samedi 12 octobre 2019

12/10/19: VISITE GUIDEE DE GOMETZ LE CHATEL,VILLAGE DU HUREPOIX, avec l'association Mémoire Castelgometzienne.

Examen des plans cadastraux du village à la mairie.

Ce 12 octobre, agréable visite guidée, sous la houlette de Bernard Lian, président de l'association "Mémoire castelgometzienne", de Gometz le Chatel, village du Hurepoix qui a gardé son charme ancien, avec les amis disponibles du Hurepoix's band, auxquels s'étaient jointes quelques amies ulissiennes du groupe "J'aime le parc Nord". 
Nous étions finalement 19 à profiter de cette visite.

QUI ETAIT LA?
Le noyau dur du groupe, constitué de mes anciens collègues du lycée Jean Jaurès de Chatenay Malabry et parfois de leur conjoint(e), était bien représenté: Dominique (toujours en activité à Jean Jau), et son époux Jacques, Florence et son époux Claude, Jeanine, Jean Marie, et son épouse Michelle. Autre pilier du groupe, Janine, alias Jaja, ancienne collègue de Chevilly Larue, une amie de plus de 40ans..., était accompagnée de ses amies Marcelle, Michèle et Régine, toutes anciennes profs de collège. Et puis il y a les ami(e)s d'amies: Jacqueline et Sylvie, amies de Florence, devenues des fidèles de nos sorties; et aussi Jean-Marc , de Bures sur Yvette, époux d'Arlette (qui n'avait pas pu venir), elle même amie d'une de mes anciennes collègues du collège Charcot de Fresnes. Et pour la première fois, nous avons eu le plaisir d'accueillir dans le groupe quatre amies Ulissiennes du groupe "J'aime le parc Nord", qui agit pour la beauté du parc et le bonheur des zoziaux: Yvette, elle aussi ancienne membre de l'enseignement (elle était institutrice). Michèle (qui avait en fait déjà participé à une de nos sorties à St Rémy de Chevreuse), Francine et Odile étaient également de la partie.


Photos de groupe: devant l'ancien presbytère, devenu maison  de l'ortie rouge, habitée et décorée par un artiste.

De g à dr: Jean-Marie (au fond), Jacques (devant),une dame accompagnatrice (au fond),Odile, Francine, Jeanine, Jean-Marc, Michelle (ép de Jean Marie), Marcelle, Dominique, Claude, Florence, Jacqueline, Sylvie, Michèle (des Ulis),Jaja, Yvette, Régine et Michèle (amie de Jaja). Et assis, notre guide, Bernard Lian.

                                                       … et bien sûr le go.
 
                                                         LA VISITE :

Le rendez-vous était devant la salle Barbara, une salle communale située dans le haut de Gometz le Chatel.
Ciel couvert, mais pas de pluie annoncée! Et le temps allait s'éclairer par la suite...
Bernard Lian procède d'abord une présentation générale du village.
Gometz le Chatel ( à ne pas confondre avec Gometz la Ville, autre village situé sur le plateau ) s'appelait autrefois Saint Clair, et était une paroisse dépendant de l'abbaye Saint Florent de Saumur. Dans un document du XIe siècle apparaît le nom de Guillaume de Gometz, seigneur du lieu.C'est lui qui aurait donné la paroisse à l'abbaye Saint Florent.
Pourquoi "le Chatel"? parce qu'il y avait bel et bien un château fort sur le site. Il n'en reste rien.La motte féodale est cependant toujours visible près de l'église."Gometz le Chatel , c'est l'endroit où se trouvait le château; Gometz la Ville, c'était à l'origine le lieu d'habitation des manants" explique malicieusement notre guide.
Ajoutons qu'au 15ème siècle,  il existait une  baronnie de Saint-Clair qui englobait aussi  l'actuelle Gometz la Ville et était morcelée en de nombreux fiefs de taille modeste.
 Au 16ème siècle , l’Amiral de Graville et les Balzac d’Entraygue, en furent les propriétaires.
 Au 17e , la baronnie de Saint-Clair fut rattachée à la seigneurie de Limours érigée en Comté . 



Pendant la présentation générale du village.

Nous gagnons ensuite la sinueuse rue Saint Nicolas, autour de laquelle s'organise le vieux village - et qui était la seule voie d'accès au plateau avant la construction de 1730 à 1740 de la rectiligne rue de Chartres, plus à l'est. Le village est construit sur un versant de la vallée de Chevreuse, et donc, partis du haut de Gometz, nous descendons...



Au Moyen Age, le village comportait deux portes: une en haut de la rue Saint Nicolas, l'autre en bas. Il n'en reste plus rien. Notre guide nous emmène à l'emplacement de la porte du haut.

Vue de la rue Saint Nicolas en aval. Il y a quelques années, des habitants ,sous la houlette d'une association, ont décoré de mosaïques les pavés posés dans la rue refaite. 200 pavés ont été ainsi décorés.

Une des mosaïques confectionnées par des habitants. Celle-ci rappelle que cette rue était un lieu de passage du pèlerinage vers Chartres.

