La 7e sortie du Hurepoix' s band de l'année 2025 (16e année de nos visites et randonnées) était donc consacrée à la recherche des PLACES ROYALES de Paris, sous la houlette pertinente de mon vieux camarade Didier Rousselet. Il nous avait concocté un circuit qui nous a permis de découvrir ou redécouvrir aussi différents édifices ou réalisations, par exemple les fameux " PASSAGES" parisiens.
Place des Victoires.
QUI ETAIT LA?
23 inscriptions au départ, mais des empêchements et donc des défections: nous étions finalement 17. Et un groupe comportant des participants nouveaux!
Etaient présents d'abord les vétérans du groupe, qui sont de nos sorties depuis la 1e année: les anciens collègues du lycée Jean Jaurès de Chatenay Malabry et leur conjoint: Dominique et Jacques, Florence et Claude; Simone est aussi une ancienne de Jean Jau, arrivée un peu plus tard, ainsi que Bénédicte qui était là dès le début, et nous revient (et nous en sommes heureux) après une trop longue interruption. Et puis nous avons deux nouveaux anciens de Jean Jau qui nous rejoignent pour la 1e année : Marie Suzanne (de retour d'une longue mission en Afrique) et Marc ( qui est des nôtres pour la 1e fois : bienvenue ! ). Sylvie, amie de Florence devenue une fidèle du groupe, était aussi des nôtres; Nicole, ancienne collègue du collège Charcot de Fresnes, et amie de Janine Esquirol, longtemps un pilier du groupe, et son époux Gérard ont souvent participé à nos sorties, et ils nous reviennent cette année, ainsi qu'Arlette , amie de Nicole au départ. Et ils rajeunissent notre groupe en faisant participer leurs deux petites filles, Marie et Auriane. Sympa ! Enfin, ma fille Anne Florence qui est parisienne, s'est jointe au groupe pour cette fois.
Didier, notre guide du jour, pour les curieux est un ami de... 64 ans ! Car nous nous sommes connus en 3e et 2e au lycée, avant de nous retrouver par la suite en faculté. Il est aussi le parrain d'AF. C'est la 3e fois qu'il guide notre groupe à travers Paris (1).
Photo prise place de la Concorde devant l'hôtel de Crillon, ancien hôtel particulier devenu hôtel de luxe.
A noter la présence de ma fille Anne Florence : 6e en partant de la gauche.
Photo: AF.
On reconnaît de g à dr: Sylvie, Simone, Bénédicte (trop cachée!), Marc, Dominique, JM moi même, Claude, Marie Suzanne, notre guide vénéré Didier, Arlette, Jacques, Marie, Nicole, Auriane, Florence, Gérard.
LA VISITE:
Le saviez-vous? Plusieurs places de Paris, à différentes époques, ont été construites par les meilleurs architectes royaux (place elle-même et bâtiments l'entourant) en l'honneur de leur souverain . Didier nous a proposé un circuit pour découvrir 4 d'entre elles : la place Dauphine, la place des Victoires, la place Vendôme, et la place de la Concorde . La 5e place royale existante, la place des Vosges, a été laissée de côté car trop éloignée. Au fil du parcours prévu, Didier n'a pas manqué de faire aussi quelques commentaires sur les édifices remarquables ou intéressants croisés.
Le rendez-vous et point de départ était à 14h place Saint Michel, nous y retrouvons Didier.
Notre guide préféré commence par nous distribuer un plan du circuit que nous allons effectuer. Hep! C'est du sérieux !

Voici donc le parcours que nous allions effectuer d'environ 5 km au centre de Paris.
Nous traversons la Seine pour accéder à l'île de la Cité. Puis nous longeons la Seine en suivant le quai des Orfèvres, nous passons devant le palais de Justice et gagnons la pointe de l'île de la Cité.
LA PLACE DAUPHINE:
Elle a été construite en 1611, selon la volonté d'Henri IV, en l'honneur du dauphin, futur Louis XIII, à l'ouest de l'ancien palais de la Cité, à l'emplacement d'anciens îlots et du verger du roi.
