mercredi 18 mai 2022

15/5/22 : A LA DECOUVERTE DU CHATEAU DE MEDAN.

 Pour la 3e sortie de la 13e année  des "visites et randonnées" du Hurepoix's Band , alias les Visiteurs du Hurepoix, nous étions hors Hurepoix pour le coup avec cette découverte du château de Médan - une suggestion très pertinente de notre amie Dominique...

Nous étions 15 pour cette nouvelle aventure sur les pas de Ronsard et des poètes de la Pléiade, d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées , du poète symboliste Maurice Maeterlinck , ou encore de Cézanne.

Pour les nouveaux et les curieux, je sacrifie à la petite présentation habituelle afin qu'on sache un peu qui est qui?

Etaient présents quelques uns des "historiques" du groupe, le "noyau dur " du Hurepoix's band: les anciens collègues du lycée Jean Jaurès de Chatenay- Malabry: Jean- Marie FABRE, accompagné de son épouse Michèle et de son fils Jean-François (toujours fidèle au poste), Florence POIRSON et son époux Claude; les amies de ces derniers Sylvie GESLOT et Jacqueline MAZEAU sont devenues de piliers du groupe. Et nous avaient rejoints cette fois Dominique MICHEL et son époux JACQUES (qui ne sont pas trop "randos"), ainsi que Jeanine MONTEIL , arrivée in extrémis. A ce noyau dur s'étaient jointes quelques ulissiennes  du groupe J'aime le parc Nord amatrices de sorties : Michèle LEBEDEL, ancienne institutrice qui a longtemps vécu à Chatenay et est toujours amoureuse des beaux espaces verts de cette ville; et Francine LALOU, venue avec deux amies:  Marie-Louise - qui était déjà avec nous à Vieille Eglise- et Yolande -dont c'est la 1e participation cette année... 

LES PHOTOS DE GROUPE:

J'avais bien remarqué que notre amie Jeanine risquait d'être cachée sur la photo prise par le jeune homme, c'est pourquoi j'ai voulu "rattraper le coup" avec la 2e prise !

De g à dr: Jean-François, Jacques, JM, Jacqueline,Jean-Marie, Sylvie, Dominique, Jeanine (à moitié cachée), Michèle F, Florence, Marie-Louise, Michèle L (qui ne se montre pas trop non plus!), Francine, Claude et Yolande.


                       Ah là, on voit bien notre Jeanine, mais pas bien encore la discrète Michèle L !

Le temps était beau , peut-être un peu trop chaud , et j'ai cru attraper personnellement un chaud et froid quand je me suis retrouvé en simple chemise dans la cave à vins glaciale !

                                         PREMIERS REGARDS SUR LE CHATEAU:

On aperçoit ses tours surplombant le mur d'enceinte au 43, rue Pierre Curie à Médan.

Vue du château du coté du portail d'entrée.
Deux tours encadrent ce portail, qui va nous introduire dans un vaste espace couvert d'une pelouse et agrémenté de fleurs . Une petite terrasse joint les deux tours.On est surpris par la présence d'un jardin en pente forte qui surplombe le domaine.

                                              A LA DECOUVERTE DU CHATEAU:
Il s'agit d'un château privé, acheté aux enchères en 1977  (ce qui sauva le domaine d'un projet immobilier) , alors qu'il était dans un triste état, par les actuels propriétaires, M. et Mme Aubin de Malicorne, qui ont consacré 10 ans de leur vie à le restaurer dans l'aspect qu'il avait au XVe siècle, et aussi à mener de nombreuses et actives recherches  sur son histoire et l'identité de ses propriétaires successifs. 

Notre guide, Mme Marion Aubin de Malicorne , nous a fait bénéficier des connaissances historiques acquises au fil de ses recherches, et nous a conté l'épopée de la restauration ambitieuse qu'elle et son mari ont menée.

