La municipalité de Verrières-le-Buisson a décidé de commémorer cette année le bicentenaire de l'installation de la famille Vilmorin dans la commune, à travers divers événements.
Les arbres, une passion familiale .
Samedi 14 février, Nathalie de Vilmorin ouvrait au public l'arboretum privé de sa famille. Bénédicte, Dominique et moi faisions partie du groupe qu'elle a guidé elle-même à partir de 15h dans le parc du château transformé par la passion familiale pour les arbres en un arboretum d'un peu plus de 4 hectares, contenant 7000 espèces différentes. Les Vilmorin le gèrent depuis 7 générations. C'est Philippe-André de Vilmorin qui a "planté" le premier, après 1815 ; plusieurs de ses successeurs se sont beaucoup investis dans cette activité .Y sont conservés des spécimens anciens, rapportés de voyages à travers le monde par des membres de la famille, mais de nouvelles plantations ont lieu aussi. « Nous voulons un arboretum qui vive, qui soit dynamique » a expliqué notre guide. Un cèdre du Liban et des rhododendrons de 1815, un sequoia et un pin chinois de 1830 , par exemple, voisinent avec des jeunes plants venus de Changhai ou du Tibet.
Nathalie de Vilmorin (à gauche) accueillant les visiteurs (dont nos amies Dominique et Bénédicte (à droite).
C'est dans ce domaine qu'a vécu Louise de Vilmorin: de 1944 à sa mort en 1969, elle y tint un salon qui accueillait toutes les célébrités de la littérature, de l'art ou encore de la politique. Elle y vécut avec André Malraux, qui continua à séjourner au château jusqu'à sa disparition en 1976 .
Petit moment d'émotion quand notre guide nous amena à l'endroit où Louise de Vilmorin, la soeur de son beau-père, avait choisi de se faire enterrer, en pleine terre, près d'un banc d'où elle se plaisait à contempler sa propriété; il est marqué d'un trèfle à quatre feuilles, symbolisant ses quatre frères ; l'emplacement est aussi à l'ombre d'un cerisier "arbre généreux qui donne des fruits et attire les enfants" selon la romancière... Aucun signe distinctif ne révèle l'emplacement exact de la sépulture.
Louise de Vilmorin, écrivain et poéte.
Une visite complémentaire.
Une visite de l'arboretum public voisin, qui a appartenu un temps à des cousins des Vilmorin, a complété cette agréable et instructive promenade. Elle était guidée par de jeunes bénévoles de l' association "La maison des arbres et des oiseaux", qui le gère .Nous avons découvert encore plusieurs arbres remarquables aux particularités souvent curieuses, comme ce chêne centenaire où un oiseau, la sittelle, coince les fruits qu'il a récoltés entre les lamelles de son écorce pour les picorer à l'aise, ce pin noir qui développe deux troncs parallèles, ou encore le zelkhova ou faux orme de Sibérie dont les racines remontent à sa périphérie pour donner d'autres arbres....
D'autres visites sont prévues le 30 mai et le 10 octobre. Qu'on se le dise!
Inscriptions en mairie:0169531037 ou lecolombier@verrieres-le-buisson.fr
LA VISITE EN IMAGES.
Le groupe avait rendez-vous à 14h45 devant la grille du château de Vilmorin. Nous faisons la connaissance de Nathalie de Vilmorin (à gauche), belle fille d'un frère de Louise, qui nous présente le domaine.
On aperçoit en arrière-plan le beau château des Vilmorin. Sa partie centrale date du XVIIe siècle, deux extensions ont été construites au XVIIIe. Les Vilmorin ont acquis le château en 1815.
En face du château ces anciens communs construits par les Vilmorin abritaient une ferme expérimentale. C'est devenu le centre culturel André Malraux.
Après avoir contourné la propriété en suivant le mur qui l'enclot, nous nous trouvons devant un vaste portail fraîchement repeint qui donne sur une ruelle séparant l'arboretum privé de l'arboretum public.
Le portail ouvre sur une allée d'honneur bordée de jeunes tilleuls et de guirlandes de feuillages. Louise de Vilmorin et André Malraux aimaient s'y promener.