Elle est de forme triangulaire . Sa pointe ouest jouxte le milieu du Pont Neuf , au delà duquel se trouve, toujours sur l'île de la Cité que le pont enjambe, la statue équestre d' Henri IV, face à elle (la statue d'origine installée en 1614 a été abattue à la Révolution, celle d'aujourd'hui date de 1818). Hommage au roi assassiné entre temps par Ravaillac. Le Pont Neuf, comme son nom ne l'indique pas, est le plus vieux pont de Paris. Il date de 1607. A l'époque il était de conception nouvelle (pont ne supportant aucune maison et muni de trottoirs protégeant les piétons de la boue et des chevaux).
Didier nous a aussi expliqué que la place Dauphine est le centre géographique exact de Paris (plus exactement selon certaines sources la pointe de l'île de la Cité).
32 maisons identiques furent construites autour de la place, de 2 étages , avec un rez de chaussée à arcades; par la suite la place fut modifiée et le modèle architectural d'origine ne fut plus respecté. Seules les deux maisons d'angle du côté du pont neuf sont d'origine. Au XIXe, Viollet le Duc fit abattre les maisons correspondant à la base du triangle pour dégager la façade arrière du palais de Justice et la place perdit son caractère fermé..
Cela reste une place calme, comme à l'écart du monde, un vrai havre de paix. A l'origine orfèvres , lunetiers et graveurs y tenaient boutiques. Aujourd'hui, ce sont plutôt des restaurants et des galeries d'art qui occupent les rez de chaussée.
Nous empruntons le pont neuf et gagnons la rive droite de la Seine.
Coup d'oeil au passage à la Samaritaine et au décor restauré en lave émaillée du bâtiment 2. Une partie du magasin subsiste, le reste a été transformé en hôtel de luxe.
Nous croisons ensuite l'église Saint Germain l'Auxerrois .
Petite pause devant l'église Saint Germain L'Auxerrois, "l'église des artistes". Plusieurs peintres et sculpteurs, ainsi que des poètes (Malherbe par exemple) y sont inhumés. Cela tient à la proximité du Louvre où résidèrent de nombreux artistes après le départ de la Cour .
C'est le tocsin de cette église qui dans la nuit du 23 au 24 août 1572 déclencha la Saint Barthelemy en appelant au massacre des protestants.
Face à l'église Saint Germain l'Auxerrois, une entrée du Louvre.
Un grand projet de réaménagement de cette entrée pour désengorger l'entrée par la pyramide est prévu.
Un peu plus loin...
Nouvelle pause devant l'oratoire protestant proche également du Louvre. .
A son entrée, une statue en hommage à l'amiral de Coligny, chef protestant et première victime du massacre de la Saint Barthélémy.
C'est une ancienne église catholique, devenue chapelle du Louvre en 1624 sur la décision de Louis XIII; désaffectée après la Révolution, elle devient un temple protestant en 1811.
Nous voilà partis dans les rues étroites du 1er arrondissement, encombrées de promeneurs en ce samedi.
Nous allons traverser plusieurs passages couverts parisiens au fil de notre parcours. Créés sous la Restauration, ils jouaient le rôle de galeries marchandes. Ces galeries vont péricliter au XXe siècle, souffrant de la concurrence des boutiques des Champs Elysées et surtout de celle des grands magasins. Elles ont été heureusement conservées, parfois réhabilitées .
La galerie Vero-Dodat.
Magnifique passage long de 80 m, de style néo-classique, que nous avons plaisir à traverser. Il tient son nom des deux charcutiers devenus promoteurs qui la créèrent en 1826. On y trouve aujourd'hui des galeries d'art, des boutiques de décoration et de meubles.
Plafond peint et grande verrière.
A la sortie, statue d'Hermès dieu du commerce et plus surprenant copie du satyre au repos de Praxitèle: est-ce dû à l'admiration renouvelée à l'époque pour l'antiquité?
Direction la place des Victoires à présent. Au passage nous apercevons la Bourse du Commerce, et nous passons devant la Banque de France.
