mardi 23 juillet 2013

Une découverte pleine d'imprévus du château et du parc de Jeurre à Morigny-Champigny (Essonne).


Jeurre et les fabriques de Méréville...

22 juillet 2013: j'ai à peine posé le pied sur le sol de notre mère patrie après mon circuit éclair dans le sud de l'Angleterre , que me voilà reparti pour une nouvelle découverte en Essonne !

Jany et Philippe Tarroux , Henriette et moi avions convenu d'aller visiter le parc de Jeurre à Morigny-Champigny dès le lundi suivant mon retour.

Nous avions suivi au château du Marais , quelque temps auparavant , une conférence sur le domaine de Méréville  et ses propriétaires , le marquis de Laborde , guillotiné à la Révolution, et sa famille (notamment sa fille bien aimée Natalie de Noailles , égérie de Chateaubriand).(1)
Nous avions su  que le marquis , pour faire plaisir à sa fille en grande partie, s'était mis en tête de créer le plus beau parc à l'anglaise du pays ; il l'avait parsemé en particulier de nombreuses fabriques décoratives.
Malheureusement, à la suite d'ennuis financiers, le famille Laborde avait dû se séparer du domaine de Méréville qui avait sombré peu à peu dans l'abandon et les dégradations.
Repris en mains de nos jours par le Conseil général de l'Essonne , qui a entrepris sa restauration , le domaine n'est pas ouvert actuellement au public.

Il restait une ressource pour pouvoir admirer certains éléments du parc de Méréville : visiter le parc du château de Jeurre , où quatre des fameuses fabriques avaient été remontées pièce par pièce après leur acquisition, en 1895, par le comte de Saint-Léon, grand père de l'actuel propriétaire...

Une visite pleine d'imprévus...

Vers 14h40 , nous nous trouvons devant la porte du domaine de Jeurre , située au bord de la Nationale 20... close! Nous avons beau relire le panneau d'informations : pas de doute :le domaine est en principe bien ouvert aujourd'hui. Nous sonnons plusieurs fois à la porte de la maison du gardien qui jouxte la grille d'entrée: pas de réponse. Une tentative téléphonique  de Philippe reste vaine. Nous décidons d'attendre 15 h , dans le roulement infernal des voitures sur la N20 , car c'est l'heure prévue normalement pour la visite guidée de l'après midi.

15h,15h5... toujours rien!

Tout à coup , une femme dont nous comprenons qu'elle doit être la gardienne surgit derrière la grille : oui, le domaine est fermé en raison de travaux , explique-t-elle. Nous nous étonnons qu'aucun affichage n'avise les visiteurs éventuels de cette fermeture. Nous plaidons notre cause ,et finalement cette personne nous propose d'entrer et de visiter le parc quand même!

On devine quelle fut notre satisfaction!

En revanche, pas de visite guidée ( nous apprîmes par la suite que la guide habituelle était absente en ce moment).
Mais la visite, du coup, était gratuite...
Alors nous avons arpenté le parc un peu au hasard , à la recherche des fabriques notamment, munis de quelques minces informations glanées sur internet... nous trompant quelquefois sur l'identification de certains éléments. Une recherche a posteriori sur internet nous a permis de rétablir la vérité quand elle nous avait échappé!

Nouveaux rebondissements.

Echappant épisodiquement à la chaleur intense de cette journée d'été sous les frais ombrages du parc , nous l'avons parcouru tranquillement ,et notre jeu de piste s'est avéré fructueux...

Nous avons d'abord aperçu , sur la gauche , un édifice couvert d' échafaudages : le Temple de la piété filiale, une des fabriques de Méréville , en restauration. Tant pis pour la photo!

Nous avons longé la ferme et son moulin , un très bel ensemble architectural datant de 1810-1811 , de style italien paraît-il, comme la maison du gardien (1813), avant de découvrir la façade principale du château : une belle surprise ! Encore un bien beau château essonnien , caractérisé par une partie centrale bombée ; je ne connais pas d'autre exemple de cette forme dans la région ; il comporte deux ailes de part et d'autre de la partie centrale.

Puis  nous avons découvert  , face au château, la colonne rostrale , en hommage  au navigateur La Pérouse (deux des fils du marquis de Laborde périront lors d'une expédition fatale du navigateur); plus loin une allée de buis nous a conduit au cénotaphe de Cook , le découvreur des îles Sandwiches..; le marquis était visiblement passionné par la marine. Les allées de buis pour relier les fabriques, c'était une idée du célèbre paysagiste Achille Duchêne qui a œuvré à Jeurre. Nous sommes ensuite revenus vers le château , à la recherche de la "laiterie"...Là j'ai un peu perdu de vue mes compagnons , qui s'attardaient à l'arrière ... La laiterie était là , au fond de la perspective occupée par une pièce d'eau qui partait de la façade arrière du château...

