mardi 26 septembre 2017

23/9/17 (et 7/10): UNE JOURNEE A MONTFORT L'AMAURY - 2e PARTIE: DECOUVERTE DU CHATEAU ET DU PARC DE GROUSSAY.

Depuis 2016, il y a du nouveau au château de Groussay. Nous connaissions déjà son vaste parc agrémenté des "folies" ou fabriques installées là dans les années 60 par l'esthète Charles de Beistegui, à qui sa richesse permettait toutes les fantaisies. La  nouveauté est que le château lui même est ouvert à la visite, ce qui n'était pas le cas auparavant.
Et franchement, quelle bonne surprise! S'il a été vidé de ses meubles d'origine, le château a gardé une grande partie de la décoration réalisée après 1950 par Charles de Beistegui.
On retiendra notamment un escalier d'entrée prodigieux, une bibliothèque monumentale et magnifique, des couloirs d'angle harmonieusement décorés, des lustres fabuleux pratiquement dans chaque pièce, et pour finir le clou de la visite, le théâtre baroque, un bijou, en parfait état après la rénovation effectuée par l'association.

"Nous avons encore la tête dans les étoiles du château de Groussay !" me dit Dominique dans un message, rentrée chez elle. C'est dire!

A LA DECOUVERTE DU CHATEAU:


      Nous arrivons devant l'harmonieux château. Seule la partie centrale a été édifiée en 1815 pour la duchesse de Charost, fille de Mme de Tourzel, gouvernante des enfants de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Charles de Bestegui, qui avait acquis le domaine en 1938, y ajoute en 1952  deux ailes respectant le style initial qui lui donnent véritablement la belle allure qu'il a aujourd'hui..
Il est construit en plâtre creux et non en pierre: le château est un peu un simple décor de 2500 m2.
La duchesse d'Angoulême ou encore Napoléon III  y ont résidé.
L'ensemble est classé monument historique depuis 1993.

       Charme supplémentaire quand nous arrivons, la beauté de cet arbre situé à  gauche de l'édifice.

Nous sommes accueillis par Gaël, de l'association "Patrimoine Aventure", une équipe de bénévoles qui restaurent et entretiennent le château en accord avec les nouveaux propriétaires, un société d'Ouzbékistan, et les Monuments historiques.
Le château après la mort de Beistegui survenue en 1970 a eu divers propriétaires. Parmi eux, signalons Jean-Louis Rémilleux, actuel réalisateur de l'émission Secrets d'Histoire, animée par Stéphane Bern, qui  entreprit sa restauration après 2001, et ouvrit pour la première fois le parc du château à la visite .

    Lorsque nous entrons, première surprise, avec ce  prodigieux escalier créé par Charles de Beistegui, qui a complètement remanié l'entrée de la partie centrale du château , qui date elle du début du XIX e. Il n'est pas en bois précieux, mais en bois ordinaire peint. L'essentiel pour Beistegui est l'effet produit. Le château est un décor, une illusion.

  Beistegui s'est inspiré de l'escalier de bateau installé par Chateaubriand dans sa maison de Châtenay-Malabry.Les petits éléments décoratifs et l'essentiel de l'ameublement ne datent pas de l'époque de Beistegui, car après sa mort, tout le contenu a été plus ou moins rapidement vendu et  dispersé. Seuls quelques éléments "classés" ont été maintenus sur place, nous en verrons quelques uns.

L'entrée est surmontée d'une ouverture circulaire qui donne sur l'étage supérieur.

Et nous découvrons aussi le premier des incroyables lustres, tous élégants et différents, qui ornent les différentes pièces du château.
Bestegui, paraît-il, aimait à se poster au dessus de cette ouverture pour voir quels visiteurs arrivaient.

Au mur, une décoration animalière apportée par l'association.

LA VISITE SE POURSUIT ALORS DE PIECE EN PIECE :

Un salon d'abord - les meubles ici ne sont pas d'origine.

Encore un joli lustre...

       On découvre ensuite la salle de billard, surmontée d'un lustre dont l'allure extravagante laisse le visiteur bouche bée!

Autre vue. Il a été conçu par Emilio Terry.
Au mur des photos de notre guide Gaël, photographe d'art.

Magnifique poêle autrichien en faïence aussi dans cette pièce. (Photo: DANIELLE).Une petite bûche suffisait pour chauffer la pièce, la faïence décuplant la chaleur.