LA PLACE DES VICTOIRES:
Elle a été construite en 1685 pour placer en son centre une statue préexistante de Louis XIV offerte au souverain par le duc de la Feuillade désireux de lui plaire , le but étant de célébrer les victoires du Roi. Elle est à la base de forme circulaire, le percement de la rue Etienne Marcel au XIXe en altérera la cohérence. Plusieurs voies aboutissent à la place et ont la statue dans leur perspective.

C'est l'architecte du roi Jules Hardouin-Mansart qui réalise les hôtels particuliers qui entourent la place, conçus selon une architecture classique de qualité: arcades au rez de chaussée, pilastres ioniques reliant les 2 étages, 3e étage mansardé. La statue d'origine représentait le Roi couronné de lauriers, foulant aux pieds un cerbère symbole de ses ennemis, quatre esclaves représentant l'Allemagne, le Piémont, l'Espagne et la Hollande vaincus. Elle célébrait aussi la victoire contre les protestants. Cette statue fut démolie à la Révolution. La statue équestre actuelle de Louis XIV habillé en empereur romain est l' oeuvre du sculpteur Bosio, et date de 1822.
Les arcades aujourd'hui sont occupées par des boutiques de prêt à porter de luxe.
Et nous voici arrivés rue des Petits Champs, qui relie la rue de la Banque à l'avenue de l'Opéra.
La rue a été ouverte au XVII e siècle dans une zone anciennement marécageuse couverte de champs, d'où son nom.
Photo : Dominique.
Mais qui c'est celui-là qui prend des notes sans arrêt?
Au no 6 de la rue des Petits Champs, nous parvenons à la galerie Vivienne.
LA GALERIE VIVIENNE:
Elle est créée en 1823 dans un style pompéïen néo-classique et est longue de 176 m. Elle tient son nom de la rue Vivienne proche.
Elle nous apparaît très rutilante.
Photo: Dominique.
Elle comporte une rotonde surmontée d'une coupole en verre et une belle verrière .
Photo: Dominique.
Le sol est recouvert de mosaïques. Elle abrite des boutiques de luxe, des restaurants et de nombreux commerces.

Coup d'oeil aux figures de la porte de sortie. Hermès de nouveau au fronton. Deux figures féminines pleines de grâce au dessus ( qu'est-ce?)
A la sortie de la galerie, petite pause devant l'ancienne Bibliothèque Nationale de France, toujours ouverte au public. Il paraît qu'on peut y dévorer moult bandes dessinées...Tout près, nous gagnons le passage Colbert.
LE PASSAGE COLBERT:
Il a été créé en 1827 pour concurrencer la galerie Vivienne, mais il n'aura pas autant de succès. Fermé un temps, il a réouvert récemment après rénovation. Il abrite diverses institutions dont l'Institut National d'Histoire de l'Art.
Il comporte une belle rotonde...
... surmontée d'une coupole de verre.
Encore un superbe passage !
Et nous débouchons dans les jardins du Palais Royal. Didier nous rappelle qu'à l'origine c'était le palais du cardinal de Richelieu, construit en 1628. Il le cède à Louis XIII en 1636. Anne d'Autriche et le jeune Louis XIV s'y réfugieront pendant la Fronde. Ensuite il sera cédé à Philippe d'Orléans , frère du Roi, et il deviendra le palais de la famille d'Orléans.
En 1780 constructions et galeries seront ajoutées: cafés, restaurants, salons de jeux y seront installés, rendez-vous d'une société élégante et libertine.
Saviez-vous que c'est là que siègent aujourd'hui le conseil d'Etat et le conseil constitutionnel? Il abrite aussi le ministère de la Culture.
Petit passage par l'avenue de l'Opéra... il y a foule !
LA PLACE VENDOME.
C'est une place vaste, de plan carré, à l'origine fermée et traversée par une voie unique nord sud . Son nom s'explique par le fait que préexistait un hôtel de Vendôme , qui fut détruit ainsi que ses jardins pour créer la place.
Terminée en 1699, elle est entourée de 27 hôtels particuliers dont l'architecture classique est due là encore à Jules Hardouin-Mansart. Elle fut réalisée à la demande de Louis XIV et à sa gloire , sa statue équestre était installée au centre. Elle s'appellera "place Louis le Grand" jusqu'à la Révolution. La statue sera détruite en 1792.

