jeudi 25 mai 2017

A LA RENCONTRE DES ARTISTES DE VERRIERES LE BUISSON avec Bénédicte,Dominique et Jacques.

Les 20 et 21 mai derniers, une vingtaine d'artistes de Verrières le Buisson, peintres, sculpteurs, céramistes, graveurs, photographes, illustrateurs de toutes sortes avaient ouvert leur atelier au public.

A l'invitation de Bénédicte, qui vit à Verrières, nous avons arpenté les rues de la ville, un plan fourni par la ville à la main, pour repérer les divers lieux, la plupart du temps des villas privées, où nous pourrions faire la connaissance des artistes et découvrir leur œuvre.
La chaleur était forte, en ces belles journées de mai, les distances étaient grandes, et la pente souvent rude. A pied, il n'était guère possible de voir tout le monde.
Voici nos découvertes...

Au n°9 de la rue de l'église , nous attendaient le sculpteur sur bois Philippe MINEZ et la photographe/ lithographe Pascale AUBERT .
« J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en libérer. »: c'est cette phrase de Michel-Ange  que Philippe MINEZ a choisi de citer dans le profil de sa page Facebook, ce qui donne une idée de la façon dont il conçoit son art. On pouvait admirer dans la cour de la villa de la photographe plusieurs de ses œuvres. On se reportera pour en voir davantage à sa page Facebook:
https://www.facebook.com/Philippe-Minez-Sculptures-217292078347112/.


Une des sculptures sur bois de Philippe Minez.

Pascale AUBERT pratique donc la lithographie , qui consiste à imprimer sur des pierres. Elle a été formée à cette technique aux Beaux-Arts de la Ville de Paris. Elle en tire notamment des images assez sombres , silhouettes énigmatiques, impressions fugitives, ombres chinoises... Elle utilise aussi différentes techniques qui lui permettent d'obtenir certains effets à partir de photographies: " J’obtiens des négatifs sur papier, pour une autre vision du monde qui m’entoure, notamment la forêt et les arbres que je photographie quotidiennement" (Pour tous renseignements:  pascale.aubert9@ gmail.com).


Un exemple de ses lithographies "sombres".

Reflet, une lithographie plus colorée.

                          Ici un travail sur les arbres réalisé  grâce à une technique photographique.

Jacques est sorti secoué d'émotion à la suite de cette visite, qui a joué pour lui le rôle de la Madeleine de Proust, en lui rappelant les exercices photographiques auxquels se livrait son père autrefois...

Il faut grimper sur les hauteurs de Verrières, au 3 allée du bois Benoist, pour atteindre la villa de Françoise ABRAHAM, sculptrice et peintre, où nous accueille, dans le jardin, un superbe bibendum golfeur. Artiste cotée, elle a participé à d'innombrables expositions depuis 1998, et certaines de ses sculptures sont exposées en permanence dans des lieux publics.

Jacques est très paternel avec le bibendum...

Un superbe bibendum golfeur.

"J'adore le dynamisme de ses œuvres", a confié Dominique. Ancienne danseuse, l'artiste a été formée d'abord à l'Opéra de Paris, puis a participé  à des troupes de danse contemporaine; et  elle fait maintenant en effet "danser les sculptures"! Des sculptures (représentant souvent des personnages féminins callipyges), qui allient donc rondeurs , couleurs vives, et légèreté... Françoise ABRAHAM fait volontiers visiter son atelier, qui occupe tout le sous sol de sa villa, où elle explique par le menu à qui est intéressé les techniques qu'elle utilise pour créer ses personnages, chose originale, en résine. On peut aussi admirer dans les lieux de nombreux tableaux, eux aussi très colorés, représentant souvent des visages féminins ( Pour joindre l'artiste: abrahamfrancoise@wanadoo.fr).

Françoise ABRAHAM , au centre, avec des visiteuses intéressées, Dominique et Bénédicte (à droite).

Dominique au milieu d'un ballet en résine...


Des sculptures qui dansent....
Dominique a eu un coup de cœur et une puissante tentation pour la dernière sculpture, vendue 2000 euros. Mais non, pas cette fois-ci...

Comment quitter ce lieu? On s'attarde...

Un cadre grandiose depuis les hauteurs de Verrières pour cette sculpture.

Un des tableaux de l'artiste.

