samedi 16 juin 2018

16/6/18 : visites en Val de Loire: 1e partie: sur les pas de Ronsard et de Cassandre au château de Talcy.

Cette année encore, une bonne tradition instaurée depuis le départ dans le val de Loire de Jacqueline et Guy Burgade a été respectée, et nous avons de nouveau passé une belle journée en terre ligérienne.
Finalement nous étions 16 à partager cette nouvelle aventure…

Etaient présents:
- Janine, Norbert et leur amie Marcelle.
- Florence, Claude, et pour la première fois leur amie Sylvie.
- Michelle et Jean-Marie.
- Jacqueline et Guy.
- Jeanine.
- Michèle et Henri, de Gometz la Ville.
- Et nous avons eu le grand plaisir de retrouver parmi nous Hélène et Christian (alias Victor Hugo) pour la première fois depuis longtemps!
- Et moi-même.

                                   La photo de groupe a été prise au château de TALCY.




 De g à dr: SYLVIE, JEANINE, GUY, FLORENCE, JACQUELINE, MICHELE de Gometz,Henri, MICHELLE F, JEAN-MARIE, NORBERT, HELENE,JANINE,CHRISTIAN (V.H.),MARCELLE, CLAUDE.
Et le G O …

VISITE DU CHATEAU DE TALCY.

Autant l'avouer tout de suite, ce qui nous avait attirés à Talcy, c'était Ronsard , ou plutôt l'idée qu'avait habité là Cassandre Salviati, celle qui a inspiré au poète Les Amours: "Mignonne, allons voir si la rose..." etc. Ronsard, en 1552, séjourna au château, et tomba amoureux de la fille du propriétaire, d'où la suite.
J'avais su aussi que plus tard un autre poète, le protestant Agrippa d'Aubigné, y trouva refuge et tomba amoureux de Diane, la nièce de Cassandre,et je m'étais dit qu'un lieu aussi lié à la beauté et à la poésie méritait sûrement d'être connu. Sans compter que Cassandre compte dans sa descendance directe Alfred de Musset!

En venant de Paris, on a quitté l'autoroute A10 un peu avant Blois, et l'on s'est enfoncé dans la campagne blaisoise. Et bientôt…

... bientôt se profilent à l'horizon quelques tours et clochers, et plus à droite, un ancien moulin à vent..

 C'est le château de TALCY, et aussi l'église toute proche. Le moulin est un de ces moulins à vent que l'on trouvait beaucoup en Beauce, ce qui nous rappelle que nous nous trouvons aux confins du Val de Loire et de la Beauce. On parle de "Beauce blaisoise".

La tour-porche , flanquée d'une aile qui longe la route, attire tout de suite l'attention.

Un pressoir ancien entouré de fleurs accueille agréablement le visiteur.


La tour porche (XVIe siècle), flanquée de fines tourelles polygonales (il en reste 3 sur les 4 d'origine) et surmontée de mâchicoulis avait une fonction défensive. Les grandes ouvertures du 1er étage datent du XVIIIe siècle. Elle est percée de deux portes (cochère et piétonne)


Un plan permet de comprendre la configuration générale du château: on voit bien qu'une tourelle manque à la tour porche; l'aile qui la prolonge comporte côté cour une galerie du XVIe à 4 arcades en anse de panier, surmontée d'un étage, et de deux pignons pourvus de fenêtres. Une seconde aile , perpendiculaire à la précédente, a été légèrement surélevée au XVIIe. Le toit est rythmé par des lucarnes. On voit que cette aile jouxte l'église. On aperçoit  le puits qui orne la cour d'honneur.
Au premier plan s'étend une 2e cour , ou basse-cour, bordée à droite par les bâtiments de l'ancienne ferme du château et par un beau colombier. A gauche, se trouvent une grange du XVIIe s et un pressoir classé aux MH. L'ensemble est clos de murs. Au delà de la basse-cour se déploie le jardin  d'environ 6 hectares, également enclos.

PREMIERS PAS DANS LE DOMAINE:

Nous avons, en attendant l'heure de la visite guidée, découvert le jardin.

Le château de Talcy, notamment au XVIIIe s, était une sorte de "maison des champs" entouré d'un domaine agricole enclos de murs. Le jardin a été redessiné dans les années 1990. On y trouve un potager agrémenté de mélanges fleuris , des vergers de poiriers et pommiers, des cerisiers. Aujourd'hui le jardin est  entretenu par l'Etat, comme conservatoire d'essences fruitières; il est labellisé "jardin remarquable".

En route pour les jardins.




Le château vu de l'entrée des jardins.




Le potager, relié au reste du domaine par ce bel escalier semi-circulaire, est en contrebas.




Comment? Victor Hugo ici?




Une belle allée centrale flanquée de cerisiers, aux bords fleuris, mène au fond du jardin.




Les bords fleuris regorgeaient de papillons, d'abeilles, et autres insectes. Un vrai paradis de la biodiversité. Apparemment la chimie n'a pas fait trop de ravages ici !




