lundi 29 mai 2023

Dimanche 14 MAI : DECOUVERTE DE LA MAISON-MUSEE DU PEINTRE NABI MAURICE DENIS - SAINT GERMAIN EN LAYE.

Intéressante découverte, dimanche 14 mai, de la maison-musée du peintre nabi Maurice Denis, sous la houlette d'une  conférencière au top ! Nous avons parcouru en particulier une exposition temporaire consacrée à diverses representations de la Femme.
Nous étions 16 au rendez-vous pour cette 3e sortie de la 14e année des visites et randonnées du Hurepoix's band ! 

QUI ETAIT LA ?
Tout d'abord  "les historiques", qui sont de nos sorties depuis le premier jour ou presque: les anciens collègues du lycée Jean Jaurès de Chatenay-Malabry et leur conjoint: Jean-Marie Fabre et Michelle, Florence Poirson et Claude; Dominique Michel n'a pas pu venir en raison d'un problème de santé inattendu, mais Jacques était là ! Nous avons eu le plaisir de retrouver Jacqueline Mazeau, amie de Florence, qui avait amené Dominique, une autre amie:b ienvenue!Jacqueline est des nôtres depuis 2017. Thérèse de Solliers, autre amie de Florence, et ancienne enseignante elle aussi, participait pour la 3e fois cette année à nos sorties.Sympa! Michèle et Henri Guillaume, des amis de Gometz la Ville, que j'ai connus lors de mes reportages pour le Républicain de l'Essonne, et qui nous ont rejoints dès 2014 me semble-t-il, étaient là aussi. Enfin, nos amies du groupe du parc nord des Ulis étaient fidéles au poste : Francine Lalou et Odile Marteau, les Inséparables, Michele Lebedel (celle qui se cache quand on prend une photo 😀) et son amie Liliane Goulois, et Yvette Roussel. Michèle et Yvette sont aussi d'anciennes enseignantes . Nos amies ulissiennes participent à nos sorties depuis 2018/2019.

  De g à dr: Henri et Michelle, Dominique, Yvette, Jacqueline, Liliane, Michèle L, Jean Marie et Michelle F, Jacques, Francine, Claude,Odile, Thérèse, Florence.
 

Et n'oublions pas JM le GO...

 DECOUVERTE DU LIEU:
L'actuel musée départemental Maurice DENIS était la maison familiale du peintre nabi Maurice Denis. A l'origine le bâtiment était un hopital royal destiné à abriter les indigents, créé au XVIIe siècle par Louis XIV et Mme de Montespan. Après la Révolution il eut divers usages : il servit d' atelier photographique, de tannerie... Maurice Denis l'acquit en 1914, à l'âge de 44 ans, et l'appela "le Prieuré"; il y passa les 30 dernières années de sa vie avec sa famille. Il établit son atelier dans le jardin. Il  accueillit ici amis et élèves. En 1970, ses héritiers firent don du bâtiment au département, à condition qu'il serve de musée pour l'oeuvre de Maurice Denis. La donation comportait déjà 1500 oeuvres. Le musée a ouvert en 1980.

A droite, l'entrée du musée. A gauche, vers le jardin.

Vers l'entrée du musée.

Le jardin est étagé sur une colline, en contrebas du bâtiment. Une oeuvre de Maillol, qui faisait partie des artistes amis de Maurice Denis, orne l'endroit.

                                                                        Merci à Michèle Lebedel pour cette photo.
Aperçu du bâtiment depuis le jardin. 

MAURICE DENIS ET LES NABIS.
Maurice Denis né en 1870 à Granville, et mort accidentellement, renversé par un camion à Paris en 1943, est le théoricien des Nabis, un groupe de peintres influencés par Gauguin. Il était aussi décorateur de demeures et d'églises, illustrateur d'ouvrages, graveur, et historien de l'art. Il enseignera aussi à l'académie Ranson et formera de nombreux élèves.
En 1890, il épouse Marthe, qui fut son modèle avant d'être sa femme; le couple a eu 6 enfants. Marthe décède en 1919 à la suite d'une longue maladie. En 1922,il épouse en secondes noces Elisabeth, dont il aura deux enfants. Il ne cessera de prendre pour modèles ses épouses et de faire figurer sa famille dans ses oeuvres.

Autoportrait devant le Prieuré. 1921.