Le centre de la place est occupé depuis 1810 par la colonne Vendôme, élevée cette fois à la gloire de Napoléon. Elle est inspirée de la colonne Trajane à Rome, comportant un bas relief hélicoïdal représentant la campagne de 1806. Elle était surmontée par une statue de Napoléon en César. Elle sera remplacée en 1833 par une autre statue de Napoléon en "petit caporal', puis l'effigie d'origine sera rétablie en 1864. La colonne Vendôme sera abattue par la Commune puis reconstruite.
La place est connue aujourd'hui comme celle de la joaillerie. Dans la 2e moitié du XIX es, elle était connue pour ses boutiques de mode; c'était le centre de l'élégance parisienne.
On aperçoit en arrière plan le ministère de la Justice, installé depuis 1718 dans l'ancien hôtel de Bourvallais.
En route maintenant vers la place de la Concorde via la rue Saint Honoré...
Un petit arrêt devant l'église de l'Assomption (1676) , devenue l'église polonaise de Paris depuis 1844. C'est une rotonde surmontée d'une coupole. Elle ressemble à la façade nord de la Sorbonne.
Photo: Dominique.Vue du choeur.
Un buste de Jean-Paul II est installé au pied de sa façade.
Et en face: la boutique Christian Dior !
Nous voici dans la rue Royale, qui relie l'église de la Madeleine à la Concorde, dont l'obélisque se profile à l'horizon..
LA PLACE DE LA CONCORDE:
A l'origine c'était aussi une place royale, créée en 1763 par la Ville de Paris pour fêter le rétablissement de Louis XV après une maladie contractée à Metz: elle s'appelait la place Louis XV, et la statue du roi était installée en son centre. Seule la partie Nord fut garnie d'hôtels particuliers, sous la houlette de l'architecte néoclassique Gabriel, elle était limitée par la Seine au sud. C'est la plus vaste des places royales (7,56 ha).

La statue de Louis XV fut détruite en 1792, et la place s'appela "place de la Liberté". C'est le directoire qui lui donna le nom de "place de la Concorde" pour symboliser une volonté de réconciliation entre les français après la Terreur. Sous Louis XVIII elle s'appela pour un temps "place Louis XVI", et une statue de Louis XVI fut érigée en son centre. Elle redevint " place de la Concorde" en 1830. Enfin en 1836, on y dressa l'obélisque de Louxor, cadeau de Mehemet Ali, vice roi d'Egypte, en reconnaissance des travaux de Champollion sur le déchiffrement des hiéroglyphes,
C'est aussi la place où la guillotine fut installée pour la décapitation de Louis XVI et de Marie Antoinette notamment, mais aussi de Danton, puis de Robespierre. Différents aménagements interviendront sur la place au fil du temps.
Et puis vint le temps de la sacro sainte PHOTO DE GROUPE devant l'hôtel de Crillon... Et ...
PHOTO SURPRISE !
N'Y A-T-IL PAS QUELQUE CHOSE D'INSOLITE DANS CETTE PHOTO?
MAIS QUI DONC L'A PRISE ? Explication? Réponses attendues !!!
PS: deux mots sur la place des Vosges, autre place royale de Paris: de plan presque carré, elle est inaugurée en 1612; initialement prévue à la gloire d'Henri IV, elle est finalement dédiée à Louis XIII, dont la statue est érigée en son centre. D'abord appelée place royale, elle prend le nom de place des Vosges en 1800 en l'honneur du département des Vosges, le premier à s'être acquitté de l'impôt à la Révolution. Elle est ceinte à l'origine de 36 pavillons (hôtels particuliers) tous conçus sur le même modèle, le pavillon du Roi et de la Reine étant un peu surélevés volontairement. La place est connue pour avoir été le lieu d'habitation de nombreuses personnalités, dont Victor Hugo.
(1) Didier avait guidé pour nous deux précédentes visites:
* A LA DECOUVERTE DU QUARTIER DE LA BUTTE AUX CAILLES à PARIS:
* A LA DECOUVERTE DES FESQUES MURALES DU 13e ARRONDISSEMENT:
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(novembre 2019).