Au 5 allée de la Redonnière, on pouvait découvrir les œuvres  de Tafghodi FARZANEH, peintre et graveur. D'origine vraisemblablement iranienne, l'artiste a été formée notamment aux Beaux-Arts de Paris. On est surpris par ses visages de femmes au visage soit effacé soit voilé partiellement par des éléments végétaux plutôt décoratifs. Référence au voile musulman? L'artiste a participé à de nombreuses expositions."Le voile qui cherche à rendre invisible la féminité est aussi celui qui met en valeur le visage. Celui qui souligne l’expression. Celui qui encadre la beauté, qui la fixe, qui la photographie. Cette ambigüité est pointée dans cette série de portraits : le voile encercle le visage, peu à peu, au fil de ces peintures, le voile emprisonne le visage et finit par l’étouffer". (Présentation de ses tableaux lors d'une récente exposition). On peut voir d'avantage d'œuvres sur son site: www.farzaneh-tafghodi.com  et la contacter sur: farzi2@orange.fr.



Trois portraits de femmes réalisés par l'artiste.

Au 34, route des Gâtines, Sylvie MILLOT, dessinatrice et, elle aussi, graveur, accueillait les visiteurs. L'artiste dessine au départ directement à l'encre de Chine avec un stylo-pinceau "qui permet d'un seul mouvement de la main de faire un trait continu du plus fin au plus épais... comme dans la vie, on avance, sans retour possible et il faut composer avec ses erreurs, faire avec" dit-elle.
"Et puis il y a des carnets, les carnets japonais Moleskine qui se déplient en accordéon sur près de six mètres recto verso. J'en ai toujours un avec moi et au quotidien je dessine au fil de ma vie intérieure et sociale, et le passé et le présent se répondent, l'intime et le monde. De ces carnets, je puise la matière d'une gravure ou d'un dessin" explique-t-elle.
Pour la joindre: sylviemillot@hotmail.fr


Une gravure de Sylvie Millot.

                    Ces quatre rouleaux gravés sur un support de bois représentent les quatre saisons.

Il était temps de regagner, sous un soleil pesant, le sweet home de Bénédicte où boissons fraîches et délicieux goûter nous attendaient. Merci Bénédicte!



dimanche 21 mai 2017

20/5/17: NOUVELLE VISITE DE LA VILLA SAVOYE DE LE CORBUSIER A POISSY (78):

20/5/17: aujourd'hui, par un joli temps, commence une journée de visite du côté de la vallée de la Seine, avec Didier Rousselet, ami de longue date (nous nous sommes connus au lycée en 3e et 2e), son épouse Monica, brillante mathématicienne, Janine Esquirol (amie commune, de longue date aussi) et son compagnon Norbert Garcia. Etait présente aussi Marcelle, amie de Janine.
Nous nous sommes retrouvés d'abord à la villa Savoye pour la visite guidée du matin.

                           Photo de groupe devant la villa (grâce à la gentillesse d'un visiteur).

                                         De g à dr: Didier et Monica, Janine, JM, Marcelle, Norbert.

                                                  LA VILLA SAVOYE.

Il s'agit d'une maison  construite entre 1928 et 1931 par LE CORBUSIER pour la famille de M. SAVOYE, un riche assureur, sur un site de plusieurs hectares situé sur le plateau de Beauregard et dominant la vallée de la Seine. C'était leur résidence secondaire. Elle applique les " 5 points de l'architecture moderne" définis par l'architecte dans un traité rédigé en 1927: les pilotis, les toits terrasses, le plan libre, les fenêtres en bandeaux, et la façade libre. On y reviendra.
Elle apparaît comme une "boîte en l'air", en forme de parallélépipède, de 9,40 m de haut et de 19 m de large.
C'est la dernière des "villas blanches" réalisées par l'architecte pour de riches familles.

                                 Vue sud ouest, côté porte d'entrée.
La structure de 4 niveaux (sous sol (avec la cave et la chaufferie), rez de chaussée (réservé aux domestiques), 1e étage -" espace vie" des maîtres, et  solarium) tient par les fins pilotis en béton armé (comme la dalle supportée) disposés d'une façon qui rappelle les péristyles antiques (Le Corbusier était un grand admirateur de l'antiquité). Il n'y a donc dans cette demeure aucun mur porteur, mais uniquement des cloisons, d'ailleurs modifiables, et donc personnalisables, à loisir.

Elle est classée aux Monuments historiques depuis 1965, et au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2016.

                                                               LA VISITE:


Le visiteur a la surprise d'abord d'arpenter une belle allée bordée de grands arbres.

