vendredi 18 juillet 2014

Découverte du château de M. de MALESHERBES - 16/7/14.

 
Convivialité.
Nous avions convenu , entre non partis (provisoirement pour certains) en vacances de nous retrouver le mercredi 16 juillet à la brasserie de l'Hôtel de l'Ecu de France , à Malesherbes , petite ville du nord du Loiret située à égale distance d'Etampes et de Fontainebleau, pour un repas convivial préalable à une découverte du parc et du château de Malesherbes.
La visite du parc s'arrêtant à 16h , il nous avait paru judicieux de manger sur place, pour avoir deux bonnes heures devant nous pour découvrir le site.
Jean-Marie * et Michèle Fabre , Claude et Florence ** Poirson , et Henriette ***  en étaient , avec votre serviteur.
 
Moment convivial à l'Hôtel de l'Ecu de France.
De g à dr : Jean-Marie, Henriette, JM , Florence, Michèle. Photographe : Claude.

Agréable repas en terrasse à l'ombre , par cette belle et chaude journée d'été , table appréciée ... la séquence commençait bien !

Une allée d'honneur somptueuse!
Vers 13h45 , nous garions nos voitures à l'ombre , à proximité de la grille d'entrée du parc du château.
Nous nous y introduisons par une petite porte latérale . Pas d'accueil , l'accès semblait libre.
Nous nous engageons alors dans une allée d'honneur absolument somptueuse , bordée d'arbres  au feuillage d'un vert intense contrastant à l'horizon avec le bleu du ciel , taché de quelques nuages :  leurs branches courbes semblaient nous faire la révérence.

 
Une allée d'honneur somptueuse d'1 km de long.(cliquer pour agrandir)
 
Un km plus loin nous tombons en arrêt devant ce qui nous est présenté comme un mégalithe (une pierre couchée d'époque mégalithique ) . Il a été trouvé dans la région, à Marseulles , en 1973 ,et transporté ici : ça n'a pas dû être une petite affaire! A certains indices on peut penser qu'il servait de polissoir pour abraser les outils. Bientôt, l'allée d'honneur aboutit à  une sorte de carrefour , comportant en son centre un obélisque : de cet endroit , des chemins partent en étoile. Nous empruntons à droite une autre belle allée d'arbres , plus courte et pavée , qui nous mène au château qui a notamment appartenu  à Chrétien-Guillaume de Lamoignon , alias M. de Malesherbes (1721- 1794) , ministre du roi Louis XVI et ami des philosophes. Féru de botanique , il a fait planter dans son domaine de nombreuses espèces d'arbres.


Le château : une synthèse harmonieuse de deux époques.
Nous sommes frappés d'abord par l'immense douve sèche qui enserre à l'avant du château un terre-plein aménagé en jardin à la française ; cette douve est un vestige vraisemblablement de l'ancien château du XIVe siècle.
La façade du château , à parements de briques , qui date du XVIIIe siècle , est d'une harmonie toute classique. mais cet aspect classique est corrigé par la présence de trois des quatre tours médiévales, conservées par l'architecte ainsi que la courtine est de l'ancien château . Vrigny, architecte du roi
, travaillait pour le compte de Guillaume de Lamoignon (père de M. de Malesherbes) , nouvel acquéreur en 1718  d'un domaine laissé à l'abandon depuis un siècle : c'est donc lui qui est l'au-

 
Le château , synthèse harmonieuse de deux époques (XIVe - XVIII e).
 
-teur de cette fusion harmonieuse entre l'ancien et le nouveau. L'aile XVIIIe , qui fait face aux douves , avait été conçue de façon à créer une enfilade de salons, paraît-il. On est ainsi passés du plan carré du château médiéval , avec tours à chaque angle , à un plan en équerre , rythmé par 3 des tours conservées.
Nous sommes aussi frappés par l'aspect "neuf" du château et de l'ensemble des dépendances : sans doute la dernière rénovation est-elle récente (1).

Des dépendances fort intéressantes.