Ces guirlandes de feuillages sont caractéristiques de l'époque 1900;
A gauche de l'allée, ce qui paraît être une réserve d'eau.
Nous voici au pied d'un cèdre de 1860
Il voisine avec une série de jeunes plantations originaires de Changhaï, du Tibet...
Ce pin chinois de 1830 vient de la région de Pékin. On l'a appelé aussi "pin Napoléon" en l'honneur de l'aiglon mort cette année là.
Ici un beau magnolia de 110 ans.
Un sequoia à l'allure harmonieuse.
Celui-ci ,différent, est le plus vieux de son espèce (planté en 1830).
Séquence émotion: Louise de Vilmorin est enterrée en pleine terre, quelque part près de ce banc, où elle aimait s'asseoir.
Le trèfle à quatre feuilles, qui symbolise ses quatre frères, gravé sur le banc.
Dominique et Bénédicte posent près du jeune cerisier qui a remplacé celui que Louise a connu, mort lui aussi.
Des perce-neige , les premières fleurs de l'avant printemps.
Notre guide attire notre attention sur les feuilles de ce chêne chinois âgé de 10 ans, très différentes de celles de nos chênes européens.
Cette balançoire antique se trouve dans la partie du parc la plus proche du château.
Un superbe cèdre du Liban de 1815 côtoie le château.
Belle élévation.
Derrière les branches tombantes, on devine le château.
Le château derrière une belle branche.
Cet édifice sert de laboratoire.
Un dernier coup d'œil sur le château.
Les branches de cette parrotie de Perse se soudent quand elles se touchent.
Vue rapprochée.
Une jolie petite allée.
Dominique et Bénédicte jouent les bonnes élèves, au premier rang.
Cet hybride a une fort belle allure.
A travers l'arboretum, avec Nathalie de Vilmorin.
Beau parterre d'aconits, autres fleurs précoces, aux pieds de notre guide.
Au pied du tronc noueux d'un grand noyer.
Une rocaille d'inspiration japonaise.
L'étiquette ancienne (bleue) est peu à peu avalée par l'arbre qui croît...
Dans l'arboretum public.
Situé en prolongement de l'arboretum privé des Vilmorin, l'arboretum public appartenait à des cousins de cette famille depuis 1960. Il tombe à l'abandon en 1976. Il fut question d'en faire un parking. Des jeunes du club Nature du collège Jean Moulin , parmi lesquels le futur maire,Thomas Joly, actuellement en fonction, s'aperçoivent que la zone contient des arbres rares et demandent à la municipalité de préserver le site, qui est bientôt acquis par la mairie.
Cet arboretum public est géré par de jeunes bénévoles de l'association "La maison des arbres et es oiseaux". Deux de ces jeunes ont guidé le groupe.
Nous voici devant un chêne de plus de 100 ans.
Les lamelles de son écorce sont épaisses : un oiseau, la sittelle, y coince les fruits qu'elle a cueillis pour les picorer à loisir! Autre particularité: la tempête de 1989 avait arraché une branche; on voit ci-dessus que le trou s'est refermé, l'arbre a cicatrisé.
Une belle ramure: l'arbre géant prend toute la lumière, au détriment de ses voisins qui végètent...
La petite dame a posé son cabas....
Ce pin noir a créé pratiquement un deuxième tronc !
On dirait bien ici véritablement deux troncs.
"Ici vous n'êtes pas près d'un arbre, mais dans un arbre" a souligné la jeune guide. En effet, les racines de ce zelkhova ou faux orme de Sibérie remontent à la périphérie de l'arbre pour se transformer en branches ou arbres secondaires...
Cette parrotie de Perse aux branches curieusement orientées est surnommé "arbre aux mille perruches" en raison des couleurs multiples de son feuillage en octobre.
Voici un araucaria du Chili.
Il a une très belle forme.
Ne le caressez cependant pas à rebrousse-poil, vos mains le regretteraient.
Eh bien les bonnes élèves! Ya du relâchement! On papote au lieu de suivre?
Eh oui, je vous ai vues!
La maison des arbres et des oiseaux ,siège de l'association du même nom qui gère le site.
Toujours intéressant !
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