mardi 24 octobre 2023

15/10/23 : VISITE DE LA MAISON DE LEON BLUM A JOUY EN JOSAS.


Nous nous retrouvons ce dimanche 15 octobre pour la 4e visite de la 14e année des visites et randonnées du Hurepoix's band ! Une visite agréable, bien menée, et intéressante qui nous a fait revisiter notre histoire du XXe siècle et nous pencher un peu plus sur l'une de ses figures, Léon Blum, l'homme du Front populaire... mais pas que !

QUI ETAIT LA ?
Quelques-uns de nos historiques d'abord, ancien (ne)s collègues du lycée Jean Jaurès de Chatenay Malabry et leur conjoint : Dominique et Jacques, Florence et Claude. Et  n'oublions pas Simone . Et votre serviteur. Et puis Sylvie était là, et Thérèse, amies de Florence fidèles à nos sorties. Michele et Henry G, de Gometz la Ville, sont des vétérans de nos sorties eux aussi !  Et nos Ulissiennes , amies du parc Nord, étaient là aussi : Francine et  Michelle L (Orceénne en fait). Sympa à toutes et tous de se retrouver pour cette nouvelle découverte !  



De g à dr: Jacques, Simone, Sylvie, Florence, Michelle L, Francine, Michele de Gometz, Thérèse, Henri, Dominique, et Claude.

LE CLOS DES METZ.
En 1945, de retour de Buchenwald où il était otage des allemands, l'homme de la victoire du Front populaire en 1936 se retire avec son épouse Jeanne au Clos des Metz, une ancienne fermette du XVIIIe siècle qui appartenait à Jeanne. Il y passera les 5 dernières années de sa vie et y recevra de nombreuses visites, faisant figure de sage de la politique. En 1982, sa veuve fait don de la propriété à la ville , à charge pour celle-ci d'en faire un lieu dédié à la mémoire de son mari et aussi un espace d'animations culturelles.Le musée est créé en 1986. Une salle d'exposition présente d'abord sous forme de grands panneaux les principales étapes de la carrière de Léon Blum, puis on visite la maison que son épouse avait pris soin de laisser telle qu'elle était du temps de son mari.

La fermette du XVIIIe siècle avait été transformée en résidence de villegiature par la princesse Murat au début du XXe siècle. Jeanne, alors mariée à Henri Reichenbach, un homme d'affaires, acquiert en 1937 la maison et le couple s'y installe avec leurs deux fils. Jeanne ne suivra pas son époux aux USA pendant la guerre et en divorcera. La maison lui appartenait donc.

L'appartement parisien de Léon Blum ayant été saccagé pendant la guerre, Léon et Jeanne choisissent cette maison comme lieu de résidence à leur retour en France.

                                                Photo: Claude.
Vue du jardin. A l'origine la propriété s'étendait sur 19 hectares.


                                                   Photo: Dominique.

                                                      Photo: Dominique.
Des panneaux présentant diverses déclarations ou pensées de Blum parsèment le jardin.

Photo: Michèle L.

LEON ET JEANNE BLUM.


Dès l'âge de 16 ans, Jeanne était amoureuse de Blum. Après son divorce de son 2e mari, Henri Reichenbach, elle veut se rapprocher de Blum alors emprisonné comme otage par les allemands à Buchenwald, dans une maison annexe au camp. Elle va le voir en prison, à ses risques et périls, et obtient en 1943, grâce à une intervention de Laval, l'autorisation de l'épouser. Pour tous les 2, c'est un 3e mariage. Blum pour sa part, a été veuf deux fois auparavant. Il avait eu un fils, Robert, de Lise Bloch, sa première femme.

DANS LA SALLE D'EXPOSITION :
Cette salle se trouve dans un bâtiment annexe ajouté pour l'accueil du public.


La visite a commencé par un exposé fort complet du déroulé de la vie et de la carrière de Blum par notre jeune guide , ce même déroulé étant exposé sur plusieurs panneaux de cette salle. Nous avons donc appris que Léon Blum est né à Paris,en 1872, d'une famille juive aisée d'origine alsacienne,  son père Abraham tenait  en effet avec ses frères un commerce prospère de soieries rue Saint Denis. Sa brillante scolarité l'amena au lycée Henri IV, puis à l'Ecole Normale Supérieure, où il ne se plut pas, ce qui l'amena à suivre des études de Lettres et de droit à l'Université, avant d'entrer au Conseil d'Etat.

                                                        Photo: Claude.
Dans la 1e période de sa vie, Blum avait tout d'un dandy, mais surtout , tout en étant magistrat au Conseil d'Etat ( il le restera 25 ans), il s'adonnait à l'écriture. Il s'illustra bientôt comme critique littéraire, ses articles dans la Revue blanche, à partir de 1892, établirent sa réputation. Cette activité lui valut en 1912 un duel (à l'épée) avec un auteur peu satisfait de son jugement sur lui...