                     Autre lustre, en verre de Murano, dans la salle à manger des enfants (1815).
                       Bestegui connaissait bien Venise, où il avait une demeure, le palais Labia.

Cheminée d'origine, meubles rapportés.


Dans l'aile droite du château, un couloir incurvé a été magnifiquement décoré pour Charles de Beistegui.
Beistegui avait acheté des banquettes incurvées. Il a donc demandé à l'architecte, dans les extensions créées par lui, d'incurver les couloirs d'ailes...!

  Ici un superbe tableau représentant un cheval et son cavalier sur la place Royale à Paris (actuelle place des Vosges).

                                                                     Vue plus large.

La cheminée est tapissée de porcelaine de Delft, un procédé décoratif omniprésent au château. Celle-ci est une fausse cheminée, en bois peint. Le château n'est qu'un décor !


Zoom sur le dessus de cheminée.

        Toujours dans l'aile droite, nous nous retrouvons dans une vaste et magnifique salle de bal. Pendant une vingtaine d'années, Beistegui a organisé  au château des fêtes somptueuses, recevant de nombreuses têtes couronnées et les membres de la jet set.

On voit à nouveau dans la décoration tout le goût de Bestegui. Cette pièce est la seule dont il ait totalement conçu la décoration.
Le tableau en haut et à droite provient d'un don.

Fabuleux, le lustre!

Et le carrelage en harmonie !

Les portes sont inspirées de celles des appartements du pape au Vatican.

Porte d'angle. On remarque l'utilisation à nouveau des carreaux de Delft à la base des murs.De plus toutes les ouvertures sont encadrées de ces carreaux qui réfléchissent la lumière.

Détail décoratif.

Très belle tapisserie de style médiéval sur un mur.

LA GRANDE SALLE A MANGER...(photo: Jacqueline 7/10).
Une véritable galerie des glaces (référence à Versailles). On remarque les chaises: le château en compte 250, une belle collection.

Encore de très beaux lustres. Le plafond est constitué de caissons  en bois (cela amortit le bruit).
(Photo: Jacqueline 7/10).


NOUS QUITTONS L'AILE DROITE DU CHATEAU POUR REVENIR VERS LE PAVILLON CENTRAL

  Bestegui a créé à l'arrière du pavillon central une rotonde où est installé le salon Marie-Antoinette . La décoration est inspirée de la chambre de la reine à Versailles.

Avec encore un beau lustre classique.

Cheminée et décoration.

Détail du papier peint.
La chambre de Besteigui se trouvait à l'étage du dessus. Elle avait été aussi la chambre de Mme de Charost , et de la duchesse d'Angoulême lors de son passage

                        Suit un petit salon de musique...Le piano (russe) est un don d'une visiteuse.

Les poufs dateraient de 1815.

Le joli plafond est  simplement un coffrage de bois peint; le lustre est assorti!

Et l'on parvient à l'époustouflante bibliothèque de Beistegui:


Elle est monumentale et absolument splendide...Beistegui était un dévoreur de livres.

                Elle avait été vidée de ses livres. L'association a rempli de nouveau ses étagères...
                           Stéphane Bern a lancé ici l'émission Secrets d'Histoire en 2008.


                                                 Le lustre et un aperçu des rayonnages.
         Le plafond à caissons est un trompe l'œil destiné à faire pendant à celui de la salle de bal.

                                                         LE SALON GOYA:

On passe ensuite dans l'aile gauche dans un second couloir incurvé, qui fait pendant à celui de l'aile droite. C'est le salon Goya. Il est merveilleusement décoré de tapisseries des Gobelins inspirées d'esquisses de Goya (elles sont au musée du Prado), et réalisées pour Beistegui. Et des lustres, toujours des lustres...

            Les banquettes incurvées datent de 1820-25. Beistegui les a achetées pour les installer ici.



                               Voici les principales scènes figurant sur la première tapisserie.

                                           Les amis sont époustouflés par une telle beauté...



Voici  les trois gracieuses scènes qui ornent la 2e tapisserie .

                         Le clou de la visite: le THEATRE BAROQUE.

C'est Charles de Beistegui toujours qui l'a fait installer. Il s'inspire de celui de Bayreuth. Il possède 25O places, et  une acoustique parfaite. Il a été inauguré en 1957 par des acteurs de la Comédie française, qui ont joué une pièce de Marcel Achard, grand ami du propriétaire: "L'Impromptu de Groussay". Jean-Claude Brialy et Annie Girardot par exemple ont fait ici leurs premiers pas d'acteurs. Un mois de travail des bénévoles de l'association en avril 2015 lui a redonné tout son éclat.
Une troupe est en résidence au château.Un programme de représentations théâtrales vient d'être mis sur pied: le théâtre revit!