Balade agréable dans le jardin…




Un champ de coquelicots voué à la biodiversité…


La balade continue.

Un des vergers du domaine.
Le produit de ces arbres fruitiers est à la disposition des visiteurs… et des oiseaux. Il n'est pas commercialisé.

Bientôt 11h: en route pour la visite guidée.


LA VISITE GUIDEE:

Nous découvrons, au niveau des dépendances, notre guide Jean-Yves Pouchoux...exceptionnel!

LES DEPENDANCES:
Talcy était une seigneurie à vocation agricole. Au XVIIIe siècle, elle exploitait 500 hectares de terre, pour des cultures céréalières.

 Vue du château depuis la basse cour.

Du côté de l'ancienne ferme, un tableau plein de charme s'offre au visiteur.

Marcelle s'emplit l'âme des lieux…

Le colombier du XVIe siècle compte 1440 trous de boulin (cavité où nichent les pigeons), ce qui en fait un des plus importants de la région. Chaque boulin correspondait à un demi hectare de terres.

Un petit escalier permet l'accès à l'intérieur du colombier.

Vue intérieure du colombier.

De l'autre côté de la basse-cour, on aperçoit un groupe de bâtisses, comportant la grange du XVIIe s, et un important pressoir. Un activité viticole existait dans le domaine aux XVIII e et XIXe siècles. On y produisait jusqu'à 25 000 litres de vin, blanc et rouge.

La machinerie du pressoir classé. Photo: Claude.

"Le blé était un bien précieux" nous explique notre guide." D'où les murs qui ferment la basse cour et la grille à son entrée".

Le domaine comportait aussi une orangerie (50 pieds d'orangers en caisse y étaient protégés l'hiver), une glacière, ce qui permettait de confectionner des sorbets aux cerises en juin, un moulin, et un four à pain banal devenu par la suite la boulangerie du village. 

LE CHATEAU - vues extérieures (suite) :

Il existait déjà une seigneurie de Talcy au XIIIe siècle. Elle appartenait à la maison Saint-Lazare de Beaugency. En 1517, Bernard Salviati (père de Cassandre) achète le château et lui donne son aspect actuel. Il ressemble plus à une construction du XVe qu'à un château de la Loire, ce qui fait penser que le plus gros du bâtiment est peut-être antérieur.


Voici la tour-porche vue de l'entrée de la basse-cour.

Les deux ailes: à droite , la galerie XVIe. A gauche, l'aile rehaussée au XVIIe.

On aperçoit le clocher de l'église juste derrière la 2e aile.

Nous voici devant le fameux puits auprès duquel Ronsard aurait fait en vain sa cour à Cassandre Salviati. Cassandre épousera un cousin éloigné de Ronsard, plus fortuné. Elle aura une fille, qui épousera un seigneur de Musset. Alfred de Musset est un descendant de Cassandre!

Le puits.

Il est orné de magnifiques roses, sans doute en hommage à la Muse du poète.

La galerie XVIe comporte un plafond à poutres où les hirondelles , qui apprécient ce havre de paix, font d'ordianire leurs nids . Certaines années, en ce mois de juin, elles se livrent à un incessant ballet entre la cour et les nids, pour nourrir leurs petits. 

De nombreux moineaux fréquentent aussi cette galerie… utilisant les nids d'hirondelle abandonnés.

LA VISITE INTERIEURE.

Les pièces principales ont gardé un ameublement qui date du XVIIIe siècle. En 1704, la famille Burgeat (des officiers royaux) aménage confortablement le château. Elle créera aussi un jardin régulier. Puis en 1780, une famille protestante de la finance, les Gastebois, s'y installent. Leurs descendants suisses, les Stapfer, leur succéderont.

Depuis 1933, le château et le domaine appartiennent aux Monuments Nationaux, qui le gèrent. Tout  l'ameublement intérieur a pu être maintenu dans les lieux, d'où sa richesse!

Le rez-de-chaussée :

On pénètre d'emblée dans une "grande salle", dotée d'une cheminée, qui servait de réfectoire pour les repas familiaux du temps des Salviati. Au XIXe (époque de la famille  d'Albert Stapfer, 1er traducteur de Goethe), elle a dû servir de lieu de culte du temps des propriétaires protestants, comme en témoigne une inscription à la gloire de Dieu  sur le manteau de la cheminée.

Un joli meuble.

On trouve ici deux tapisseries "mille fleurs", des tentures de mariage. Les fauteuils sont d'époque.

On passe ensuite dans l'office, une annexe de la cuisine.

On y réchauffait les plats sur ce "potager".

Nous voici à présent dans la cuisine.

Vue 1 de la cuisine.

Ici, deux belles balances anciennes (autrefois dans la boulangerie XIXe).

Elle possède une vaste cheminée, qui comportait un four à pâtisserie et un système de rôtisserie. L'entrée en anse de panier rappelle la galerie extérieure.