Une autre jolie mosaïque. Photo: Régine.

Ici un joli ange. Photo: Régine.

Jolie aussi celle-ci. Photo: Jaja.

Tout près, une ancienne grosse ferme du début du XIXe rappelle le caractère longtemps rural du village. Une autre ferme, dans le hameau excentré de Grivery, près de Saint Jean de Beauregard, est elle toujours en activité.

Devant une maison ancienne.

Nous prenons à présent la rue Mauconseil en direction de la mare communale.

Devant la mare communale, toujours là.

Elle a servi de lavoir, d'abreuvoir pour les bêtes, et de réserve d'eau pour la motopompe des pompiers.
                                                                  Photo: Claude.
 Aujourd'hui, c'est plutôt un habitat pour grenouilles.

Le village ne manque pas de ruelles étroites et d'escaliers enserrés entre des maisons, qui contribuent à son charme ancien. Nous  empruntons un de ces escaliers pour gagner la mairie.

Un escalier pittoresque...

Nous avons rejoint la rue Saint Nicolas en direction de la mairie.

La mairie date du second Empire. Elle a été construite à l'initiative du maire de l'époque, Gabriel Lemonnier, dont nous reparlerons.

Joli dégagement vers le village, depuis la terrasse qui précède la mairie.

M. Lian nous montre les plans cadastraux du village: un privilège!

Ce plan situe Gometz le Chatel par rapport aux communes voisines.
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir). Photo: Régine.


       On voit bien ici que le village ancien s'organisait principalement autour de la rue Saint Nicolas; la rue de Chartres, plus rectiligne et plus large (en haut du plan) a été construite au début du XIXe s en bordure du village. A l'époque, celui-ci ne débordait pas de l'autre côté de la rue de Chartres.
                                                    (Cliquer sur l'image pour l'agrandir).Photo: Régine.

Depuis la mairie, belle vue sur la partie est du village et au loin la vallée de Chevreuse. Cette partie était autrefois occupée par des champs, et sans doute des vignes.

Retour rue Saint Nicolas: ici, au passage, une belle maison bourgeoise à la façade en rocaille.

Nous prenons à présent le chemin qui va nous mener à l'église. Ah! Un chemin qui monte!

On grimpe, on grimpe!

Encore un coin sympa!

Arrêt au passage devant une des deux "bornes fiefs" présentes à Gometz. C'est une "borne  fief" de la dernière comtesse de Limours , Louise Julie Constance de Rohan (1734-1785) ,qui était la veuve de Charles -Louis de Lorraine , gouverneur d'Anjou et grand écuyer de France. 

D'où la croix de Lorraine qui l'orne. Elle indiquait la limite du comté. Ces bornes étaient autrefois dans la campagne et ont été apportées dans le village..

DECOUVERTE DE L 'EGLISE:

Nous voici arrivés devant l'église Saint Clair (XIe-XVIes). Elle porte le nom d'un moine évangélisateur qui avait découvert ici une fontaine miraculeuse .Une relique du saint (morceau de crâne) y est encore conservée. Elle fut l'objet d'un pèlerinage jusqu'en 1870!  En 1081, elle devint prieuré de l'abbaye Saint Florent de Saumur. On est frappé par l'existence d'une double façade, ce qui suppose que l'église comporte deux nefs parallèles.

Entrons dans l'église:

Vue de la nef de gauche. L'église est voûtée d'ogives (XVe-XVIes)
Photo: Claude.

Devant le chœur, notre guide nous révèle les secrets du lieu.

Grande originalité: les murs sont courbes! L'église, qui était insérée dans l'enceinte du château-fort, a dû s'adapter à la courbe du relief, d'où cette courbure.

Le chœur. Le chevet est plat.

Le maître autel date du XVIIIe siècle.



Les vitraux de l'église étant très dégradés, ils ont été remplacés entre 1990 et 2002 par un ensemble de 12 très beaux vitraux modernes agréés par les Monuments historiques "Le Chemin de Lumière". Ils ont été réalisés par Christiane et Philippe Andrieux.



Par égard pour l'histoire de l'église, trois vitraux anciens ont été aussi restaurés et replacés dans l'église en 2001 (Saint Clair) et 2017 (la vierge et Sainte Anne).


Deux autres vitraux représentant Saint Pierre et Saint Louis ont été offerts par le Ministère de la Culture.

Nous gagnons ensuite le cimetière par un petit portail.

Vue d'ensemble de l'église. Elle est faite de meulière, silex et grès.Une tourelle postérieure au clocher abrite un escalier à vis. Les fenêtres sont en arc brisé ou en plein cintre. Elles semblent placées plus bas que lorsqu'on les voit de l'intérieur de l'église. En fait, le cimetière a été comblé, et son niveau s'est élevé.

Ainsi la "porte des morts " par laquelle on accédait au cimetière depuis l'église est à moitié enterrée et condamnée.

Ici subsistent deux tombes du XVIIIe s qui enferment les restes des deux premiers maires du village.

Le clocher renferme Martine, la cloche de 1712 !

