Photo: Claude Poirson.
C'est en 1550 que Gilles le Maître, avocat de François 1er et 1er président du Parlement de Paris, fait construire un manoir au milieu d'un domaine agricole. La forme en fer à cheval du château, sa façade qui associe la pierre et la brique, tout est là donc déjà au XVIe siècle. La cour était fermée par un muret, supprimé ensuite.
En 1672, Louis XIV fait don du château, confisqué à son propriétaire de l'époque, pendu pour participation à la Fronde, à Guillaume de Lamoignon, marquis de Basville (le château de Basville est voisin) , et président du Parlement de Paris. Son fils Nicolas lui apporte quelques modifications. Le château restera dans cette famille sur 4 générations jusqu'en 1775.
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Photo: Dominique Michel.
Une restauration du château , pillé à la Révolution et à l'abandon, et d'importantes modifications seront réalisées par Jean Toussaint Arrighi de Casanova,général et cousin de Napoléon, qui a été fait duc de Padoue par celui-ci : il devient en effet propriétaire du domaine par mariage en 1820. Ainsi l'escalier central du temps des Lamoignon est supprimé et remplacé par le balcon qu'on voit ci-dessus.Il donnait accès à un vestibule séparant l'appartement de Monsieur et l'appartement de Madame; l'ensemble fut remplacé par un somptueux salon d'apparat qui est le fleuron du château.
A l'origine les ailes étaient les communs; l'aile droite devint une galerie de jeux, et l'aile gauche la salle à manger.
Le duc de Padoue a d'ailleurs laissé sa marque sur la façade par exemple avec ce P qui y est répété à plusieurs reprises.
En 1853, son fils Ernest, 2e duc de Padoue, lui succède. Sa fille épouse le comte Georges Riquet de Caraman. Déjà propriétaire du château de Saint Jean de Beauregard, le couple hérite de Courson en 1888. A ce moment les deux châteaux ont les mêmes propriétaires.Leur fils Ernest leur succèdera à Courson jusqu'en 1931. Les propriétaires actuels des deux châteaux sont les héritiers des ducs de Padoue et des Caraman et sont donc cousins.
Face au château, existait à l'origine une très longue allée d'honneur, dont il ne reste que quelques éléments..
De part et d'autre, deux pavillons d'entrée surplombent une douve destinée à empêcher les animaux sauvages d'entrer dans le domaine.
LA VISITE INTERIEURE:
On visite quelques pièces du rez de chaussée, dont le sompteux salon d'apparat qui occupe la partie centrale du château, et qui lui se déploie sur 2 étages. L'intérieur du château a été redécoré au XIXe sous les ducs de Padoue. De nombreux tableaux et sculptures font référence à Napoléon 1er et à sa famille, à Napoléon III, et aux ducs de Padoue. On visite d'abord dans l'aile droite du château l'ancienne galerie de jeux ornée de grandes peintures religieuses (le duc de Padoue avait une collection de 300 tableaux), puis la bibliothèque meublée d'un interessant mobilier Empire d'inspiration égyptienne (c'était la mode suite à la campagne d'Egypte) . Puis, par l'aile droite, on accède à une ancienne antichambre transformée en petit salon, puis à une ancienne chambre devenue elle aussi un salon au plafond XIXe dont le tapis est un cadeau de Napoléon.
Le salon d'apparat
( photo du site du château) créé par le duc de Padoue.
Et l'on accède alors au fleuron du château: le salon d'apparat rouge et or, monumental , de 17 m de long et s'élevant sur 2 étages. L'architecte Delarue, proche de la Cour, a oeuvré ici , comme le peintre Deruelle, auteur du joli plafond représentant un ciel de printemps où volent quelques oiseaux. Ce salon est traversant, ouvert sur le parc des deux côtés et donc très lumineux. Il a été conçu dans l'esprit des palais Renaissance (Palladio) : balustrade en trompe l'oeil, ciel de printemps lui-même trompe l'oeil.
(Photographies non autorisées à l'intérieur: on n'en verra pas plus!)
UN PETIT TOUR DANS LE PARC:
Du temps des Lamoignon (XVIIe-XVIIIe siècle), le château était entouré d' un parc à la française de 45 ha créé par un élève de Le Notre. Il fut transformé en parc romantique à l'anglaise , plus naturel, en 1820 par le duc de Padoue avec l'aide du paysagiste Berthault (qui avait travaillé pour l'Impératrice à la Malmaison notamment). En 1860, à la demande du 2e duc de Padoue , les frères Buhler redessinent à nouveau le parc. Enfin, au début du XXe siècle, le comte Ernest de Camaran (fils de Georges), influencé notamment par le paysagiste anglais Timothy Vaughan, apportera beaucoup au parc.