        Une très belle photo de DANIELLE montrant le fond de la salle ... et les visiteurs  éberlués!

                                                                          Autre vue.
                                       Il y a bien 5 km de soie dans le théâtre, selon notre guide!

                                                     La salle et la scène - vue latérale.

                                      Là encore, un immense et magnifique lustre décore le lieu.

  
Sur scène ce jour-là, devinez qui? Notre amie Arlette Calloud essaie l'acoustique du théâtre en lisant un poème - confirmant à cette occasion son talent de lectrice (1).

                                                                Les visiteurs apprécient.

Arlette dans ses œuvres (1)

  (1) Le prochain spectacle de lectures à trois voix d'Arlette Calloud et de ses compères aura lieu le vendredi 24 novembre à la MJC de Bures sur Yvette. Le thème: le SECOND EMPIRE.
Plus d'infos? Envoyer un mail à: arlette.calloud@wanadoo.fr.

Il est très difficile d'obtenir de belles photos du théâtre en raison du manque de recul et surtout de la semi obscurité qui l'enveloppe. On a fait ce qu'on a pu. Le mieux pour en mesurer véritablement la beauté est... d'y aller!

 DANS LE PARC, A LA DECOUVERTE DES "FOLIES" de Charles de BESTEGUI:
Comme la transformation du château, la création des fabriques décoratives (ou "folies") du vaste parc se sont étalées entre 1950 et 1970 , date de la mort de Charles de Bestegui.
Il reprenait ainsi un siècle plus tard la tradition des parcs à l'anglaise de la fin du XVIII e et du début du XIXe siècles.
Les fabriques sont disposées d'une manière très étudiée pour créer sans cesse une nouvelle surprise au fil de la promenade. Des jeux de perspective ravissent l'œil, d'une fabrique on doit pouvoir en apercevoir une autre etc...
C'est avec la complicité des artistes Emilio Terry et Alexandre Serebriakoff et des architectes Desbrosses et Costi que notre esthète a pu réaliser cet ensemble.
Ajoutons que la balade dans le parc par une belle journée d'automne commençant ajoutait un charme supplémentaire.

Le parcours  à travers le parc  suit la promenade habituelle de Beistegui, qui aimait faire en calèche le tour de ses fabriques avant le déjeuner.

                                                   On passe d'abord devant l'orangerie.

                                     Sur sa façade un bas relief évoquant les travaux agricoles.

    Pour accéder au parcours de découverte  concocté par le maître des lieux, il faut d'abord passer par cette porte monumentale qui donne accès à un jardin d'agrément. (Photo d'avril 2013).

On découvre alors la perspective créée par les alignements végétaux du jardin d'agrément , soigneusement entretenu.

Première agréable surprise, dans un encadrement de feuillage, une jolie cage à oiseaux se profile. Autrefois elle était vide, aujourd'hui de ravissants oiseaux l'occupent.

Nouvelle surprise plus loin: la tente tartare (ou turque) en tôle peinte de 1960, précédée d'un obélisque. Elle s'inspire de celle de Gustave III de Suède élevée en 1781.

L'intérieur est tapissé de 10 000 carreaux de Delft.

La surprise suivante est le "temple du labyrinthe"(1967), car autrefois situé dans un labyrinthe de verdure.

Le temple du labyrinthe, façade arrière.

Ce premier parcours aboutit au théâtre de verdure, orné de statues représentant des personnages de la commedia dell arte.

C'est lequel celui-là? J'attends la réponse.

Le pont palladien d'Emilio Terry (1960) rappelle le pont Guglie à Venise, non loin duquel se trouvait le palais Labia, propriété de Beistegui, où fut organisé le "bal du siècle" resté dans les mémoires du gotha. Il enjambe un bras de l'étang. Il est vu ici depuis une autre fabrique, la pyramide.

Et voici, vue du pont palladien , la pyramide (1968), en briques roses, qui s'inspire de celle de Caïus Sextus à Rome.

Dans la lumière de septembre.

Bientôt nous avons en vue le temple d'Amour, inspiré de celui du Trianon. C'est la plus ancienne fabrique du parc (1949).


Sur une butte lui répond une autre construction, le temple d'Adam.

On se dirige ensuite en direction de l'étang.