Essayiste aussi, son ouvrage "Du mariage" (1901) qui préconisait la liberté amoureuse avant le mariage pour les femmes comme pour les hommes fit scandale et lui valut des attaques fortement teintées d'antisémistisme. Lors de l'affaire Dreyfus, après être resté en retrait, il devint discrètement dreyfusard et prodigua des conseils juridiques aux avocats de Dreyfus.
 
                                                          Photo: Claude.
Blum rencontre Jean Jaurès en 1897, et nouera une amitié avec lui. Il adhérera à la SFIO en 1905, puis deviendra un de ses dirigeants en 1919. Comme Jaurès, il est partisan d'un socialisme humaniste, et croit plus à une transformation progressive de la société qu'à une rupture révolutionnaire. Et au congrès de Tours il refusa de faire adherer les socialistes à la 3e Internationale, ce qui entraîna la scission entre la sfio et le pc alors majoritaire. Réformé pour myopie, il sera député de la Seine de 1919 à 1928, puis député de l'Aude de 1929 à 1940, occasion pour lui de découvrir le monde agricole. Il écrivait maintenant des articles dans L'Humanité, fondée par Jaurès, puis dans le Populaire, dont il restera le directeur politique jusqu'à sa mort..

                                                     Photo: Claude.
Nous arrivons dans les années 30, marquées par la montée du fascisme, et un antisémitisme débridé. En février 1936, Blum est extrait de sa voiture et roué de coups, il est sauvé par des ouvriers et se retrouve à l'hopital. Cet événement sera suivi de grandes manifestations. En mai 1936, grâce à une alliance avec le parti radical, il gagne les élections et devient président du conseil. C'est la victoire du Front populaire qui amènera en juin, avec les accords Matignon, de nombreuses réformes : passage de 48 à 40h de travail, scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans, 15 jours de congés payés... Il prend 3 femmes dans son gouvernement, alors que les femmes n'ont pas encore le droit de vote. Malheureusement le gouvernement tombe en 1937 en raison de la défection des radicaux. Ceux ci ne voulaient pas que le gouvernement soutienne les Républicains espagnols.

                                                             Photo: Claude.
En septembre 1939, Blum rejoint à Bordeaux le gouvernement . 80 députés dont lui même refusent les pleins pouvoirs à Pétain. Il est interpellé en 1940, puis incarcéré . On intente un procès contre lui, à Riom, qui n'aboutira pas finalement, mais il est incarcéré dans un fort des Pyrénées. Il est ensuite déporté à Buchenwald où il a un statut d'otage des allemands. Il sera libéré en 44  dans le nord de l'Italie.

LA VISITE DE LA MAISON.

C'est parti pour la visite de la maison elle- même.

Devant la maison, on découvre une pierre tombale qui recouvre les cendres de Jeanne Blum. Son mari, lui est enterré au cimetière de Jouy en Josas. Comme il risquait d'être "panthéonisé" un jour, elle a préféré que sa propre tombe se trouve ici.

En entrant, on découvre d'abord la salle à manger ( la porte à droite donne sur la cuisine).


Au mur, une photo de Léon Blum à l'âge de 16 ans.

Puis on accède au petit salon, où un nouveau panneau nous explique le rôle de Blum pendant les années d'après guerre. Il continue d'écrire, reçoit beaucoup d'hommes politiques venus le consulter, d'où son surnom de "sage de Jouy en Josas". Il remplit certaines missions: c'est lui qui obtint que le siège de l'Unesco soit établi à Paris par exemple.

Aperçu du salon.

Cette vaste pièce est  l'ancienne grange de la ferme, transformée en bureau bibliothèque, celui de de Blum. 

Sa bibliothèque aux ouvrages très divers a été reconstituée. Sur son bureau, ses objets personnels sont toujours là.

Autre vue.


Ce fauteuil a été conçu part Jeanne Blum, qui avait un talent pour le désign.

Il faut monter à l'étage pour gagner les chambres.

La chambre de Jeanne, très simple.

                                                   Photo: Dominique.
Une belle salle de bain attenante aux chambres.

                                                              Photo: Claude.
Nous découvrons une seconde chambre...

                                                           Photo: Claude.
Au mur, notamment, une photo de classe de l'école Normale:  Léon Blum est le 6e en partant de la gauche.

C'est celle de Léon Blum, tout aussi simple. Elle accueillera les membres de la famille en visite par la suite.

                                                        Photo: Claude.
Aperçu de la cuisine.