Les Nabis est un groupe de jeunes peintres symbolistes disciples de Gauguin, créé en 1888 par Sérusier et Maurice Denis, et qui éclatera ensuite vers 1903. "Nabi" signifie "prophète" en hébreu. Ils se veulent les prophètes d'un nouvel art. Outre Maurice Denis et Sérusier, Bonnard, Ker Xavier Roussel, Paul Emile Ranson , et plus tard Edouard Vuillard, ou encore Félix Valloton en font partie. Ils se donnent des surnoms: ainsi Maurice Denis est le "nabi aux belles icônes", Sérusier "le nabi à la barbe rutilante", Vuillard "le nabi zouave", Bonnard "le nabi japonard".
Ils sont à la fois en rupture avec la peinture classique et avec l'impressionnisme. Maurice Denis définit un tableau de la façon suivante: "un tableau est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ". A la suite de Gauguin, les Nabis rejettent la représentation "photographique" du réel : le but de la peinture n'est plus de donner l'illusion du réel, par l'emploi par exemple de la perspective. Ils osent représenter le réel à leur manière, en suivant leur instinct, comme conseillait Gauguin: formes simplifiées, aplats de couleurs, contours nets cernant les figures peintes,tout cela caractérise leur style. Ils admirent les estampes japonaises et sont pour une peinture décorative. Maurice Denis par exemple réalisera 60 décors muraux chez de riches particuliers, et il décorera aussi des églises...  Ils mènent aussi une recherche spirituelle et s 'intéressent aux philosophies orientales. Maurice Denis pour sa part fait preuve d'une grande religiosité, qui se traduira dans son oeuvre.

LA VISITE GUIDEE:

Coup d'oeil sur la maquette du bâtiment actuel. A l'origine la partie de gauche n'existait pas. L'ancien hopital royal comportait une chapelle (au centre) et un curieux escalier à double circuit. A l'époque, les hommes étaient regroupés au rez de chaussée et les femmes à l'étage.

LES OEUVRES.
Cette présentation n'est pas exhaustive par rapport à l'ensemble vu. J'ai aussi personnalisé le reportage en intercalant des images des visiteurs...

Gauguin: La fille du patron. 1886.
il réalise un portrait de la fille du patron de l'auberge où il réside.Elle est peinte devant un décor de feuilles. Est-on dehors ou dedans? Mystère. Le foulard rouge est une référence à Van Gogh.Gauguin réduit la palette des couleurs. Cela donne un univers un peu irréel; on ne garde que l'essentiel.

Sérusier: la servante bretonne.1890. Réalisé à Pont Aven.

Le personnage triture ses mains, comme si elle en se sentait pas à sa place.Elle a un aspect hiératique, avec son visage allongé
Initié par Gauguin à une nouvelle manière de peindre, il en applique ici les principes: manque de profondeur du tableau (rejet de la perspective), simplification des formes, cerne autour du corps peint, peu de couleurs (rouge et noir dominants) ce qui donne une effet d'austérité, caractère décoratif du tableau.

Dans ce tableau, Maurice Denis prend son épouse Marthe comme modèle. Elle est environnée d'un décor de fleurs. Est-ce une femme dans son intérieur? Une vierge? A-t-il voulu représenter son épouse comme une fleur parmi les fleurs? Observons le jeu de miroir à droite. Le tableau est plus décoratif que réaliste.

Maurice Denis: Madame Ranson au chat.1892.
La silhouette est simplifiée, délimitée par un cerne noir - le peintre trace le contour, puis remplit.les couleurs se réduisent à 2 tons dominants. La perspective est réduite, il y a peu de profondeur. Il y a un aspect égyptisant. Remarquons la continuité entre les lignes ondoyantes figurant de façon simplifiée les plis de la robe et les rayures du chat.On sent l'influence de l'art japonais.


A partir de 1898, les Denis séjournèrent tous les étés à Perros Guirec à la villa Silencio: c'était un lieu de ressourcement pour le peintre et les siens. D'où cette scène de plage, qui met en scène des membres de la famille: sa 4e fille Madeleine, à gauche, qui s'appuie sur sa soeur aînée. On retrouve l'absence de profondeur. Le tableau n'est pas non plus réaliste, car la lumière y est plus mediterranéenne que bretonne! M.Denis avait découvert récemment l'Italie. Il prend cette liberté pour rendre l'oeuvre plus expressive. De plus, le personnage de droite est la transposition d'une copie faite au Louvre de la Vénus remettant sa sandale! C'est donc une nature réinventée pour transmettre des émotions , nous explique notre guide.

Maurice Denis: l'échelle dans le feuillage 1892.
Ce tableau représente 4 femmes qui en fait n'en sont qu'une. Marthe, alors sa fiancée,y est représentée. On retrouve les formes simplifiées, les cernes. Les formes sont allongées.Les aplats de couleurs sont en nombre limité. Le feuillage est stylisé, non réaliste. Les figures semblent comme aspirées vers le haut. L'aspect décoratif est flagrant. Cette oeuvre annonce l'Art nouveau.Elle a été conçue comme décor de plafond pour un ami.

Notre guide nous présente deux panneaux d'un ensemble de 7 , narrant la légende de Saint Hubert, réalisés par Maurice Denis en 1896-1897 pour l'hôtel particulier du baron Cochin.L'artiste l'a peint à partir de croquis réalisés pendant une chasse à courre du baron.


Des visiteurs très intéressés, dirait-on.

Cela se passe un vendredi saint. Hubert a poursuivi le cerf en vain, l'animal se retourne épuisé. A ce moment une croix apparaît entre les bois du cerf et une voix retentit: "Que fais tu à chasser un jour pareil? Va plutôt prier. Hubert se convertira et deviendra le patron des chasseurs. Les sonneurs de cor sont représentés comme des anges.

