850 et 1860 , le duc Paul de Noailles (époux d'Alicia de Rochechouart-Mortemar, descendante de Mme de Montespan !) fait remanier la facade du logis de Cottereau en style gothique flamboyant (ajout de gargouilles, linteaux gothiques... ). Il fait restaurer les appartements de Mme de Maintenon, et aménage l'aile Est de Cottereau en appartements privés pour sa famille.
. Le château fut très abîmé pendant la guerre. En 1944, on le classa Monument historique dans le but de le sauver. Jean Raindre et son épouse le restaurent à partir de 1953.
La façade nord: Cottereau a orné de ce côté le logis d'un chatelet d'entrée encadré de deux poivrières; on accédait au château par un pont levis qui permettait de franchir les douves.
L'aile nord, à droite, fut construite par Mme de Maintenon pour permettre à Louis XIV de gagner l'église Saint Nicolas sans passer à l'extérieur (il avait une pièce réservée au château); ce n'était à l'origine qu'un simple couloir. Paul de Noailles au XIXe siècle y aménage en style IIe Empire plusieurs pièces d'apparat, et à son extrémité, une somptueuse galerie dédiée à l'histoire la famille de Noailles-Mortemart depuis le Moyen -Age. Au rez de chaussée , une orangerie a été créée. L'église date du XVI e siècle, elle en a remplacé une plus ancienne.
Les jardins - Perspective vers l'aqueduc.
Louis XIV avait dépêché Le Nôtre à Maintenon pour concevoir les jardins. C'est celui-ci aussi qui construit le grand canal qui rejoint l'aqueduc de Vauban. Aqueduc destiné à acheminer les eaux de l'Eure jusqu'aux jardins de Versailles: il ne fut jamais terminé, Louis XIV ayant eu besoin d'argent pour ses campagnes militaires. Il fera don de l'aqueduc à Mme de Maintenon.
Une autre jolie vue des jardins. Photo: Dominique.
Le château vu des jardins. Photo Dominique.
PROMENADE DANS LE PARC:
Elle va nous emmener jusqu'à l'aqueduc de Vauban et retour, via l'allée Jean Racine.
L'allée Jean Racine est un incroyable tunnel de verdure.
VIDEO. Eh, oui, une innovation!
De très hauts arbres....
Aperçu du canal.
Mais que regardent-ils?
Ah benh voilà!
L'aqueduc inachevé. On y préleva des pierres (du grès) pour des constructions, il est envahi par la végétation... 30 000 hommes travaillèrent à sa construction, 6000 moururent de fièvre paludéenne. Il a été classé monument historique en 1875.
Le projet initial était beaucoup plus ambitieux: l'aqueduc, long de 1300 m, devait comporter deux niveaux de plus (figurés sur ce transparent) et culminer à 73 m de haut: il devait être quatre fois plus long et 2 fois plus haut qu le pont du Gard, son modèle! Louis XIV voulait un aqueduc "digne de la grandeur des Romains".
A l'ouest du domaine, une vaste étendue d'herbe, avec au fond un pavillon.
C'est visiblement un paradis pour les oiseaux des étangs : cygnes, bernaches, hérons etc...
LA VISITE DES APPARTEMENTS:
On découvre d'abord les appartements du XVIIe siècle: à commencer par l'antichambre (à noter dans cette pièce la présence d'une chaise à porteurs du XVIIIe siècle) et la chambre de Mme de Maintenon, situées à l'extrémité nord de l'aile Maintenon (aile ouest) - Le reste de cette aile n'est pas accessible au public.
La chambre de Mme de Maintenon.
Nous passons ensuite dans l'ancien logis de Cottereau (partie nord du château) où nous découvrons l'antichambre puis la chambre du Maréchal de Noailles, époux de la fille de Mme de Maintenon
Le lit du Maréchal de Noailles, d'époque Louis XIV. Le blason du Maréchal figure à la tête du lit.
(photo: Dominique). Lit d'une place, car à l'époque Monsieur et Madame ne dormaient pas ensemble. Le lit de Madame, lui, était à deux places, car c'est Madame qui "recevait " Monsieur.