                       Bientôt, encadrée par les branchages, la villa  apparaît.
La façade que l'on découvre lorsqu'on s'est avancé dans le parc est en fait la façade arrière de la maison, car l'entrée  est de l'autre côté.
En effet la maison est orientée en fonction de la vue (aujourd'hui cachée) sur la vallée de la Seine, côté sud ouest.
Le vitrage tient une place exceptionnelle sur chaque façade, ce qui est permis par le fait que la structure tient par les seuls pilotis, que la façade est "libre", c'est-à-dire "non porteuse".

La visite du matin commence par  la maison du gardien, conçue selon les mêmes principes que la villa elle-même, à la différence près qu'elle n'a pas de toit terrasse, mais un simple toit plat.

La guide nous ouvre la maison du gardien, fonctionnelle mais où la place est comptée.

 La visite guidée se poursuit ensuite au fond du parc, face à l'arrière de la villa, pour la présentation générale.


  Si la guide nous a amenés là, c'est aussi pour nous faire comprendre la notion de "promenade architecturale" voulue par l'architecte.

"L'architecte a conçu la maison comme une sculpture, autour de laquelle on tourne pour l'admirer" explique-t-elle. "Le chemin qui mène à la villa est la 1e étape de la promenade architecturale que va entamer le visiteur".


"Quant au péristyle sur pilotis, c'est aussi une allée de circulation pour la voiture de M. Savoye" indique-t-elle. Le fonctionnel n'est jamais oublié.

A propos de l'admiration de LE CORBUSIER pour l'architecture antique, notre guide nous informe qu'il a visité le Parthénon en 1912 et en a réalisé 30 aquarelles, signe de sa fascination pour ce monument.

                                                     PLAN DU REZ DE CHAUSSEE.

. On constate d'abord sa forme arrondie (à gauche): on voit que le garage est de l'autre côté de la maison par rapport à l'entrée du parc. La courbure de la façade a tout simplement été prévue en fonction des possibilités de braquage de la voiture de M. Savoye! Et  de façon à faciliter la vue du chauffeur  !
Autrement dit, la forme est soumise à la fonctionnalité chez Le Corbusier: la fonction prime sur la forme, ce qui n'empêche pas l'esthétique!
Ensuite, les voitures étaient garées en épi (cf schéma). On sortait en marche arrière, et la voiture prenait la direction de la grille d'entrée en passant par le péristyle du côté droit (zone de circulation).

. Les pièces (chambre de bonnes en haut, chambre des chauffeurs, buanderie-lingerie... montrent bien qu'il s'agit de l'étage des domestiques.

                                        LES DEUX MOYENS D'ACCES AU 1er ETAGE:

L'escalier en colimaçon.
L'architecte le considérait comme une sculpture en béton armé... Il était destiné à l'usage des domestiques. Il relie aussi le sous sol au reste de la maison. Dans les maisons bourgeoises d'autrefois, les domestiques ne croisaient pas les maîtres.

La rampe d'accès.
C'est l'accès des maîtres au premier étage. Elle illustre aussi le concept de "promenade architecturale". "Lorsqu'on emprunte une rampe d'accès, on ne regarde pas ses pieds, on regarde devant soi et on découvre, on admire" nous explique notre guide.

A ce niveau, trône bizarrement un lavabo. Domestiques, maîtres ou invités pouvaient s'y laver les mains. Inspirés par des idées hygiénistes , les propriétaires étaient fiers d'exhiber ce moyen du confort moderne. 

De même le chauffage, indice de modernité technique, n'était pas dissimulé mais exhibé par l'architecte comme on le voit sur cette image que nous présente la guide.

                                              LE  PREMIER ETAGE :

 C'est "l'espace vie" des maîtres. On y trouve, autour d'une terrasse qui apparaît comme une sorte de cour intérieure, un grand séjour et une cuisine fonctionnelle , trois chambres, celle des parents, de leur fils, et une chambre d'ami, avec aussi un petit salon qui donne sur la terrasse.


 Le séjour ( 86 m2) que LC surnommait "la boîte à chaussures" est séparé de la terrasse par une immense baie vitrée.


                                                     La terrasse (fleurie) vue du séjour.
                               
De l'autre côté, les fenêtres en bandeaux permettaient aux propriétaires d'avoir une vue sur la vallée de la Seine. Sur trois faces on a donc du verre, presque pas de murs. C'est permis grâce au système des pilotis, qui rend inutile la présence de murs porteurs. C'est ce  que l'architecte appelle le "plan libre".

