samedi 20 mai 2017

20/5/17 : VISITE DU DESERT DE RETZ, un parc à l'anglaise anglo-chinois à CHAMBOURCY -78.

Après la visite de la villa SAVOYE le matin (voir : http://jmsattonosrandonnees.blogspot.com/2017/05/20517-nouvelle-visite-de-la-villa.html ) et  après un excellent repas au restaurant L'EPICURIEN de POISSY, nous gagnons le désert de Retz tout proche, situé à CHAMBOURCY.
Notre petit groupe se compose de Didier Rousselet, ami de longue date (nous nous sommes connus au lycée en 3e et 2e), son épouse Monica, brillante mathématicienne, Janine Esquirol (amie commune, de longue date aussi) et son compagnon Norbert Garcia. Etait présente aussi Marcelle, amie de Janine.


PHOTO DE NOTRE PETIT GROUPE DEVANT LA COLONNE DETRUITE, la principale "fabrique décorative" du parc.

De g à dr: Marcelle, Norbert, Janine, JM , Didier, Monica.

Vous avez dit "désert"?
Le "désert de Retz" est un parc anglo-chinois du XVIIIe siècle qui se situe au nord de la jolie ville de Chambourcy (Yvelines), au bord de la forêt de Marly. Il a été créé entre 1774 et 1789 par François Racine de Monville, sur un site de 13 hectares à l'origine qu'il agrandira peu à peu jusqu'à 50 hectares. Le mot "désert" attribué par Monville à sa propriété désigne un lieu inhabité, sauvage, où l'on se retire pour méditer."Retz"vient d'un mot d'ancien français qui signifie "Roi". A deux pas de la forêt de Marly, nous sommes dans un domaine royal. Le site  était en partie occupé par les ruines du village de Saint-Jacques de Retz et de son église.

Un parc sans château.
Petit-fils d'un riche fermier général dont il hérita, Monville, parfait gentilhomme des Lumières, beau, sportif, lettré, bon musicien, épris d'horticulture et d'arboriculture, voulut aménager un "parc à l'anglaise" à la mode au XVIII e siècle. A l'époque des Lumières, il existait un goût du retour à la Nature, et on a voulu créer des parcs plus "naturels" que les parcs à la française tirés au cordeau: terrains vallonnés, sentiers sinueux, plantations irrégulières mais d'essences rares, les caractérisaient notamment. Ces parcs comportaient aussi des "fabriques"(ou "folies"), petits édifices ornementaux qui créaient des surprises pour le promeneur au fil de son cheminement. M. de Monville en fit édifier progressivement une quinzaine, qu'il dessina lui-même. Elles avaient aussi comme fonction d'évoquer diverses civilisations anciennes ou différentes (il y avait un goût de l'orient notamment). L'autre originalité de ce parc, c'est qu'il n'a pas de château, contrairement à d'autres de la même époque, comme le domaine de Méréville (Essonne). Comme il fallait bien une habitation, ce sont deux des "fabriques" qui eurent successivement ce rôle : le "pavillon chinois", puis la "Colonne détruite".

Des visiteurs prestigieux.
Introduit à la Cour grâce à Mme du Barry, Monville put faire visiter son parc aux personnages les plus importants: Marie-Antoinette elle-même,le duc d'Orléans, Mme du Barry bien sûr, le roi Gustave III de Suède, Mme Vigée-Lebrun, et aussi les américains Benjamin Franklin et Thomas Jefferson. Les anonymes pouvaient aussi s'y promener, s'ils étaient bien habillés(!), contre l'achat d'un ticket!Plus près de nous, Dali, Aragon, Colette ont apprécié le site et ont demandé sa réhabilitation. John Kennedy, Mitterrand ,en compagnie de Jack Lang, l'ont aussi visité.

Décadence et Renaissance.
A la Révolution, Monville couvert de dettes doit vendre le Désert, qui va être longtemps laissé à l'abandon. Les fabriques vont tomber en ruines peu à peu, délaissées par la plupart des propriétaires successifs, bien que le site soit classé à l'inventaire des Monuments historiques en 1941.
En 2007, le domaine est vendu 1 euro symbolique à la Commune, qui entreprend de le réhabiliter. Plusieurs fabriques ont déjà été restaurées: le Désert de Retz renaît!