Léon Blum meurt d'une crise cardiaque en 1950, à l'âge de 77 ans.
Jeanne reprend des études de sciences de l'Education, suit les cours de Piaget, et mettra au point une nouvelle méthode pédagogique, consistant à construire le cours à partir de ce que l'élève sait déjà, ce qui lui donne confiance en lui. Elle fonde l'école Jeanne Blum à Jouy en Josas, pour donner une 2e chance à de jeunes femme déscolarisées. Elle soutient sa thèse à plus de 80 ans, quelques mois avant sa mort par suicide en 1982. Elle avait perdu ses deux fils, elle commençait à perdre la vue, elle avait aussi terminé pensait-elle ce qu'elle avait à faire sur cette terre. 




















jeudi 5 octobre 2023

28/9/23: A LA DECOUVERTE DU QUARTIER SAINT MARTIN A ETAMPES.



Pour la 2e fois, le Hurepoix's band était à Etampes ce 28 septembre.

Annulée en juin à cause notamment de la chaleur excessive, cette découverte a pu finalement être réalisée. Cette fois la météo était agréable.

Nous étions finalement 12 participants. 3 personnes n'avaient pas pu venir au dernier moment.

QUI ETAIT LA?

Tout d'abord plusieurs des historiques du groupe : Jean-Marie et Michelle Fabre, Florence et Claude Poirson (anciens collègues du lycée J Jaurès de Châtenay-Malabry et leur conjoint(e)); Sylvie Geslot (de retour parmi nous ,sympa ! ) et Jacqueline Mazeau sont à l'origine des amies de Florence; il en est de même de Thérèse de Solliers , ancienne enseignante de Lettres, qui nous accompagne depuis cette année. Michelle et Henri Guillaume, d'une association de Gometz la Ville, connus à l'époque où j'étais correspondant du Républicain de l'Essonne, participent à nos sorties depuis longtemps déjà; nos ulissiennes, Francine Lalou et Odile Marteau, étaient fidèles au rendez vous .

Devant le chevet de l'église Saint Martin. Les 12 membres du Hurepoix's band présents...

De g à dr: Henri, Michelle F., Michelle G, Florence, Thérèse, Claude, Odile,Jacqueline, Sylvie, Francine, notre guide Stéphanie Canteiro de l'office du tourisme, un jeune stagiaire, et the last but not the least: Jean-Marie.

A LA DECOUVERTE DU QUARTIER SAINT MARTIN.

La ville d'ETAMPES compte 7 quartiers, le quartier Saint Martin, le plus au nord, est l'un des 3 quartiers historiques, avec le quartier Saint Gilles (quartier des marchands), et le quartier de l'hôtel de ville et ses palais Renaissance.

Enserré entre deux rivières, la Chalouette et la Louette, le quartier Saint Martin, dominé par sa belle et monumentale église du même nom, au clocher penché, est riche en anciens moulins à blé fort imposants et en lavoirs à découvrir au fil de l'eau.

                                                        L' EGLISE SAINT MARTIN.

C'est l'une des 4 églises d'Etampes. Normalement fermée, nous avons eu la chance de pouvoir la visiter grâce à l'Office de tourisme.

La première église était une collégiale tenue par un abbé et 12 chanoines. Elle fut reconstruite au XIIe siècle après l'expulsion des chanoines, au profit de l'abbaye de Morigny-Champigny (localité voisine).

                             Photo: Jacqueline Mazeau.
L'église elle même est flanquée d'une tour porche plus tardive (XVIe) et à l'origine séparée de la nef. Elle associe le style roman (choeur) et le style gothique (nef, fenêtres hautes, voûtes, contreforts extérieurs).

La tour, d'une  hauteur de 40 m, est légèrement penchée, à cause d'un tassement du sol lors de sa construction.
Le style décoratif de la porte est bien caractéristique de l'époque de François 1er.

                                Photo: Claude Poirson.
Plus près...

                       Photo: Jacqueline Mazeau.
Cette créature au corps de salamandre, à l'intérieur de la tour, évoque aussi cette époque.

Le clocher porche fut rattaché à l'église au XIXe siècle par l'architecte Pierre Magne à l'occasion d'une restauration de l'église. On aperçoit ci dessus la passerelle qui les joint.

La nef gothique, flanquée de deux nefs latérales, suit un plan classique, en croix latine. Elle fait 80 m de long. Au choeur s'ajoute un déambulatoire donnant accès à 3 chapelles rayonnantes. Ce qui montre bien que l'édifice avait une vocation d'église de pélerinage.

Pilier démultiplié de la nef, caractéristique du style gothique.

Au fond de la nef, l'orgue.

La voûte d'ogive du choeur, comme les autres voûtes, date du XVIe siècle.

Piliers massifs et ronds du choeur, caractéristiques du style roman.