Une autre nouveauté dans le parc: des animaux y vivent dans des enclos, comme cette petite chèvre.

          On aperçoit bientôt le château qui se mire dans l'étang. Etang artificiel créé aussi par Beistegui.

Tout le charme des grands parcs d'Ile de France...

                                Charme accentué par les couleurs automnales qui se précisent.

                                                                        Plus près.
Autre vue.

                                                               Teintes automnales.

Dans l'or de l'automne.

Une très jolie photo de DANIELLE.

Nouvelle "folie": la pagode d'Emilio Terry (1963). De lourds aménagements ont été nécessaires pour l'installer et l'entourer d'un étang.
Hep Hélène, Bernard, Dominique, vous vous trompez de chemin!

Les néophytes manquent souvent la colonne observatoire (1962) , enfouie au milieu des arbres.
Elle s'inspire de la colonne Vendôme à Paris. Du sommet on doit avoir une belle vue sur la campagne. Mais on n'y monte pas...

Un peu plus loin, on passe devant de belles écuries du XVIIe s, rénovées en 2008.

Nous repérons de superbes champignons, comestibles en plus me dit-on. Mais je préfère les manger du regard!

Au bout du parcours, jetons un dernier regard sur le château, en contemplant sa façade donnant sur le parc.

                                                                       
                                                 FIN.
                                
                                 ET PUIS ON A BIEN RIGOLE AUSSI ...



                                   - QU'EST-CE QU'ILS ONT TOUS A ETRE HILARES?

        - ENCORE M.MICHEL QUI FAIT LE JACQUES EN PRENANT LA PHOTO!



Charles de Beistegui (1895 - 1970)  avec la duchesse de Windsor (à gauche)
Il tenait semble-t-il sa fortune de ses grands parents, enrichis par des mines d'argent mexicaines.Il était ami notamment avec Jacques de Lacretelle, Salvador Dali, Charles et Marie-Laure de Noailles.

La salle de réception du temps de Beistegui: ce collectionneur d'art accrochait de nombreux tableaux aux murs.
Le palais Labia à Venise, où il organisa le "bal du siècle". Il possédait aussi un hôtel particulier à Paris.

Tout savoir sur Beistegui:

Voici le lien pour voir le Bal du comte d'Orgel, tourné au château:


Merci à Dominique qui nous envoie ce lien.

*****

A VOIR AUSSI:

UNE JOURNEE A MONTFORT L'AMAURY -1e partie
Découverte de la ville et de la maison de Maurice Ravel.

* 7 OCTOBRE: 2e visite de GROUSSAY:
Nous avions été "emballés" par la 1e visite du château: aussi avais-je eu l'idée de proposer une "session de rattrapage" pour les amis qui n'étaient pas venus. Au départ, nous devions être 17 ou 18, mais plusieurs amis ont eu un empêchement au dernier moment, et nous nous sommes retrouvés à 12, dont 5 personnes que Régine avait fait venir, des dirigeants et membres d'un club de randonnée auquel elle et ses copines participent. On nous a quand même fait le prix de groupe!


Et bien sûr la traditionnelle photo de groupe devant la tente tartare!
On reconnaît Jacqueline (2e en partant de la gauche), encadrée par les deux dirigeants du club de randonnée de Régine; Michelle, Claire (copines de Jaja), Claude (venu sans Florence empêchée), Marcelle (3e en partant de la droite), Régine (à droite); les trois autres personnes sont des membres du club de randonnée.

Avec le G.O.

Pour la visite du château, nous étions intégrés dans un groupe plus large, de 25 personnes. Le guide n'était pas le même, mais la visite si! Aussi je vous invite à regarder les images du montage qui précède!

NOUVELLES IMAGES DU THEATRE:
                                                    
                             Le somptueux fond du théâtre avec ses soieries.



Le lustre (poids : une tonne) et le fond de salle.




Le lustre et la scène.



La scène et son décor.





DANS LE PARC:


quelques images.





 Nous avons davantage suivi l'itinéraire voulu par Beistegui et nous n'avons "raté" aucune fabrique cette fois.

                                                                           L'étang.
                                Ciel couvert, nous n'avons pas eu la lumière de la fois précédente.

 En suivant le chemin prévu, nous avons pu voir davantage d'animaux: chèvres, cochons nains, volatiles rares...

                                                                   La pagode chinoise.

           Les amies photographient avec empressement la colonne observatoire (voir le montage).

Dernier regard sur le château.