LA VISITE EN IMAGES.
On trouve le Désert de Retz tout au bout de l'allée Frédéric Passy, du nom d'un économiste, le premier prix Nobel, qui habita le domaine avec sa famille de 1850 à 1920 et contribua à le préserver un temps. On a l'impression d'arriver au bout du monde!
Ce jour-là, nous avons effectué une visite libre  sous la houlette du GO et à l'aide d'un guide-papier distribué à l'entrée.

 Ce qui frappe tout d'abord , c'est que l'on pénètre dans un magnifique parc, planté de beaux et hauts arbres. S'il a été à l'abandon un temps, ce n'est plus le cas. Il est parfaitement entretenu.


           On admire au passage les très beaux arbres du parc, dont certains arbres remarquables.

Très haut celui-ci!

Un beau conifère: vous l'avez identifié?

Ici il s'agit d'un cèdre bleu de l'atlas (photo Didier).

A l'aide du plan fourni, nous cherchons les panneaux explicatifs consacrés aux différentes fabriques.
Photo:JAJA.

La première fabrique que nous devions découvrir n'existe plus : c'est le pavillon chinois, qui était installé au bord d'une petite pièce d'eau toujours visible.


Le voici. Il a été copieusement pillé au fil du temps. Tout a disparu dans les années 50. Il fut le premier lieu d'habitation de Monville sur place. En haut se trouvait une bibliothèque.

LE THEATRE DE VERDURE aujourd'hui...

... il était autrefois "sous un berceau de grands ormes"- arbres coupés par la famille Passy pour installer un terrain de tennis sur le plateau de verdure du théâtre. Le rebord était orné d'une frise représentant Bacchus et des petits amours.

Située sur une hauteur et encadrée par la végétation, une 3e fabrique nous apparaît...



  Il s'agit d'un temple au dieu Pan, référence à la civilisation antique. C'est une des premières fabriques édifiées avec le pavillon chinois.

Autre vue qui permet d'apercevoir la porte d'entrée. Il est construit en pierre meulière.

Voici son état d'origine: des statues l'ornaient et il était encadré de peupliers.

Vue latérale: on voit qu'une pièce carrée prolonge la façade. Le sol en était carrelé elle était meublée d'un sofa recouvert d'une ottomane. Cette fabrique servait de salon de musique à Monville. Il excellait à la harpe, il a même composé des ariettes.

Sur la colline qui fait face au temple de pan, on aperçoit alors une curieuse construction, une sorte de ruine... Nous en reparlerons.

                                    Nous poursuivons sur le même coteau notre découverte.

Au loin, au milieu du vallon, on aperçoit une petit édicule.

Il s'agit d'un petit autel à l'antique; il était autrefois orné de trois têtes de taureaux et d'une guirlande de fleurs.
 
Nous croisons bientôt une allée qui donne accès à une autre entrée du parc, qui était en fait son entrée principale au XVIII siècle. C'est sans doute par là qu'est passée Marie-Antoinette lors de sa venue.


Au sol, quelques rochers, seuls vestiges de l'arc rocheux sous lequel le visiteur autrefois passait avant de découvrir le domaine, symbole d'une entrée dans un "autre monde", où l'on oublie ses soucis, où l'on passe aussi de l'obscurantisme à la connaissance, de l'ombre à la lumière: côté parc, deux immenses torches étaient, symboliquement, toujours allumées.
Nouvelle surprise: la glacière pyramide, un des rares fabriques à être restée intacte depuis le XVIIIe siècle. Un hommage à l'Egypte ancienne pour cet élément très utile dans un domaine. La glace entreposée dans une vaste pièce circulaire à 6 m de profondeur, et recouverte de paille, de bois... reste intacte; et les aliments placés au dessus restent frais.

Nous nous dirigeons vers une vraie ruine cette fois.

 La seule vraie ruine du parc: celle de l'ancienne église du village disparu de Saint Jacques de Retz à l'emplacement duquel a été créé le domaine.


Nous dominons à présent la partie agricole du domaine , qui lui permettait de vivre en autarcie,  avec la métairie, et la laiterie.
On devine sur la gauche ce qui reste des bâtiments de la métairie, la laiterie était sur la droite.

