mercredi 10 avril 2019

23/3/19: JOURNEE A SAINT REMY LES CHEVREUSE. 1e PARTIE: visite de la maison-atelier d'Andrew Wogenscky (architecte) et Marta Pan (sculptrice).

La maison atelier domine le site.

MATIN:
Nous étions 15 pour cette intéressante découverte:
les anciens profs du  lycée JEAN JAURES à Châtenay-Malabry et parfois  leurs conjoints et amis: Dominique Michel et son mari Jacques, Florence Poirson et son mari Claude, Jacqueline et Sylvie, amies de Florence; Jean-Marie et son épouse Michelle; dans le groupe aussi, Janine, une amie de… 40 ans, ancienne prof aussi, et son compagnon Norbert; Marcelle, amie de Janine; Catherine, amie d'une amie de Janine. Enfin, Michèle et Henri, membres d'une association de Gometz la Ville, connus à l'occasion de mes reportages pour le Républicain. Et votre serviteur.

  De g à dr: Claude, Michèle, Henri, Catherine, Jacques, Florence, Jean-Marie, Michelle, Dominique, Sylvie, Norbert, Janine, Marcelle, Jacqueline.

                                                                  N'oublions pas le GO.

                                                                   LA FONDATION:

Nous avons été accueillis par Dominique Amoureux, historien de l'architecture et  directeur  de la fondation  qui gère la maison-atelier, et avons bénéficié ainsi d'une visite guidée haut de gamme!
Cette fondation, créée en 2011, est présidée par un ancien responsable du musée des Arts décoratifs. Elle gère non seulement  le bâtiment, mais aussi  un fonds de 500 sculptures, de 1000 dessins, de photographies, d' écrits. Elle est aussi chargée de veiller au bon état des œuvres dispersées dans le monde, ainsi qu'au respect des droits attachés aux œuvres pendant 70 ans.
Andrew Wogenscky et Marta Pan se sont rencontrés en 1949 (lui avait 40 ans, elle 25) et ils se sont mariés en 1952. Ils dessinent la maison dans la foulée. Ils l'occuperont jusqu'à leur mort, qui interviendra en 2004 pour André, en 2008 pour Marta. C'est eux qui ont voulu cette fondation.

                                                                       LA VISITE:
                                                                 Première approche.
La maison est en surplomb par rapport à l'entrée située 80, avenue du général Leclerc. Une fois le portail franchi, le corps est sollicité pour l'atteindre, car on doit gravir une rampe d'accès qui constitue une déclivité de 12°/°. Autre particularité: l'accès n'est pas dans l'axe de la porte d'entrée. "Plus l'on approche, et plus l'intérieur de la maison paraît mystérieux", indique notre guide. "Et une fois sur la plateforme, vous tournez plusieurs fois votre corps avant d'accéder à l'entrée. Il y a donc une relation très physique entre le corps du visiteur et l'architecture" assure-t-il encore. On découvre alors le terrain

"Le corps est sollicité pour atteindre la maison…"

adjacent à la maison, l'ensemble correspondant à une superficie de 6000 m2. Marta Pan a installé sur ce terrain 18 sculptures entre 1995 et 2008. "Ces sculptures ont une relation entre elles et avec la maison" prévient encore notre guide. On y aperçoit notamment un Moebius vertical de 3m de haut. Une sculpture identique de 30m de haut devait être installée au parc de Saint Cloud, en relation avec la silhouette de la tour Eiffel. Le Moebius est un  motif classique des années 60 - 70, une version horizontale se trouve aussi dans la maison. Dans la piscine, Marta testait ses sculptures flottantes.

18 sculptures de Marta Pan sur le terrain. La sculpture rouge, la dernière installée, est une référence au Japon.

Jeu visuel entre les sculptures.

Le Moebius.

Dans la piscine, Marta testait ses sculptures flottantes.

                                                                Découverte de la maison.
Première surprise: à droite de l'entrée se trouve une chaudière apparente sillonnée de toutes sortes de tuyaux de couleurs: "Surprenante façon de vous accueillir" fait remarquer notre guide. Une référence  évidente à Beaubourg. Le rouge indique l'eau chaude, le vert l'eau froide. Le jaune correspond à l'électricité. La poignée de la porte ,de couleur , attire notre attention par sa forme aérodynamique, typique du style de Marta. A gauche de l'entrée, un cube de béton fait protubérance: il abrite un placard. On essaie de ne pas perdre de place à l'intérieur. "La maison est conçue pour deux personnes" indique notre guide. André et Marta recevaient peu, un autre couple de temps en temps. Une fois par an ils organisaient une garden party. Sa superficie est de 150 m2

L'entrée se découvre à gauche du chemin d'accès.

La chaufferie et ses tuyaux colorés.

Une poignée de porte aérodynamique.

Ce cube rouge dépassant à l'extérieur contient un placard.