C'est sur cette table que le corps ensanglanté du poète calviniste Agrippa d'Aubigné, agressé par des ennemis, aurait été installé. Il fut caché un an au château et tomba amoureux de Diane Salviati, nièce de Cassandre. Elle se détournera de lui. D'après notre guide, c'est à la suite de cet épisode qu'il se forma sa vision du tragique.

Après la cuisine nous passons dans la 2e aile du logis:

Ensuite vient une antichambre, qui au XVIe était un poste de tir muni d'une meurtrière.

On peut y admirer notamment une belle armoire à griffes de lion du XVIIIe s.

On découvre alors la belle chambre dite de Charles IX. Le roi aurait séjourné  en effet au château en 1562 à "l'entrevue de Talcy" entre catholiques et protestants. A droite du lit figure sans doute le portrait du propriétaire de Talcy à partir de 1698,  Louis Henri de Godet, comte des Marais, un officier.

C'était aussi la chambre de M.Burgeat. Textiles et boiseries sont d'origine. Au fond, une garde robe qui servait aussi de fruitier.

Elle est ornée de quelques tapisseries au point de Hongrie du XVIIe s, comme celle-ci; son sujet: les amours d'Antoine et de Cléopâtre.

Cet autre portrait est celui de Marie-Jeanne Burgeat, qui hérite du château en 1716. Elle est enterrée au fond du jardin.

On trouve ici un joli "bonheur du jour" en bois de rose de 1778: il s'agit d'une " table à écrire pour dames de qualité"(le couvercle de la partie basse se rabat); le petit meuble situé au dessus est constitué de petits tiroirs et casiers pour la correspondance.

Cette tapisserie évoque la légende de Narcisse.

LE 1 ER ETAGE:

On a une enfilade de chambres et pièces richement meublées.

Dans la 2e aile:

Nous sommes dans la chambre d'Isabelle Salviati, appelée "chambre de Catherine de Médicis" en souvenir du passage à Talcy en 1762 de la mère de Charles IX qui accompagnait son fils.

Derrière le lit... Sûrement des portraits de propriétaires encore.
Un "cabinet" jouxte la chambre précédente.

On trouve ensuite la "chambre de général Chanzy", qui en 1870, lors de la guerre contre les prussiens, fit de Talcy son quartier général.

A côté est installé le cabinet de toilette.


A la jonction des deux ailes du logis la "chambre des demoiselles" a été aménagée vers 1835 pour les deux filles d'Albert Stapfer. Elle est tendue de toile d'indienne.

Dans l'aile qui longe la route:

D'une fenêtre, on peut apercevoir la 2e aile précédée du joli puits qui orne la cour d'honneur.

Le cabinet Stapfer est orné de portraits des membres de la famille, d'écrivains, artistes, philosophes ayant fréquenté le salon réputé de la maîtresse de maison.

On passe ensuite au petit salon, d'abord chambre de la maîtresse de maison (XVIIIe-milieu du XIXe), puis à l'époque des Stapfer lieu propice aux discussions et à la dégustation du café.

La salle à manger XVIIIe est ornée de lambris et de toile peinte à décor d'indienne. Des invités illustres ont mangé à cette table du temps des Stapfer.

A l'étage de la tour-porche se trouve le grand salon ou salon de compagnie.

Le décor date du XVIIIe siècle.
En 1780, Mme GASTEBOIS ayant acheté le château meublé, l'ameublement est conservé.

RETOUR A L'EXTERIEUR:

Au moment où nous sortions du château, un rayon de soleil est venu illuminer le fameux puits de Cassandre. Dernier cadeau avant de partir...

REPAS A L'AUBERGE DU CHATEAU:

12h15: nous voici à l'auberge du château, où nous avons dégusté un délicieux repas. 

13h30: départ pour VALENCAY, à 80 km.

A SUIVRE.

Quelques petits suppléments (liés à une précédente visite):

UN PARADIS POUR LES OISEAUX:
Outre les hirondelles qui animent à la fin du printemps la cour du château de leur ballet incessant, les moineaux vivent nombreux et heureux ici, de même que les tourterelles ou les pigeons ramiers, et bien d'autres espèces  plus rares comme la linotte mélodieuse , ou encore le chardonneret. élégant..

Le toit de l'ancienne ferme avait les faveurs de la linotte mélodieuse...

Plus près.

Les moineaux apprécient les vieux murs dans les trous desquels ils nichent.

L'architecture fournit d'excellents perchoirs aux tourterelles...

Et aux pigeons !

Le chardonneret élégant, lui, semble apprécier les cerisiers...


Couple de chardonnerets…

A PROPOS DU MOULIN DE TALCY:

C'est un de ces moulins à vent en bois "à pivot" (il tourne autour d'un pivot) communs en Beauce. Les seigneurs imposaient à la population d'y moudre son grain, contre redevance.

En fait le dernier moulin à vent de Talcy a disparu en 1956. Une association a décidé en 1978 d'en acquérir un, car le moulin à vent est un élément phare du passé de la commune. Il provient du domaine de Châtenay. Il a été démonté et remonté à Talcy.






























































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