Au moment où je venais de contourner cette façade arrière qu'à présent je longeais , une dame d'un certain âge m'apparaît  au balcon du château et m'interpelle. Elle s'étonnait bien naturellement de ma présence. Explications données , elle m'encouragea à poursuivre ma visite. J'appris que le comte et la comtesse de Saint-Léon étaient momentanément absents et qu'ils allaient bientôt rentrer. Cette personne devait être à leur service.

Je trouvais qu'on était merveilleusement tolérant et accueillant dans ce domaine.
Une phrase du Grand Meaulnes d'Alain-Fournier ,dans un des chapitres consacrés au "domaine mystérieux" me revient à l'esprit :"Tout s'arrangea comme dans un rêve..."

Le comte et la comtesse...

N'ayant pu retrouver trace de mes compagnons , je décidai d'aller seul prendre quelques photos du côté de la laiterie. Au moment où je venais de découvrir une deuxième entrée du domaine , dont la grille était ouverte et que précédait un petit pont franchissant la Juine , la bien jolie rivière locale, une voiture arriva et s'arrêta doucement à ma hauteur: je compris que les deux  personnes âgées  qui se penchèrent vers moi étaient les propriétaires , le comte et la comtesse de Saint-Léon; la comtesse était au volant et s'adressa à moi. Mêmes explications que précédemment. Madame de Saint-Léon m'indiqua qu'en effet le château ne se visitait pas actuellement , mais approuva l'autorisation donnée par sa gardienne et m'encouragea à poursuivre ma visite!
Quels gens délicieux!

Je finis par retrouver mes compères , et les mis au courant des derniers événements...

Nous avons fini notre parcours l'esprit parfaitement tranquille et goûté avec ravissement la fraîcheur bienfaisante de l' allée de grands arbres qui borde le canal sur la gauche du château...

Une dernière précision : au fil de notre promenade , nous avons découvert aussi dans le parc une porte monumentale du château de Saint-Cloud  récupérée également  par le comte de Saint-Léon , ainsi qu'une sphère armillaire (qui figure par un jeu de cercles les mouvements des planètes) datant de la fin du XVIIe siècle.

     (1) Sur la conférence du Marais ,voir: http://jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com/2013/05/les-conferences-du-marais-les-destins.html

                                               
                                   DES IMAGES :

                      cliquer sur les images pour les agrandir

 
Le château de Jeurre (fin XVIIIe )  : façade principale.
L'avant corps à toit bombé est original...

 
Le château : façade arrière se mirant dans le plan d'eau.
De sympathiques oies ont bien voulu poser en premier plan...
Au centre de la façade ,une avancée provient d'un hôtel particulier parisien.
 
 
Un aperçu  de la ferme et du colombier (1810-1813).

 
Un style neo-médiéval inhabituel dans la région.
 
  
LES FABRIQUES DE MEREVILLE:
 
elles sont disposées aux quatre points cardinaux du parc...
  
 
La "laiterie" , au bout de la perspective de la pièce d'eau...
 
 
Simple élément décoratif en trompe l'oeil  ici , car ... il n'y a rien derrière!
A Méréville , une grotte constituait le fond...
  
 
La colonne rostrale dédiée à La Pérouse...

 
Une des allées de buis reliant les fabriques , conçues par Achille Duchêne.

 
Le cénotaphe de COOK ...
 

 
Vue rapprochée.
 
 
Le Temple de la Piété filiale , hélas sous échafaudages actuellement.
 
Autres curiosités :
 
 
Ancienne porte de l'hôtel de la comtesse de Verrue à Paris , démoli en 1907

 
Détails du fronton.
 
 
Une porte monumentale du château de Saint-Cloud. 
 
 
 La sphère armillaire (XVIIe s).
 
 
LES PROMENEURS ...
 
 
Henriette ,Philippe et Jany devant le château...

 
Conversation près de la laiterie.
 
 
Une magnifique allée de hêtres et de sapins...
 
 
Dames cheminant dans une allée de grands arbres...
 
 
Une vue du canal alimenté par la Juine.
 
                                                     
         REPORTAGE COMPLET  sur le château et le parc de JEURRE sur :

    http://jmsattohurepoix.blogspot.com/2013/07/le-chateau-de-jeurre-morigny-champigny.html












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