vendredi 5 décembre 2025

3/12/25 : A LA RECHERCHE DU SUCY DE NOTRE ADOLESCENCE, 63 ANS APRES...

 Mon ami Didier et moi avons ce jour mis à exécution un projet envisagé depuis longtemps, et longtemps différé : partir à la recherche du Sucy de notre adolescence, plusieurs décennies après. Ce faisant nous remontions à la source de notre amitié, puisque c'est à Sucy en Brie que nous nous sommes connus  dans les années 1960 à 1962. Nous habitions tous deux la CITE VERTE, dans une bourgade encore bordée de vertes prairies , que traversait le ruisseau du Morbras, situées entre Sucy et Ormesson; il y paissait alors de paisibles vaches, gérées par une ferme locale -  ce site constituait un vrai terrain de jeux et d'aventures pour les gamins de la cité verte. Tous deux nous nous étions retrouvés aussi en 3e et 2e dans la même classe du lycée Marcellin Berthelot à Saint Maur des Fossés, que nous rejoignions par le train depuis Sucy. 

Pour ma part, ce 3 décembre 2025 , je remettais les pieds à Sucy 63 ans après, car je n'y ai habité que deux ans, contrairement à Didier qui a continué d'y vivre et d'y revenir un certain nombre d'années, ses parents n'ayant pas déménagé contrairement aux miens. Que de changements, on l'imagine, dans une ville proche de Paris comme Sucy en 63 ans! Aller tenter de retrouver l'ancien à travers le nouveau s'est apparenté à une démarche de type archéologique!

Didier, qui m'a convoyé, a garé sa voiture au pied de la Cité verte, dans le bas de Sucy, sur une petite place qui comporte un accès au site du Morbras.

Il m'emmène d'abord voir une ancienne ferme, une de celles sans doute qui gérait " les vaches du Morbras". En arrière plan, quelques tours de la Cite verte !

Nous lisons un petit historique intéressant. Problème: cette ferme ne me dit rien, n'éveille rien dans mes souvenirs. Il est évident que j'ignorais son existence. Je ne  suis jamais venu de ce côté. Didier me dit que nos bâtiments respectifs étaient dans le haut de la Cité verte. Tout s'explique: nous ne sommes jamais passé par là pour "aller au Morbras".

   A LA RECHERCHE DU MORBRAS PERDU !

Retour à la petite place : au fond, l'accès au site. Même chose: je ne "reconnais" pas cet endroit. Ce n'est décidément pas par ici que nous accédions au Morbras. Didier confirme: le problème, c'est que l'accès que nous utilisions n'est plus atteignable, en raison des  grandes barres d'immeubles construites depuis à l'emplacement de la rive  côté Sucy" de notre cher ruisseau.

Nous parvenons à un pont qui donne accès, donc, à la rive côté "Ormesson" du ruisseau, transformée en parc paysager .
Notre coeur a battu plus vite: le Morbras est là, sous le pont, nous y sommes , 63 ans après! UN SELFIE S'IMPOSE ! Un peu raté, on le voit à peine derrière nous! Il faudra en refaire un!

Le parc s'étire donc le long du Morbras côté Ormesson. Le terrain de jeux des gamins de la Cité verte était lui côté Sucy. Allons plus loin, on verra bien...


A l'approche du cours du Morbras : il est curieusement rectiligne ici, et aussi, en y regardant mieux, singulièrement large. Nous avions le souvenir d'un cours plutôt tortueux, et étroit ! Les jeunes qui y venaient s'amusaient à tenter de le traverser à pied sec, en sautant ! Côté Sucy, on aperçoit les grandes barres d'immeubles de le Fosse rouge, construites sur les anciennes prairies de la rive côté Sucy. Il n'en reste qu'une pente herbeuse plutôt abrupte qui nous paraît avoir été créée artificiellement, peut-être avec des remblais de terre. Par la même occasion, peut-être le cours du ruisseau a-t-il été remanié du même coup, ce qui expliquerait son caractère rectiligne et sa largeur.