                                                                L'atelier de Marta.
On découvre ensuite une grande pièce lumineuse: c'est l'atelier de Marta Pan. "Ici pas de séparation entre vie privée et professionnelle, on est sur terre pour créer ."
Les murs sont peints en noir d'un côté, en blanc de l'autre. Ici et là, quelques touches de rouge. Rien au mur sinon, à part une sculpture de Marta.

L'atelier de Marta Pan occupe le rez de chaussée.

Une pièce largement ouverte sur l'extérieur (Photo: Claude).

Nous découvrons ensuite plusieurs œuvres qui correspondent à différentes étapes de la carrière de la sculptrice d'origine hongroise.Elle arrive en France en 1947 et y refonde sa démarche créatrice en passant par le dessin. Ce qui la caractérise: le fait de traiter des éléments naturels de façon très abstraite. Nous découvrons une sculpture en bois d'inspiration végétale, qui a la particularité d'être mobile : il faut la pression de la main pour la mettre en mouvement. Elle invente la sculpture flottante: le pied dans l'eau est  déplacé par l'eau, elle même déplacée par le vent. Des jeux d'ombre créent en même temps des milliers de sculptures à partir d'une seule. Ensuite on remarque un scorpion stylisé, lui aussi mobile. On découvre une sculpture conçue en fonction d'un ballet de Béjart, une danseuse peut s'y cacher. L'artiste l'a essayée, une photo en témoigne.
Par la suite elle abandonne le bois pour le plexiglas : ainsi cette boule avec un cône à l'intérieur; selon l'éclairage on distingue ou non le cône inclus.
Plusieurs œuvres monumentales de Marta sont érigées dans des espaces publics.
On remarque aussi sur le côté un coin bibliothèque: elle contient les ouvrages de référence de l'artiste. Andrew a aussi sa bibliothèque de travail, à l'étage. Dans la chambre se trouve une 3e bibliothèque, plus générale.
Notre guide nous présente quelques œuvres de Marta.

Une sorte de champignon, mobile sous la pression de la main.

Scorpion stylisé.

Maquette de sculpture conçue pour un ballet de Béjart, une danseuse pouvait s'y blottir.

Photo de Marta essayant sa sculpture.

Sculpture en plexiglas, un cône s'y dissimule, apparent selon l'angle et l'éclairage.

Aperçu du cône intérieur (photo Claude).

Encore des Moebius.

Maquettes de sculptures.

Le poële de la pièce a une forme originale.

                                                                       A l'étage.
A l'étage, on découvre l'atelier d'Andrew. Surprise : il ne comporte pas d'ouvertures extérieures. L'architecte quand il travaillait voulait que rien ne puisse le distraire. Il concevait intellectuellement ses projets, puis il dessinait l'ensemble en 48 h de travail "non stop ".
Cependant , il pouvait avoir besoin de parler à Marta: d'où de minces ouvertures communiquant avec l'atelier de son épouse et la chambre.
Pour se soulager d'une éventuelle fatigue physique, il avait prévu 3 dispositifs: une meurtrière, pour se soulager les yeux, une fenêtre haute qu'il ouvrait pour se donner de l'air; de plus une porte ouvrait sur un balcon où il pouvait faire les 100 pas!

A l'étage , nous découvrons l'atelier d'Andrew Wogenscky.

La table de travail de l'architecte.

Une pièce très fermée, pour favoriser la concentration du créateur..

Nous avons découvert aussi une chambre d'amis, flanquée d'une salle de bains fonctionnelle, aux parois finement carrelées, une décoration qui lui a été inspirée par la station de métro Auber ! Dans les dernières années de la vie de Marta, elle lui servait de salle video. Le meuble qui court tout le long de la pièce est une référence au Japon. La moquette sur le sol, les murs, et le plafond était d'usage dans les années 60/70. On découvre pour finir leur chambre, de même conception, elle aussi flanquée d'une salle de bains. Là encore , dans l'angle, un dispositif est ménagé pour qu'ils puissent se parler s'ils étaient dans deux pièces différentes.

La déco de la salle de bains est inspirée de la station Auber, conçue par l'architecte.
(Photo: Claude).

Un petit tour au fond du jardin pour admirer la perspective vers la maison et prendre la photo de groupe, et nous avons pris congé de notre guide, bien satisfaits de cette visite.

Perspective vers la maison depuis le jardin de sculptures (Photo: Claude).

* Andrew Wogenscky a réalisé notamment de nombreux bâtiments publics:
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/André_Wogenscky.
* Plusieurs sculptures monumentales de Marta Pan sont érigées dans des lieux publics.
Voir: https://fr.wikipedia.org/wiki/Marta_Pan.

                                            Repas à la pizzeria LA GIOSTRA:
Une très bonne adresse.
Et bien sûr, on a pris une petite photo souvenir:
                                                             


                               A VENIR: la visite de la maison musée Raymond Devos.



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