Autre panneau.
Ici les chasseurs ont perdu la trace du cerf.

Nous admirons ici deux panneaux décoratifs issus d'un ensemble de 7 réalisés par Paul Ranson en 1895 pour décorer la galerie Bing à Paris (qui diffusait l'art japonais en France). Le thème: les travaux féminins à la campagne.

Ici: 3 femmes  à la récolte.

LA CHAPELLE.

En 1918, Maurice Denis entreprend la restauration de la chapelle, avec le concours de l'architecte Auguste Perret, en utilisant des matériaux modestes.Il en assurera lui-même la décoration (peintures murales, sculptures, vitraux).Cela prendra 10 ans. Elle sera vouée à Sainte Marthe, en hommage à sa femme, décédée en 1919. On peut y voir d'ailleurs le masque mortuaire de Marthe. Des cérémonies religieuses y seront célébrées: une messe anniversaire 1 fois par an notamment. Il y mariera plusieurs de ses enfants.

Vitrail principal, représentant différents épisodes de la vie de Jésus: Nativité, Cène, Christ en croix, de couleur verte, pour exprimer la souffrance.. C'est le Maurice Denis religieux qui s'exprime là.

Comme d'habitude, il insère les membres de sa famille dans la représentation. Ils sont tous là , lui compris, pour assister à la naissance du Christ !

Autre vitrail de la chapelle.Vierge à l'enfant dans le style nabi !
Maurice Denis a cherché à décorer des églises. L'Eglise, d'abord réticente au vu de son style peu classique, a accepté de nombreuses fois son offre.

Maurice Denis: le mystère catholique.1889.
Toujours l'inspiration religieuse. Une version personnelle de l'Annonciation, où l'Ange est remplacé par un diacre précédé de, représentant l'église catholique, le tout dans un décor moderne. Les couleurs accentuent le caractère surnaturel, symbolisant la lumière de la Foi.

Maurice Denis : Les fiancées.1892.
C'est encore Marthe, fiancée du peintre, qui est représentée ici, 3 fois.De gauche à droite ses yeux s'ouvrent progressivement. Représentation symbolique:ouverture à la vie ? Il aurait été inspiré par Schuman.

Retour à Perros Guirec avec ce tableau représentant Marthe et Dominique, l'aîné des garçons de la famille.Le Moyen Age et le surnaturel se mêlent au réel dans ce tableau, avec au fond ces cavaliers attaquant un dragon, et l'étendard que porte l'enfant. Cela peut-être aussi une référence symbolique à la guerre de 14. Le traitement de la roche au fond fait penser à Cézanne.

Maurice Denis. Soir sur la terrasse. 1921.
Cette fois c'est Elisabeth, professeur de musique d'une des filles de Maurice Denis, fiancée à celui-ci, qui est représentée sur la terrase de la villa Silencio, en compagnie de plusieurs des enfants du peintre. Ils se marieront peu après.
En arrière plan, on a une vision sublimée de la mer (la qualité de la photo ne permet pas de l'apprécier vraiment).

Nous découvrons ici un tableau où figure cette fois la 2e épouse de Maurice Denis, Elisabeth. Il s'en dégage une forte sensualité.

Dans cette salle a été remonté un décor de Maurice Denis réalisé à l'origine pour le château d'un commanditaire.

Les panneaux de couleur pastel, d'où se dégage une grande  douceur, représentent des jeunes filles dans différentes activités propres aux différentes saisons.

Panneau central d'un triptyque décoratif représentant la Présentation au temple et réalisé par Maurice Denis en 1898 pour l'hôtel particulier de la belle mère du baron Cochin .L'artiste revenait d'Italie et s'est inspiré ici de Fra Angelico. 

Paul Sérusier:Madame Sérusier à l'ombrelle. 1912.
Elle est représentée dans la nature bretonne.Le style est japonisant.On a l'impression qu'elle glisse dans le décor. Là encore on ne copie pas la réalité. Le peintre représente non ce qu'il voit, mais ce qu'il sent.

Ensuite la guide nous a présenté quelques tableaux d'élèves de Maurice Denis, dont une de ses filles.

Fin de la visite.

Avant de sortir du musée, nos amies Francine et Odile ont pris soin de se procurer quelques documents, encore pleines des belles choses qu'elles ont pu admirer dans le musée.Jacques,lui, se contente de se gratter l'oreille de satisfaction.

Après une heure trente de piétinement, on en a quand même plein les pattes, hein Henri et Michelle, et Jean- Marie?

On n'attend plus que les amis attardés pour acheter cartes ou ouvrages pour prolonger chez eux cette belle visite. Il ne restera plus qu'à aller faire dans le jardin la sacro sainte photo de groupe!

A BIENTOT POUR UNE NOUVELLE VISITE !

A vous revoir à ETAMPES le 25 juin !



























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