Par les fenêtres en bandeaux, on a une vue panoramique sur le paysage, et l'impression d'être "à l'extérieur", ce que voulait LC. L'architecte était peintre aussi, les fenêtres horizontales encadrent cette "toile vivante" qu'est le paysage, et le met en valeur, comme  le fait son cadre pour une toile.

En raison de l'importance des fenêtres, il est difficile d'installer des meubles hauts dans cette piéce. Le Corbusier a donc prévu des placards intégrés sous les fenêtres (cf ci dessus).

 Tout le long du plafond s'étire le luminaire en forme de gouttière que Mme Savoye avait demandé à LC de lui procurer.
En revanche, LC ne  s'est pas occupé du design de l'ameublement, Mme Savoye a fait son choix dans des catalogues. Par la suite, l'architecte se préoccupera de "design".

 Le sol est du carrelage, c'était à la mode à l'époque. En revanche, pour les chambres, les Savoye opteront pour du parquet en chêne. Les sols sont d'origine. Les couleurs d'origine des murs n'ont pas pu vraiment être identifiés, le blanc a été souvent choisi lors des restaurations.


La pièce, située au sud ouest, était très inconfortable, très chaude l'été et très froide l'hiver... Il y avait du chauffage;la petite cheminée, présence au centre du séjour, avait surtout une fonction décorative.

        NOUS GAGNONS LA CHAMBRE DES PARENTS que jouxte LA SALLE DE BAINS:

                                        La salle de bains  vue de la chambre des parents.

On remarque tout de suite la "méridienne" ou lit de repos, copie conforme d'une pièce d'ameublement conçue par LC.
Les petits carreaux sont une réminiscence des mosaïques romaines chez l'architecte.

  La lumière du jour entre ici par ce lanternon. Malheureusement, les infiltrations d'eau passèrent aussi par là au grand dam de Mme Savoye. L'architecte sera obligé d'ajouter des gouttières métalliques en forme de pilotis.

Coup d'œil du côté des cuisines, proches du grand séjour.


LA PROMENADE ARCHITECTURALE CONTINUE...

Nous nous retrouvons sur la terrasse. Au fond, on aperçoit le grand séjour vitré.

Cette vue montre bien la parenté de ces formes avec celles d'un bateau. C'était l'époque des premiers grands transatlantiques , autre manifestation de la modernité, à laquelle l'architecte  était sensible.


Une nouvelle rampe donne accès au solarium et permet de poursuivre notre "promenade architecturale".

Nous voici maintenant sur le solarium.


La rampe d'accès aboutit, sur le solarium, à cette ouverture , qui cadrait autrefois la vallée de la Seine, aujourd'hui masquée par les arbres. Elle donne à droite sur le terrain de basket du lycée...
Cette vue disparue était l'aboutissement de la "promenade architecturale" organisée par l'architecte...
                                          
                                                     Une des chaises longues installées là.


Fin de la visite guidée. Les visiteurs sont alors invités à parcourir librement les autres pièces non vues du 1er étage...Photo: Jaja.


Coup d'œil vers la terrasse depuis le solarium.
                       LE DEVENIR DE LA VILLA SAVOYE:

. Les SAVOYE ont habité la maison de 1931 à 1940.
. Pendant la guerre elle a été occupée successivement par les allemands et les alliés, et a été très dégradée.
 Les Savoye n'y venaient plus que pour s'occuper du jardin.
. En 1958, les SAVOYE ont été expropriés par la commune, au grand soulagement de leurs propriétaires d'ailleurs, qui ne savaient plus qu'en faire...
Un lycée a été construit sur le domaine. Seul un hectare a été conservé autour de la maison.
. En 1962, la maison est cédée à l'état.
. Elle va être restaurée entre 1963 et 1997, sous l'impulsion, au début, d'André Malraux.
. Dès 1965, quelques mois après le décès de Le Corbusier, elle est inscrite aux Monuments historiques.
. En 1997, elle est ouverte au public.
. Enfin, en 2016, elle est classée au Patrimoine mondial de l'Unesco.


Après cette intéressante visite, nous rejoignons en voiture le restaurant L'EPICURIEN à Poissy, pour un délicieux repas.
Et les brochettes au poulet étaient spectaculaires!




VOIR LA SUITE DE LA JOURNEE: visite du DESERT DE RETZ à CHAMBOURCY.
http://jmsattonosrandonnees.blogspot.com/2017/05/20517-nouvelle-visite-du-desert-de-retz.html