Nous découvrons plus loin une sorte d'étang, qui ne correspond toujours à rien dans nos souvenirs. Mais il est vrai que nous ne fréquentions pas la prairie côté Ormesson.
Nous sommes toujours déçus: mais où est donc passé le MORBRAS DE NOS SOUVENIRS?


Mais bientôt nous sommes rassurés : enfin le voilà, il est là, LE MORBRAS ETERNEL , tortueux à souhait, plus étroit aussi !


Un nouveau selfie s'impose, bon celui-là !

Oui, c'est bien ça, c'est bien "notre" Morbras.

Nous revenons sur nos pas, et au niveau des bâtiments de la Fosse rouge, nous franchissons un pont qui nous permet d'accéder à l'autre rive, celle que nous fréquentions. Et nous suivons la direction de notre point de départ le long  de la rive côté Sucy

Cette bande herbeuse étroite et singulièrement pentue est tout ce qui reste de l'ancienne prairie où broutaient les vaches, et où Didier se livrait à la chasse aux papillons ! Le reste est couvert d'immeubles et par une route qui longe le ruisseau. 

Nous regagnons notre point de départ, et de là montons à pied par la route qui fait le tour de la Cité verte. Celle-ci je la reconnais bien. Mais la pente est rude, et  je ne me souvenais pas que le site de la Cité verte était aussi pentu: je m'aperçois que ses bâtiments ont été en fait plantés sur une colline, ou n'est ce pas plutôt sur un plateau et sur la pente descendante vers la vallée du Morbras?  

Nous avons tourné à droite  et je me retourne: les monstrueuses barres d'immeubles de la Fosse rouge bouchent l'horizon et le passage. Bon Dieu, mais c'est bien sûr, c'est par là, descendant de la partie haute de la Cité, que nous gagnions autrefois le site du Morbras ! Comment était l'accès que nous empruntions pour pénétrer dans le pré: nous ne le saurons jamais. Il est possible que nous y accédioins à partir d'une route longeant le pré, peut-être en écartant les barbelés de la clôture, mais je n'en suis pas sûr.

                                                           DU COTE DE CHEZ JM.

Nous cherchons dans un premier temps à retrouver le bâtiment 17 où je vivais à l'époque avec mes parents et mon frère. Nous avons un  peu de mal à le trouver, car les numéros de bâtiments ne sont pas dans un ordre logique.

Le voici: Didier pose devant le bâtiment 17, légèrement en retrait par rapport à la route. Toutes les tours ont 10 étages, nous habitions au 10e, mon père ne voulait personne au dessus de nous, pour notre tranquillité ! A quel angle? Je ne sais plus.
Les bâtiments sont en très bon état, ils ont été rénovés, et les entrées ont été remaniées et munies de digicodes. Nous avons eu la chance de pouvoir pénétrer dans le hall :j'ai regardé sur les boîtes aux lettres  pour voir si je retrouvais certains noms. J"ai fait chou blanc: le temps à fait son oeuvre, les parents de l'époque ont disparu, et leurs enfants se sont égayés dans d'autres contrées...

Depuis le bâtiment 17, nous allons à la recherche du bâtiment 3 où Didier vivait avec sa famille. Je reconnais bien le départ depuis le bâtiment 17; nous sommes sur le plat, nous sommes bien, en haut, sur le plateau à présent.

DU COTE DE CHEZ DIDIER:

En chemin nous croisons la silhouette du château de Sucy: à notre époque il était à l'abandon, et ouvert à tous vents : il nous est arrivé d'aller l'explorer. Didier me dit y avoir prélevé des documents peut-être importants... Il a été question de le rénover et d'y installer la mairie. Il a été rénové, et abrite le conservatoire de musique.
 
Plus loin un grand arbre, qui était déjà là à l'époque. Didier se souvient que les jeunes s'amusaient à grimper sur ses grosses branches. Je n'en avais pas le souvenir personnellement, je venais peu de ce côté.

Au passage. nous découvrons une vue sur les hauteurs d'Ormesson, de l'autre côté de la vallée du Morbras. La cité verte a été construite dans une environnement de verdure, d'où son nom. En fait elle a été construite dans l'ancien parc du château de Sucy: tout s'explique!