Dès le XIIe siècle, on trouvait sur place un manoir en bois, puis au XVe, en 1494 exactement,  fut édifié pour Jean Perdrier un pavillon de chasse. Il est possible que François Villon, ami de Perdrier, soit venu ici. Ce pavillon fut converti en château au XVIe .Son gendre Jean II Brinon, héritier du domaine, était un mécène de Ronsard, et lui-même poète. Il invita souvent ici à des parties de chasse son protégé ainsi que tous les poètes de la Pléiade. Après être passé aux mains du cardinal Charles de Lorraine, créancier de Brinon, il échoit au XVIIe siècle, à Jean Bourdin, chambellan d'Henri IV  qui ajoute au château quelques éléments décoratifs, comme les lucarnes de la toiture, et la ferme. Il construira aussi l'église de Médan. Et bien sûr, il invita le roi à chasser sur son domaine. Celui-ci ne manqua pas de faire venir de Mantes à cette occasion  sa chère Gabrielle d'Estrées. Il aurait envoyé à celle-ci le message suivant: "Venez vite de Mantes, ma jolie",d'où paraît-il  le qualificatif "la jolie" ajouté au nom de la ville de Mantes...
 La restauration menée par les actuels propriétaires a consisté à redonner au château son aspect du XVe siècle.


Au XVIIIe siècle, Gilbert de Voisins (qui finit guillotiné) fait ajouter au bâtiment d'origine un longue aile (visible sur la photo) , qui fut reconstruite en 1873  par le baron de Dalmas. Le château avait cette apparence quand le poète Maurice Maeterlinck , prix Nobel de littérature, l'acquit en 1924. Il y demeurera jusqu'en 1939 , date à laquelle il s'exila aux USA avant de s'établir à Nice où il mourut en 1949. Le chateau fut alors occupé par les allemands. Sa veuve en 1957 vend à un promoteur 12 ha du domaine, puis en 1962 fait don du château au journal Combat qui y installe son imprimerie jusqu'en 1974. Puis le château est laissé à l'abandon.


 Notre guide nous montre ici l'état du château lors de l'acquisition que son mari et elle en firent en 1977. La fameuse aile, délabrée, est le château abandonné qui apparaît dans le fameux feuilleton BELPHEGOR... Les nouveaux acquéreurs décidèrent d'abord de faire démolir cette aile pour se consacrer à la restauration du seul bâtiment d'origine, qu'on appelait le "pavillon Ronsard". "Il fallut 80 camions pour déblayer l'ensemble" nous dit-elle.


Rendu à son aspect du XVe siècle, ce château apparaît comme un gros pavillon flanqué de 4 tours;
A l'époque, ce pavillon de chasse comportait au rez de chaussée, de droite à gauche, une "salle à gibier", une cuisine, et une " salle à débotté ". Les pièces à vivre et à dormir étaient au premier étage. Les propriétaires ont  fait restituer par une entreprise agrées par les Monuments historiques l'enduit d'origine des murs extérieurs (ils avaient été couverts de plâtre au XIXes); les toits d'ardoise ont été refaits, de même que les charpentes en chêne intérieures. Les propriétaires ont eu l'autorisation de vitrer les ouvertures, de tels vitrages étaient absents à l'origine.

Une petite tour décorative surplombe le mur d'enceinte (autrefois elles étaient deux).

Les communs étaient au fond du parc : ils comprenaient une charreterie, une orangerie, une maison de l'Intendant, un colombier. Cet ensemble est transformé aujourd'hui en maisons d'habitation.

Depuis la rue Pierre Curie, on aperçoit très bien l'ancien colombier notamment, transformé en habitation. Photo: Michele Lebedel.

Sur le coteau en pente qui surplombe le domaine, on cultiva de la vigne (du raisin de Touraine paraît-il),à partir du XVIIIe siècle. Et au-dessous, on trouve une cave à vins. La production était acheminée vers Paris, la présence de la Seine à 150 m  facilitant le transport vers la capitale.

Le puits proche de la maison a été rebâti en surface, mais c'est toujours le puits d'origine: l'eau est à 15 m de profondeur. Photo: Dominique Michel.

Le long du mur d'enceinte, d'agréables plantations de fleurs.
Photo: Dominique Michel.