Dans l'antichambre, un précieux clavecin d'Albert Delin (1768), le meilleur "facteur" de clavecins de son époque. Il n'en reste que deux dans le monde (photo: Claude). La décoration peinte représente l'enlèvement d'Europe par Zeus.
Puis, nous passons aux appartement du XIXe siècle : tout d'abord, toujours dans la partie nord du château (logis de Cottereau) , nous découvrons deux pièces aménagées vers 1850/1860 par Paul de Noailles : la salle à manger, et le cabinet du roi Louis XIV.
La salle à manger.
Paul de Noailles y a installé du mobilier de style Louis XIII. Le décor, en cuir de Cordoue date du XVIIe. Il a été classé Monument historique en 1944.
Le salon du Roi.
Sur la cheminée en marbre figure le monogramme de Louis XIV. Le plafond a été peint "à la française" au XIXes siècle par Alexandre Denuelle. A remarquer les deux pages porte torchère. Posées au sol, les torchères servaient à éclairer les tables de jeux. A noter la présence dans cette pièce d'un très joli "Bonheur du jour", sorte de secrétaire où les dames écrivaient à leur mari absent - cadeau de la fille de la comtesse de Ségur à la propriétaire de l'époque. Celle-ci y aurait écrit "les Malheurs de Sophie".
Détail d'un page porte torchère (photo: Dominique).
Après avoir traversé le "passage des boiseries" qui relie le château du XVIIes à l'aile nord construite pour Louis XIV, on découvre dans celle-ci une sompteuse enfilade de pièces aménagées par Paul de Noailles dans ce qui n'était à l'origine qu'un simple couloir. Dans le grand salon , l'histoire de France est célébrée à travers notamment des portraits de Louis XV, Louis XVI, et Louis XVIII. Puis on accède à la salle de billard, et ensuite aux bibliothèques.
Une somptueuse enfilade de pièces...
Vue prise du grand salon: on aperçoit au 2e plan la salle de billard. En acajou massif, le billard repose sur 6 pieds ornés d'une patte de lion. On récupérait les billes dans des têtes de lion.
Les bibliothèques (photo: Dominique).
Elles contiennent des ouvrages ayant appartenu à Mme de Maintenon, à la famille de Noailles, ou provenant de la maison royale de Saint Cyr.
Cette longue enfilade de pièces aboutit pour finir à une somptueuse galerie dédiée à l'histoire des Noailles -Mortemart. Elle est ornée des portraits des membres de cette famille depuis le Moyen Age.
La galerie des portraits a été restaurée en 2018.
Il faut ensuite rebrousser chemin et gagner l'aile est du château (construite au XVIe s, et où par la suite les Noailles installèrent leurs appartements privés). Deux pièces peuvent être visitées: le salon aux papiers peints chinois et la pièce de Saxe.
Détails des papiers peints chinois (photo: Claude).
Ils datent du XVIIIe s, et ont été installés par Paul de Noailles au XIXe.
Autre vue (photo: Claude).
Recouverts car ils étaient passés de mode, ils ont été redécouverts par hasard et mis à jour par les derniers propriétaires, M. et Mme Raindre.
La pièce de Saxe est ainsi nommée car elle contient notamment un service à vaisselle en porcelaine de Meissen. Il provient de l'ambassade de France à Berlin (le grand père de M. Raindre y était ambassadeur).
L'aile est débouche pour finir sur une terrasse, d'où l'on a une magnifique vue sur les jardins et la perspective qui aboutit à l'aqueduc...
Occasion de jeter un dernier regard sur ce beau parc...(photo: Dominique).
Nous n'avons pas repris le détail de la vie tumultueuse de Mme de Maintenon, largement narrée lors de la visite guidée officielle.
Si vous voulez vous rafraîchir la mémoire, merci Wikipedia!
Grand merci à Dominique et Claude pour leur participation photographique qui m'a bien aidé à construire ce montage.
A BIENTOT pour de nouvelles aventures... cette fois chez le peintre DERAIN à Chambourcy le 16 juin...
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