Le parc contient notamment 300 espèces d'arbres, ce qui en fait un véritable arboretum, qui s'est constitué d'apports successifs du XVIIe, XIXe (le grand sequoia, les cyprès chauves, tulipiers de Virginie, pins laricios de Corse datent par exemple de 1860), du XXe ( massif de conifères, ensembles de rhododendrons et d'azalées créés à l'initiative du comte Ernest de Camaran entre 1920 et 1950; plantations de 3000 arbres depuis 1980...).
Le château vu du parc.
Les nombreuses fenêtres apportent beaucoup de lumière notamment dans le salon d'apparat central .
C'est parti ! Nous allons à peu près suivre le parcours d'Hippolyte, conçu pour les enfants : il leur permet de découvrir de façon ludique les caractéristques de certains arbres remarquables du parc. Et les adultes en profitent aussi!
Photo: Claude Poirson.
Les enfants ont semble-t-il eu une visite plus sympa pour eux grâce au parcours d'Hippolyte.
Une belle prairie bien lumineuse.
Photo:Dominique Michel.
L'étang a été créé par le 2e duc de Padoue sous Napoléon III.
Deux familles de bernaches, un peu effrayées par les intrus que nous sommes, se sont réfugiées sur l'étang. Elles sont plus sauvages qu'au parc Nord des Ulis, car moins habituées à voir du monde.
De temps en temps on fait une pause, et on papote...
Photo: Claude Poirson.
Mahonia: ses fleurs sont jaunes et ses fruits violets.
Le chêne des marais a des feuilles très échancrées..
Sylvie identifie certains arbres grâce à l'application plant.net de son portable: magique!
Tulipier de Virginie, introduit en 1860.
On aperçoit ses fleurs.
Cèdre bleu du Maroc.
Un des panneaux du parcours d'Hippolyte.
On s'assoit pour une petite pause, et on photographie: quoi donc?
... la plus belle vue sur le château, dans la perspective de l'étang.
Autre vue.
Le grand sequoia de 1860, classé arbre remarquable.
Le fleuron du parc !
Photo: Michèle Lebedel.
Pin Laricio de Corse, introduit en 1860.
Un arbre au tronc spectaculaire... !
Une balade bien agréable dans un parc lumineux par ce beau temps !
Quelle belle verdure !
Le parc est peu fleuri en juin, il faut venir en avril/ mai ou alors en automne pours les belles couleurs de certains arbres.
UN TOUR AU JARDIN:
Moyennement fleuri en juin.
Photo:Dominique Michel.
A la découverte du jardin.
En 1992 débutent les célèbres Journées des Plantes de Courson, qui attireront des foules de visiteurs jusqu'en 2015 ( cette manifestation sera transférée à Chantilly).
AUTOUR DU CHATEAU:
Les belles écuries onté ét réalisées par le duc de Padoue.
La chapelle.
Vue intérieure.
Le décor intérieur date du XIXe.
Le château d'eau est un vrai monument ! Rare! Il pourrait dater de 1640.
La roue centrale était reliée par un axe à 2 chevaux qui la faisaient tourner: cela actionnait un mécanisme qui faisait monter l'eau dans une vaste cuve située à l'étage.
Photo: Claude Poirson.
La grande cuve, située à l'étage, où l'eau était envoyée.
Il existait aussi un colombier, qui a disparu à la Révolution.
Le château de Courson est mis en vente. son mobilier intérieur sera vendu aux enchères. Que deviendra ce fleuron patrimonial du Hurepoix? Sera-t-il encore ouvert au public?
Visitez-le vite pendant que vous le pouvez!
A DECOUVRIR:* Balthazar de Méalet de Farges de 1655 à 1665. Pendu pour avoir participé à la Fronde.
Successivement Guillaume de Lamoignon de Basville, puis Nicolas en 1677, Guillaume Urbain en 1724, Guillaume en 1742.
dont Henri de Montesquiou Fezensac (époux de la fille de Dupleix) en 1794 (son beau père ayant été guillotiné).
dont Georges Riquet de Camaran,époux de la fille du 2e duc de Padoue, puis Ernest en 1931.
Puis Roland de Nervaux Loys (époux de Béatrice, fille du précédent) en 1974.
Propriétaires actuels: Patrick Fustier époux d'Hélène de Nervaux, fille de Roland; Olivier de Nervaux,fils de Roland,et sa femme Patricia.
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