Suite de la visite:


Nous découvrons "la maison de l'ortie rouge " , ainsi nommée en raison de la mosaïque qui orne sa façade , œuvre de l'actuel propriétaire , un sculpteur , qui l'a rénovée.
Elle a appartenu à la commune dès 1826 ; elle a servi successivement de presbytère (jusqu'en 1921) ,de bureau de poste (jusqu'en 1958) puis a été laissée à l'abandon jusqu'en 1976.


Perspective vers la maison de l'ortie rouge avec le clocher en arrière plan.

A gauche de l'escalier, la "maison jaune" date du XIXe siècle.

Encore un pittoresque escalier pour accéder à la partie basse du village.

Nous voici à présent sur la place Hacqueberger  (du nom d'un ancien maire de 1928 à 1936). On aperçoit en arrière plan une superbe demeure, qui se cache derrière portail et murs. Nous allons avoir le privilège de voir le portail s'ouvrir exceptionnellement pour nous...

La place Hacqueberger  garde un  cachet ancien , elle est hélas encombrée de voitures.
On y trouvait autrefois une auberge et des commerces, ainsi qu'un relais de diligences...

Le relais de diligences existe toujours, il se cache à droite de la belle demeure entrevue précédemment.

Visite de la propriété de Gabriel Lemonnier:

Cette belle bâtisse - demeure ou château?- comportant un corps central flanqué de deux ailes plus élevées a notamment appartenu à Gabriel Lemonnier, joailler de l'Empereur, et maire de Gometz  de 1859 à1870. Elle a été par la suite la propriété du  maire Hacqueberger et de ses descendants.

Nous avons le privilège d'être accueillis dans le parc du château par Eric du Boys, le propriétaire actuel.

Il nous a notamment expliqué, panneau d'affichage à l'appui, l'évolution au cours du temps de la maison, qui au départ ne comportait que le corps central (1700), puis a été doté successivement de deux ailes vers la fin du XIXe siècle. La surface habitable est de 1500 m2.

Un accueil bien sympathique d'un monsieur qui aime sa demeure et a plaisir à en parler aux visiteurs du jour…Et qui est passionné de patrimoine en général. Il préside l'association de sauvegarde de l'église. Merci de cet accueil!

Un décor sculpté charmant...

Un parc de 10 hectares, comportant un étang, se déploie derrière la maison.Il a été dessiné par la paysagiste Louis Sulpice Varé (1803-1883), créateur du parc du bois de Boulogne notamment.

Autre vue du château.

Nous traversons alors le parc … 

pour sortir par la grille d'honneur située en contrebas.

Et nous voici devant le magnifique portail qui a tant intrigué  pendant des années ceux d'entre nous qui étions passés par là! Il date du 2e Empire: il fut créé pour Gabriel Lemonnier, alors propriétaire des lieux.

Petit détail: un double L au fronton (initiale de Lemonnier redoublée, référence au double L désignant Louis le Grand dans l'espace Richelieu du Louvre… Petit accès de mégalomanie du joailler de l'Empereur…).

Petit coup d'œil sur la perspective pleine de charme dominée par le clocher de l'église… avant de gagner la rue de Chartres sur les pas de Charles Péguy.
.
Ici se tenait avant 2015 la maison où Charles Péguy avait vécu avec sa femme et son fils Marcel. Très délabrée, elle a été détruite et remplacée par des logements sociaux. Péguy avait découvert Gometz lors d'une excursion avec ses élèves du collège Sainte Barbe. Le souvenir des bonnes fraises achetées sur pied dans un champ, et l'envie d'une " vie au grand air " le motivèrent pour y revenir.

Une plaque agrémentée d'un dessin réalisé par un habitant rappelle son souvenir. La maison étant trop humide, car construite sur une source, et la correspondance avec Paris où il travaillait n'étant pas aisée, il déménagea pour Orsay. En 1912 et 1913, il repassera par Gometz lors de ses pèlerinages vers Chartres. Il évoque cette traversée dans le poème dont figure un extrait sur la plaque.

La visite était terminée. Il a fallu remonter toute la rue de Chartres pour regagner notre point de départ. Certains ont rejoint , par un étroit chemin très pentu, la rue Saint Nicolas pour un parcours plus pittoresque.


La route de Chartres : lorsqu'on vient de Bures sur Yvette , l'œil est happé par la silhouette de l'église qui domine le village.


Dernier regard sur l'église, qui se dresse comme une sentinelle.
  
Post -scriptum:

Il a été question pendant la visite  du viaduc des Fauvettes, et de la ferme de Grivery, encore en activité, tous deux excentrés par rapport au village. 


La ferme de Grivery , avec son étang , située dans le hameau du même nom sur le plateau , constitue un site plein de charme , d'autant qu'il est bien entretenu et régulièrement fleuri.
  
* l'association "Mémoire - Castel - Gometzienne "* , fondée  par Albert Thiry, et actuellement présidée par Bernard Lian, organise sur demande des visites guidées du village pour des groupes.
Renseignements : contactez Bernard Lian au 0647177071). 

Remerciements à M. Lian pour cette belle visite.














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