Elles ont en effet un grand intérêt. Non loin d'un magnifique arbre qui date de l'époque de M. de Malesherbes, la chapelle du XVe siècle, de style gothique flamboyant , contient les sépultures de différents châtelains de Malesherbes ,et deux monuments funéraires remarquables : un gisant de Louis Malet de Graville (1438-1516) , amiral de France et personnage influent des cours de Louis XI , Charles VIII et Louis XII , et de son épouse Marie de Balzac. Le monument  est de Pierre Bontemps ,grand sculpteur funéraire de l'époque. La deuxième sculpture est un orant de César de Balzac d'Entragues (mort en 1640 ) , conseiller du roi,  fils de François , lui-même conseiller du roi, et de  Jacqueline de Rohan , et demi- frère d'Henriette , maîtresse du roi Henri IV , qui lui avait extorqué une promesse de mariage si elle lui donnait un fils ... hélas mort né! Propriétaires de Malesherbes , ces personnages l'étaient aussi du château de Marcoussis.

 
Le gisant curieusement accoudé de Louis Malet de Graville , amiral de France.

A gauche de la chapelle , nous trouvons l'entrée d'une glacière de 12 m de profondeur , où était conservée de la glace introduite là en hiver , dont on prélevait des éléments le reste de l'année pour la conservation des aliments. Plus loin s'élève un colombier médiéval de forme trapue à 1800 boulins ; le nombre de boulins était lié à la superficie du domaine du propriétaire et indiquait donc son importance. A ces éléments habituels dans les domaines seigneuriaux , s'ajoutent deux édifices originaux: une longue maison d'allure rustique , pleine de charme , dite "maison de Chateaubriand": ce sont en fait les neveux de Châteaubriand qui  auraient été cachés dans son grenier pendant la Terreur pour échapper à la guillotine. Leur père Jean-Baptiste de Chateaubriand , frère de l'écrivain , qui avait épousé Aline de Rosanbo , une petite fille de Malesherbes, avait eu moins de chance. Malesherbes lui-même et sa famille avaient péri sur l'échafaud

 
La monumentale grange aux dîmes (XIVe s).

 . Enfin, la présence rare d'une monumentale "grange aux dîmes"  du XIV e siècle étonne: elle a une superficie de 2000 m2, comprend 4 niveaux , et est ornée d'une tourelle abritant un escalier à vis. Les paysans y déposaient les redevances -un dixième de leurs récoltes- dues au seigneur du "Bois Malesherbes" , qui était à l'époque Jean de Montaigu (1345-1409) , seigneur de Marcoussis , et un des dignitaires des cours de Charles V et Charles VI.
L'ampleur de l'édifice montre l'importance des revenus du propriétaire. On accède au premier niveau , et on peut constater que les plafonds sont soutenus par des piliers en bois mouluré.

Bref , une belle visite, fort intéressante, bien que l'accès soit limité à l'allée centrale et à la cour du château. On est étonné aussi de ne pas apercevoir de plan d'eau , ce qui est rare dans un tel domaine. la rivière Essonne , paraît-il , coule près de la propriété , mais on ne l'aperçoit pas.

Les propriétaires successifs (récapitulation):

* du XIVe au début du XVIII e siècle : Jean de Montaigu , seigneur de MARCOUSSIS et ses héritiers par les femmes , à savoir les familles de Montaigu, de Graville (XVe-XVIe) , et de Balzac d'Entraygues (XVIIe- début XVIIIe). Les propriétaires successifs sont tous des hauts dignitaires de la cour de France.
*Le domaine , laissé à l'abandon depuis un siècle, est acheté en 1715 par Guillaume de Lamoignon de Blancmesnil (1683-1772) , cadet d'une célèbre famille de parlementaires parisiens. Il fait transformer le château qui prend son aspect actuel. Son fils, Chrétien-Guillaume de Lamoignon , alias M. de Malesherbes (1721- 1794) , en héritera. Il périra sur l'échafaud avec sa famille. Le

                           
                                          M. de MALESHERBES.

domaine sera ensuite démantelé , puis reconstitué en partie au bénéfice de son arrière petit-fils Geoffroy-Louis de Chateaubriand , neveu de l'écrivain, un des rescapés de la Terreur. Jusqu'en 1997 , le château appartiendra à ses héritiers par les femmes : familles de Beaufort, de Lévis Mirepoix, princes de Robech , jusqu'au décès de la princesse de Robech.
*De 1997 à 2007 ,le groupe Les Hôtels particuliers exploitera le domaine.
*Depuis 2007 , il appartient de nouveau à un propriétaire privé , un entrepreneur parisien dont le nom n'est pas publié.