Nous poursuivons notre chemin en direction de la "colonne détruite".


Et nous voilà devant la "fabrique"principale du parc, la "colonne détruite", construite en 1782. Une fausse ruine à l'époque où l'on commençait à être sensible à la "poésie des ruines" (on pense à Hubert Robert le créateur des "fabriques " du parc de Méréville). Elle vient d'être restaurée, et ses "fentes" respectent scrupuleusement le projet initial de Monville.

Vue latérale.
Le pavillon chinois étant trop exigu pour recevoir des visiteurs, Monville fit construire cette colonne (référence antique) de 25 m de haut et de 15m de diamètre comme lieu d'habitation. C'est la base d'une colonne dorique qui culminerait à 120 m si elle était entière. Elle finit en créneaux irréguliers qui suggèrent l'inachèvement ou la ruine. On remarque le jeu de fenêtres rectangulaires, carrées et ovales.

A l'entrée de la "colonne détruite"...
Au fond, l'escalier hélicoïdal qui permet d'accéder aux pièces supérieures. Autrefois des plantes étaient accrochées tout au long de l'escalier.

Vue de l'escalier hélicoïdal: le toit est fermé par une verrière, qui donne de la lumière à l'axe central autour duquel les pièces sont distribuées.

Au rez-de-chaussée sont les "pièces à vivre" disposées en enfilade circulairement: on passe du salon, à la chambre, puis à la salle à manger. Au 1er et au 2e étage, sont aménagés deux appartements ; au dessus viennent les logements des valets et au sommet se trouvait le laboratoire de Monville. Tout a été refait comme au XVIIIe siècle, y compris la décoration (sols par exemple). L'édifice du temps de Monville était richement meublé.


 Non loin de la "colonne détruite", on aperçoit le bâtiment des communs: cuisines, chevaux , personnel, garde manger s'y trouvaient. Les plats y étaient préparés, car on évitait de faire du feu dans les bâtiments d'habitation.

C'est par ce tunnel que le personnel apportait dans la "colonne détruite" les plats préparés dans les communs.


Non loin de la colonne, un tilleul marcoté (des branches s'enracinent en terre) de 450 ans, labellisé "arbre remarquable" lors d'une cérémonie spéciale, ce qui est rare. Il date donc d'avant la création du parc.


Ces deux colonnes sont tout ce qu'il reste du "temple du Repos".


Voici l'édifice d'origine, érigé en 1777.

Ce pan de mur appartenait aux importantes serres de M. de Monville, dont certaines étaient chauffées.

Voici la serre des fleurs  autrefois.


Installée sur "l'Ile du bonheur" , entourée d'eau, la tente tartare, qui a été elle aussi restaurée, servait de pièce d'entraînement à l'escrime.


                                                                          Autre vue.


Autrefois, on pouvait voguer en barque autour de l'île. Aujourd'hui, on est en train de remettre en eau  le bassin circulaire.

DERNIERS INSTANTS DANS LE DESERT:

La visite est finie: on se rapproche des voitures, on s'attarde un peu...

On papote devant le bassin de l'île du bonheur remis en eau.


On se fixe de prochains rendez-vous... A la prochaine fois!


Une partie du parc d'origine a été acquise par une société qui y a installé le golf de Joyenval, installé sur le site de l'abbaye du même nom.

Désert de Retz 
Allée Frédéric Passy 
78 240 - CHAMBOURCY 
 téléphone: 01.39.76.90.37 

Les visites guidées ont repris sous les auspices de la mairie de Chambourcy  
en 2009, les 2ème et 4ème samedi de juin à octobre 
Visites libres les autres samedis du mois.
renseignements et inscription pour les visites guidées (obligatoire) au 01 39 22 31 37 



* D 'AUTRES PARCS A FABRIQUES EN ILE  DE FRANCE:

. Le parc du château de Méréville, en cours de réhabilitation:

. Le parc du château de Jeurre, qui a récupéré plusieurs fabriques de Méréville:

. Le parc du château de Groussay : le plus récent des parcs à fabriques.

. Le parc du château de BAVILLE:

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