                                              Photo: Michele Lebedel.

Au XVIIIe siècle fut créé un jardin à la française dans la partie basse du domaine, séparée maintenant du château  par la rue Pierre Curie. Ce jardin, prolongé par des herbages, descendait à l'origine jusqu'à la Seine. C'est sans doute cette partie qui a été cédée à des promoteurs en 1957 par la veuve de Maeterlinck : elle est entièrement construite.

La magnifique muraille (classée) que l'on découvre en contrebas de la rue Pierre Curie délimitait sans doute ce jardin à la française.

LA VISITE INTERIEURE.
Hélas, petite frustration pour les photographes, la propriétaire ne souhaite pas qu'on prenne des photos de l'intérieur du château. Vous devrez donc imaginer les lieux ! Les propriétaires ont restauré et remeublé seuls les pièces intérieures, au sol en terre battue et très détériorées.
La première pièce visitée, la salle à gibier, dans son état d'origine, surprend par son plafond bas et voûté. On y découvre notamment un "potager" en pierre: on faisait mijoter le potage sur des braises. Des dalles du XVe siècle ont remplacé la terre battue. On passe ensuite dans un salon 18e , créé par les propriétaires à la place de l'ancienne cuisine; le beau plafond à poutres a été refait, des boiseries Régence ajoutées, ainsi qu'une belle cheminée  (l'ancienne a disparu). Quelques aquarelles du château ornent les murs. On parvient enfin dans la 3e pièce, ancienne salle à débotté: là aussi beau plafond à poutres refait. De reproductions des tableaux que Cézanne, en visite à Médan chez Zola, a réalisées du château et de son entourage ornent les murs. Sur une grande table, sont installés

Une des 3 oeuvres représentant le château réalisées par CEZANNE;

 de nombreux dossiers à consulter concernant le château et son histoire. Enfin c'est l'occasion d'évoquer Maeterlinck, dont le portrait est accroché au mur, surmonté de son "oiseau bleu" fétiche , de sa première femme Georgette Leblanc, actrice, soeur de l'écrivain Maurice Leblanc, et de sa seconde épouse Renée, dont il était si amoureux qu'il voulut la faire vivre dans un château : d'où son acquisition du domaine! Il écrivit ici "La vie des termites","L'Araignée de verre" et fit représenter dans le théâtre qu'il avait fait installer dans l'aile XVIIIe  "L'oiseau bleu". 

Portrait de Maeterlinck.

La visite s'est officiellement terminée dans la très froide cave à vins, où une petite dégustation de jus de raisin (référence à la vigne) et de petits gâteaux est offerte aux visiteurs.

Dans le long couloir obscur qui donne accès à la cave.

DERNIERS MOMENTS AU CHATEAU:

La visite intérieure terminée, on passe dans la cour arrière du château.

On est un peu fatigués par cette riche mais longue visite...

Très original et très plaisant ces touffes de fleurs bleues dispersées sur le mur d'enceinte.
Photo:Jacqueline Mazeau.

On a même ici un petit canon, plus décoratif qu'offensif. Mais il fut un temps où il fallait se défendre contre les châtelains voisins, ce qu'atteste aussi la présence de meurtrières dans certains murs du château.
Photo: Claude Poirson.

Une jolie fontaine.
Photo: Jacqueline Mazeau.

On s'attarde encore un peu autour de M. Aubin de Malicorne, le propriétaire, un homme passionné par son sujet, qui nous donne encore quelques explications.

Le château est classé "Maison des Illustres" comme tous les sites où a vécu un écrivain ou un artiste.
Photo: Dominique Michel.


PROCHAINE SORTIE DU GROUPE DIMANCHE 5 JUIN:

VISITE DU CHATEAU DE COURSON ET DE SON PARC.

Nous serons ainsi de retour en Hurepoix !

A TRES BIENTOT !

Petit supplément photographique :
il n'était pas si mal mon premier emplacement pour la photo de groupe, et puis vous êtes tous plus ou moins hilares dessus ! Vous pouvez la copier si vous voulez.


























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