(1) Nous avons eu confirmation que le nouveau propriétaire vient de rénover château et dépendances.

                                 NOTRE VISITE EN IMAGES .
              (Cliquez sur les photos que vus souhaitez agrandir)


 
Fin de repas à l'hôtel de l'Ecu de France : était-il bon le Fontainebleau?

 
La grille du parc est la seule indication de la présence d'un château à la sortie du village.

 
Nous nous enfonçons dans la belle allée.

 
Un km plus loin , nous tombons en arrêt devant ce qui nous est signalé comme un mégalithe trouvé en 1973 dans la région. Nous nous interrogeons sur la manière dont ils l'ont apporté ici!

 
L'allée aboutit à un obélisque.


Une allée pavée sur notre droite mène au château.

 
Nous découvrons  un ensemble architectural enclos d'un mur

 
 1e vision de la façade du château (aile d'époque XVIIIe ). On aperçoit vers l'avant l'amorce de douves puissantes datant du Moyen -Age. On aperçoit deux des tours du XIVe intégrées à la construction postérieure.


 
  Visiteurs consciencieux prenant connaissance au prix d'efforts physiques évidents de l'information apportée par  un panneau explicatif. On a le droit aussi de lacer ses chaussures!



 

La chapelle  du XVe vue de l'extérieur.

 


 

La chapelle vue de l'intérieur de la cour du château , flanquée d'un arbre tricentenaire qui a connu M. de Malesherbes.

 


 

Le gisant accoudé de l'amiral de Graville.



 

Orant de César de Balzac d'Entragues (XVIIe)



 

César de Balzac d'Entragues - vue rapprochée.


 
Relief situé sous l'orant.

 
Dans une autre partie de la chapelle , un élément significatif du style gothique flamboyant.

 
Accès  parfumé par la lavande vers la glacière de 12 m de profondeur.
 
 
Et si on allait voir le colombier?

 
Le colombier médiéval d'aspect trapu de 1800 boulins.

 
La maison dite de Chateaubriand : la gouvernante des neveux de l'écrivain et arrière petits fils de Malesherbes les a cachés dans le grenier pour qu'ils échappent à l'échafaud.
 
 
Une bâtisse pleine de charme agrémentée d'une glycine paraît-il centenaire.
 
 
La monumentale grange aux dîmes du XIVe siècle et sa tourelle qui enferme un escalier à vis permettant d'accéder aux étages.
 
 
                          La tourelle est pourvue d'un cadran solaire et d'une horloge.
 
Dans chaque pièce de la grange , des piliers en bois soutiennent le plafond.
 
 
Contournons le château : sous une des trois tourelles , on s'assoit à l'ombre un instant... 
 
 
De l'autre côté , le bâtiment XVIIIe s'allonge au bord d'une pelouse.
 
 
Hep! C'est la plus belle vue par ici!
 
 
C'est le bon endroit pour la photo souvenir! (Cliquer sur la photo pour l'agrandir).
 

                                                                        Avec le GO ...
 
Plus près...
 
Sur le chemin du retour...
 
 
Dernier regard sur la belle allée qui nous ramène à la grille...

 
L'accès au parc, certes libre, de ce château privé ,  ne se fait que pendant certaines périodes en été (à l'exception des week-ends) et les journées du patrimoine ; tous renseignements à l'office du tourisme :
 Office de Tourisme du Malesherbois - 19-21 Place du Martroy
45330 MALESHERBES
Tél: 02.38.34.81.94
office.tourisme@cc-malesherbois.com  .

*Jean-Marie Fabre est un ancien collègue de maths du lycée J Jaurès de Châtenay-Malabry.
** Florence Poirson est une ancienne collègue de Français du même lycée.
*** Henriette Carsalade est une ancienne collègue de Lettres du lycée de Gif sur Yvette.

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