Plusieurs vitraux du XIXe siècle évoquent la légende de Saint Martin.

                 Photo: Claude Poirson.
Un autre...

Vue du chevet de l'église, avec ses chapelles rayonnantes.

L'église est située sur un des chemins de Saint Jacques de Compostelle et attirait de nombreux pélerins.


Un dernier regard sur l'église, et dernières photos, avant de commencer notre balade au fil de l'eau.


LA BALADE AU FIL DE L'EAU...


Nous sommes en Beauce, "le grenier à grains d'Ile de France": Chalouette (en bas) et Louette (en haut) font partie d'un réseau d'acheminement du blé vers Paris. Elles convergent dans le quartier Saint Gilles et se prolongent par la rivière d'Etampes (en haut) et la rivière des prés (en bas).Ensuite ces cours d'eau se jettent dans la Juine à Morigny, cours d'eau qui se jette lui-même dans l'Essonne, qui rejoint la Seine. En 1880, il y avait 28 moulins sur ce parcours, ainsi que des lavoirs et abreuvoirs..Certains étaient déjà présents au XIe siècle, beaucoup ont disparu, certains ont été reconstruits.

LE LONG DE LA CHALOUETTE.

Le moulin BRABAN.
Il date du XVIIIe siècle.Il porte le nom de son premier propriétaire. A l'origine moulin à papier, il devint assez vite moulin à blé. Il est aujourd'hui transformé en logements.

Fenêtre basse sur la rue.


La Chalouette, et dèjà un premier lavoir.

Petite reconstitution d'époque?

Petit détail amusant.

                          Photo: Claude Poirson.
En arrière plan le toit du moulin Braban et la tour porche.


Un vieux pont sur la Chalouette : le pont Patrimoine. A remarquer les bornes chasse-roues, destinées à empêcher les voitures à chevaux d'abîmer le pont.

Le moulin BADRAN.
Son nom vient du verbe BADRE : délayer de la farine dans de l'eau. Le premier moulin fut construit enn 1406. D'abord moulin à papier, il fut employé ensuite comme moulin à grains. La bâtisse actuelle date du XVIIIe siècle. C'est la propriété d'un particulier aujourd'hui.

L'attraction: la roue du moulin!


Le propriétaire actuel a restauré lui-même la roue.

                             Video: Jacqueline Mazeau.
Et il l'a fait tourner pour nous!
(Merci pour la video, Jacqueline!)

Vue de la façade: des ouvertures très disparates, plus fonctionnelles qu'esthétiques.

                                  En haut, la poulie qui servait à monter le grain est toujours là.

Vue de la Chalouette un peu plus loin.

Reconstitution d'époque: remarquons le battoir et la poutre pour poser le linge.

Ici une jauge du niveau de l'eau. Si le niveau dépassait son sommet, on arrêtait aussitôt le moulin voisin.

Tout le monde est très content de ces découvertes. En arrière plan,autre vue du moulin Badran.


A LA RECHERCHE DE LA LOUETTE .

Il nous faut prendre à présent la rue Saint Martin  - en fait l'ancienne n 20 qui traversait la ville (avant la construction de la 2 voies actuelle) pour rejoindre la Louette . C'était aussi auparavant la route royale entre Paris et le Val de Loire. Elle était bordée de beaucoup d'auberges et relais de poste.

Au passage, nous apercevons de nouveau le clocher porche de l'église, qui ne semble pas penché vu d'ici (rue Courte)..

Nous passons ensuite devant une ancienne ferme, avec sa grande porte charretière.

                   Photo: Claude Poirson.
Sur le toit, une sympathique girouette.

Nous voici place de l'Ouche. Ce nom évoque des cultures: d'anciens jardins communaux. C'était aussi la place des Fêtes au XIXes siècle.

Nous découvrons enfin la Louette, dont le cours semble assez tumultueux.

Le moulin de l'Ouche , sur la Louette. Il est transformé lui aussi en logements.

Un peu plus loin, le moulin  Chauffour, qui n'a pas été restauré. Un projet de transformation du moulin en lieu d'habitation est envisagé. Son nom évoque un four à chaux. Le moulin d'origine fut construit au XVe siècle (1471) et il fut reconstruit au XIXes.Il se distingue des autres moulins par une décoration assez recherchée. D'abord moulin à foulon (1), il devint four à grains, puis menuiserie. Il  cessa son activité en 1990.
(1) Le moulin à foulon comporte un mécanisme servant à battre ou fouler la laine dans de la terre à foulon pour l'assouplir et la dégraisser. .

La visite fut agréable je crois, avec une guide fort sympathique.

Au 15 octobre à la maison de Léon Blum à Jouy en Josas, pour la 5e visite de la 14e année du Hurepoix's band!