Et nous voici devant la tour 3, celle  de Didier. Lui aussi habitait au 10e étage, à l'angle nord ouest.

TEST DE MEMOIRE:
Nous avons regagné la voiture et faute d'être retournés au lycée Marcellin Berthelot de Saint Maur des Fossés, comme Didier l'avait envisagé, je lui ai proposé un petit test de mémoire: j'avais apporté la photo de classe de l'année 60/61, retrouvée lors d'un rangement récent: nous souvenions -nous des noms de nos condisciples de l'époque?


On reconnaîtra Didier: 1er en partant de la gauche au dernier rang, et moi-même; premier en partant de la droite au premier rang, le seul à avoir les yeux fermés! Didier faisait très jeune et était de petit gabarit à l'époque : il prendra un nombre considérable de centimètres par la suite ! Moi je devais déjà culminer à 1m 85 !
Nous avons fait le test : j'ai pu nommer 12 de nos anciens condisciples sur 25. Didier était avantagé pour certains, qu'il avait suivis par la suite en 1e et terminale. Néanmoins, je me suis souvenu de plus de noms que lui...
NB: nous avions dans notre classe une certaine Claude Halmos, bonne éléve, devenue depuis une psychanalyste médiatique (2e rang, 2e en partant de la gauche).

J'ai retrouvé Didier quelques années après en faculté: nous avons refait connaissance, et nous ne nous sommes plus perdu de vue depuis.

A LA DECOUVERTE DU CENTRE VILLE ET DE LA GARE.

Personnellement je n'avais gardé aucune image en tête du centre ville de Sucy, et j'étais bien aise de pouvoir revoir à quoi il ressemblait. Mais en fait, je n'ai absolument rien reconnu ! Apparemment, je n'ai pas beaucoup bougé du 17 cité verte. Cela a été davantage une découverte en effet qu'une redécouverte! Didier, qui a vécu plus longtemps à Sucy et y est revenu pendant des années était capable de m'indiquer quelle boutique existait à tel emplacement, moi évidemment pas. J'ai donc découvert Sucy en Brie et son centre ville aux rues étroites fort sympathiques. La rue principale est devenu piétonnière. J 'avais en tête un certain château que j'avais pris autrefois en photo: était ce le château de Sucy, ou un autre, situé dans le parc Montaleau? Nous avons finalement renoncé. A la sortie du centre ville la zone du château de Sucy réaménagée a fort belle allure.

Didier a tenu a m'emmener jusqu'à la gare, d'où nous partions en principe pour aller au lycée de Saint Maur: Là encore, rien qui éveille ici dans mon  esprit le moindre souvenir. Et pourtant j'ai dû  pratiquer cette gare souvent !
J'avais aussi le souvenir d'avoir rejoint  les bords de Marne à pied avec quelques jeunes du bâtiment 17, Nous avons vérifie sur une carte, la Marne est à 1km et demi de Sucy. Ce n'etait donc pas un fantasme, Je me rappelle aussi qu' un des gamins du bâtiment 17 dont je me souviens bien s'est noyé dans la Marne.

POST SCRIPTUM: j'ai fait une petite recherche chez moi sur le château de Sucy.


Construit à partir de 1660 par l'architecte Francois Le Vau, c'ètait la maison de plaisance  à l'origine d'un certain Jean-Baptiste Lambert qui avait charge de conseiller secrétaire du Roi, sa résidence principale étant un hôtel particulier construit sur l'Ile Saint Louis. Il connaitra de nombreux propriétaires. En 1870, l'intérieur du château est ravagé par les Prussiens. En 1956, le domaine est acheté par la Caisse des dépôts et consignations pour y construire les 21 tours de la Cité verte. Le château est laissé à l'abandon, il a failli être rasé pour construire une maison de retraite, mais est sauvé  grâce à l'opposition des services des monuments historiques. La mairie l'acquiert en 1969 , il est classé et la restauration commence en 1975. Le château restauré ne sera inauguré qu'en 2007.

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